samedi, janvier 30, 2010

À NOTRE TOUR SUR COPENHAGUE

vol. 10, no. 6, 8 février 2010, $ 1.00


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En avant-propos, il faut parler des États-Unis. Plusieurs lecteurs de La Vie Réelle ont exprimé du mécontentement et de la lassitude en constatant que ce grand pays aux traditions démocratiques bien assumées, soit toujours sur la sellette et jugé en tout lieu, taxé d'envahisseur s'il intervient dans des pays où le pétrole aiguise l'appétit et de sans-coeur s'il se croise les bras devant des tragédies humaines, dans des pays "stériles". Pour ce bulletin, les citoyens de notre voisin, ne sont pas une menace pour qui que ce soit et les réflexes d'ouverture et de compréhension qui animent ceux-ci doivent nous rassurer. Toutefois, il appert que cette société comme le Canada est dans le tourbillon des relations sociales, c'est-à-dire que des classes sociales s'entrechoquent pour faire valoir leurs intérêts.


(Graphique SolidNet: réseau d'oléoducs gaziers en Europe)

Le travailleur états-unien moyen aspire à un certain confort, à fonder une famille, à tirer profit des succès de l'économie des États-Unis et espère que ses enfants graviront les échelons de la vie en société; bref, qu'il jouira d'une vie meilleure. Il est assez individualiste et compte bien s'en tirer seul avec assez d'habileté. Quant au capitaine d'industrie et chef de la grande entreprise, -par exemple dans le domaine de la fabrication d'armements-, il compte sur les guerres dans le monde pour que les dividendes viennent secouer l'escarcelle et lui permettre de s'acheter une "île" où il pourra se reposer quelque part dans le Pacifique de son laborieux emploi du temps passé à supputer sur les conflits à venir, tout en se laissant bronzer et gérer les somptueuses soirées à bar ouvert autour d'un yacht de luxe.


Cette dernière couche de l'ensemble états-unien est assez parasitaire. Tant que les ouvriers pourront profiter d'un revenu décent, ils accepteront que certains vivent mieux qu'eux; mais à partir du moment où ils comprendront que les choix imposés par les richards gênent leur émancipation ainsi que leur possibilité d'avancement et limitent leur pouvoir d'achat, là, oui là, il y aura remise en question. C'est tout le sens du travail politique du Parti communiste USA. Est subversif, celui qui nuit au libre développement de la majorité. L'ouvrier des États-Unis ne contrecarre pas cette évolution, au contraire.



Il imposait de nuancer notre propos, tout en souhaitant au peuple US de s'affranchir dans les meilleures conditions possibles d'un état d'être qui en fait un citoyen de deuxième zone dans son propre pays, même s'il est un oiseau dans une cage encore "dorée".


La conférence de Copenhague

Voici un tour d'horizon. Il commence par l'entrée dans l'arène des pays "honnis", soit les grands pays en développement tels que la République populaire de Chine et l'Inde qui "ont annoncé des réductions des taux d'émissions [de gaz à effet de serre], en allant plus loin que leur obligation, sous le Protocole de Kyoto. Cependant, les États-Unis, l'Union Européenne et d'autres pays développés n'ont pas bougé d'un pouce pour réduire leurs émissions telles qu'annoncées avant Copenhague." Voilà le constat du Parti communiste de l'Inde (marxiste) qui conclut son propos en disant que: "L'Inde doit aussi faire pression pour des réductions d'émissions importantes et immédiates par les États-Unis et les autres pays développés, et travailler avec d'autres pays en voie de développement, pour un développement durable et équitable pour quelque Traité final que ce soit."


Comme le note Fidel Castro: "un nombre restreint de pays ont insisté avec fermeté sur les sérieuses omissions et ambigüités du document soutenu par les États-Unis, en particulier sur l'absence de compromis des pays développés eu égard à la réduction des émissions de carbone et du financement des mesures d'atténuation et d'adaptation des pays du Sud." Le quotidien Métro pour sa part relève que "la réputation du Canada a été mise à mal depuis 10 jours, mais le gouvernement ne bouge pas [...] Il y a pourtant plusieurs enjeux sur lesquels nous (la Fondation David Suzuki, ndlr) aimerions voir le Canada bouger."



La Presse canadienne n'a pas tardé à faire savoir que "le président américain Barack Obama a estimé [...] que l'accord sur le climat trouvé à Copenhague était une avancée... 'Nous devons construire sur cet élan' et obtenir du Congrès l'adoption de réductions obligatoires des émissions de gaz à effet de serre."


(Photo PW: Teresa Albano, rédactrice du quotidien People's World)

Déjà, le quotidien People's World de Chicago rapportait en décembre 2009 que les sénateurs républicains, les lobbyistes de l'industrie et les groupes d'extrême droite telle la Heritage Foundation ont pris en otage "les initiatives pour les emplois verts et le réchauffement global qui sont incluses dans la mesure adoptée par la Chambre en juin (2009), appelée la Loi américaine sur l'Énergie propre et la Sécurité. Le projet de loi est appuyé par la majorité des groupes syndicaux et environnementaux. Le président des Métalllos, Leo Gerard, a dit que son syndicat a travaillé étroitement avec les législateurs de la Chambre pour s'assurer que la mesure protège à la fois les emplois et le climat en général." L'économiste états-unien, Paul Krugman, soutient que: "La législation sur les changements climatiques signifiera probablement plus d'investissements, dans l'ensemble [...] ce dont l'économie a besoin."

Les annales



Cette lutte épique passera à l'histoire, il faut qu'on s'en souvienne et qu'on y prête attention dans les manuels scolaires. À ce sujet, l'historienne française, Annie Lacroix-Riz, a mis en lumière, dans le débat sur le sionisme et le nazisme, dans un autre lieu toutefois même si c'était à peu près au même moment que le débat de Copenhague, que: "La manipulation de l'Histoire devient aussi systématique qu'effrayante. On imagine quels effets elle risque d'entraîner si l'enseignement de l'histoire disparaît, projet annoncé en France par sa suppression de fait pour tous les bacheliers scientifiques."



Dans un pays comme les USA où la philosophie, c'est le pragmatisme; des fossoyeurs de l'Histoire voudront donner un enterrement de première classe à toute tentative d'élever un tant soit peu le niveau du débat et d'enraciner dans les consciences que la lutte est toujours indispensable, y compris toute cette formidable épreuve entre le Capital et le Travail, qui a d'ailleurs façonné le caractère du peuple états-unien et déterminer son architecture intellectuelle et sociale depuis l'arrivée des premiers Européens.

(Caricature Argenpress: en contradiction peut-être, mais les militaires US ont la certitude malgré tout qu'ils ont un "bon job" à accomplir...)


Un bon bol d'air frais quotidien, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée aurait-on dû conclure à Copenhague; pour revenir à nos moutons...



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jeudi, janvier 28, 2010

HAÏTI CHÉRIE

vol. 10, no. 5, 1 février 2010, $ 1.00


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Les mass médias ont fait un travail remarquable. Nous avons vu ce qui se passait en Haïti et dans sa belle capitale Port-au-Prince si douloureusement mise à mal par le séisme. Il y a eu un élan du coeur. On a donné beaucoup, jamais trop. Le peuple haïtien qui n'est pas encore remis de l'assaut des éléments aura besoin de nous. Plus près des travailleurs québécois et "devant l'immensité des besoins humanitaires à Haïti, la CSN (Confédération des syndicats nationaux, ndlr) invite ses syndicats, tous ses membres ainsi que tous ses salariés à soutenir la coalition humanitaire en faisant un don de solidarité". On peut retrouver cet appel dans le Webdo Info de la CSN en date du 21 janvier 2010.


(Photo Associated Press: médecins cubains à l'oeuvre en Haïti)



L'auteur de ces lignes avait fait parvenir aux lecteurs de La Vie Réelle (section média), un article de Fidel Castro rédigé en mai 2009 relatant l'histoire d'Haïti et de sa tragédie, et soulignant l'apport de Cuba au point de vue médical. Ce à quoi un salarié de la CSN avait répondu, d'une façon assez surprenante: "Mauvais timing pour la propagande, trou du cul. Ôtes moi de ta liste d'envoi. (Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN)."

Fidel rapportait d'ailleurs tout récemment en janvier: "Approximativement 400 médecins et travailleurs de la santé (cubains, ndlr) aident le peuple haïtien gratuitement. Nos médecins oeuvrent chaque jour dans 227 des 237 communes du pays. En plus, pas moins de 400 jeunes Haïtiens ont gradué en médecine dans notre pays". On peut être ou ne pas être en accord avec le système politique cubain, mais on ne peut reprocher à Fidel d'être fier de la contribution de son pays, petit et lui-même pas très riche apportant son soutien à la nation voisine et si proche dans leur coeur.


Même les autorités états-uniennes ne s'y sont pas trompées en acceptant l'offre de Cuba qui a autorisé les avions US à évacuer les blessés d'Haïti en traversant son espace aérien, en épargnant ainsi un temps précieux. Même si l'heure n'est pas à la négociation dans les relations entre les deux pays, impliqués dans le secours aux victimes du tremblement de terre, on reconnaît maintenant que "les secours pour Haïti renforcent les liens entre les USA et Cuba, et donnent du tonus à l'administration Obama dans la poursuite des relations en dehors du cadre vieillot de la guerre froide". D'ailleurs, les Cubains souhaitent que ces relations se maintiennent sur une base permanente dans le futur.


Au moment d'aller sous presse, plus de 18 000 personnes ont été traitées et 17 000 ont reçu des soins chirurgicaux; soulignons que le gouvernement états-unien contribue dans la fourniture de médicaments aux médecins cubains pour mieux traiter les blessés haïtiens. Mais, "à l'instar de la Bolivie et duVenezuela, Cuba dénonce la présence de l'armée américaine à Haïti. Fidel Castro a fait une sortie dans ce sens..." Il ajoute qu' "au milieu de la tragédie haïtienne, sans que personne ne sache comment ni pourquoi, des milliers de soldats des unités des Marines des États-Unis, des troupes aéroportées de la 82ème Division et d'autres forces militaires ont occupé le territoire d'Haïti", d'après une dépêche de Radio-Canada.

(Caricature d'Argenpress: mon équipement de base pour Haïti comporte le fusil d'attaque M-16 avec une mire au laser, des grenades au phospore, un gilet pare-balles en kevlar, un pistolet Glock avec un silencieux et un GPS portatif...

- Nous suivons pas à pas la croisade humanitaire des États-Unis en Haïti.)


Notre ami Antonio Guerrero, purgeant une peine de plus de 22 ans sous de fausses accusations d'espionnage, a envoyé un courriel du pénitencier de Miami en Floride, où il dit: "Les médecins cubains font un travail formidable en Haïti. Je suis très fier d'être un fils de cette île où nous savons que 'la patrie, c'est l'humanité'."


Chez nous au Québec, qu'ils s'appellent Linda, Régine ou Patrick, ils souffrent; ils ont perdu pour certains des membres de leur famille au pays. Pour d'autres, ils ne voient plus le jour où ils retrouveront leur dignité et cesseront d'être un peuple dans l'assistance, comme on dit parfois avec mépris "assisté social", au Canada. Certains ont la nostalgie de Ti-Tid, d'Aristide qu'ils aimaient "en pile". Ne voulait-il pas une nation plus riche et plus prospère où les principaux leviers de l'économie soient sous le contrôle de l'État et non pas sous la direction des grands conglomérats privés, émanant surtout des États-Unis. N'est-ce pas la raison pour laquelle on l'a bouté dehors, sans rien expliquer au peuple haïtien et sans l'impliquer, à part quelques notables, dans le coup d'État qui l'a mis sur le chemin de l'exil?


(Caricature Argenpress: Ouvrez la porte! "Aide humanitaire").


Il vit maintenant en Afrique du Sud, conspué par les ignorants, dénigré par ceux qui ne voulaient pas perdre leurs privilèges et maudit dans l'histoire pour avoir détourné, selon des allégations, loin d'être avérées, l'aide occidentale et dilapidé le trésor public. Pourtant, on ne lui a pas fait de procès en bonne et due forme qui aurait permis de déterminer le vrai du faux et de rétablir la vérité. Il est donc passé, -pour l'instant-, dans l'histoire "officielle", mais l'Histoire des peuples, ce sont eux qui la rédigeront et non pas les "écrivains" de service. Quelle honte pour le Canada!

Haïti! Haïti! Haïti!

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mercredi, janvier 20, 2010

LE PARTI DU JUSTE MILIEU

LES ÉLECTIONS À VENIR AU CANADA

vol. 10, no. 4, 25 janvier 2010

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« Si vous considérez la reprise comme le retour à la prospérité au Canada et un progrès vers l’avant, alors vous êtes loin du compte. Avant la récession, le meilleur indice de la sécurité économique individuelle était le taux de chômage qui ne s’élevait qu’à 6,2 pour cent. Il s’élève maintenant à 8,5 et baisse, mais graduellement seulement. Nous pourrions revenir à 6,2 pour cent de nouveau, mais seulement vers la fin de 2012 ou même 2013, estime Benjamin Reitzes, un économiste des Marchés de capitaux pour la BMO (Banque de Montréal, ndlr). » (The Gazette, 20 décembre 2009). (Photo: édifice en construction dans le nouveau quartier des affaires de Québec, la Vieille capitale du Québec, 2009).

Pendant ce temps, le gouvernement fédéral a choisi la fuite en avant, suspendant les travaux parlementaires. Comme le rapporte Métro de la mi-janvier 2010, « plus d’un Canadien sur deux est en désaccord avec la décision du gouvernement Harper de proroger la session parlementaire ».
L’invitée permanente d’une populaire émission du Réseau de l’information (RDI), -le Club des ex-, Marie Grégoire, a incidemment donné son point de vue sur la question dans Métro, toujours en janvier. N’oublions pas qu’elle représente, à sa façon le point de vue de la droite conservatrice au Québec, auquel son parti, l’Action démocratique du Québec, prête main forte à l’occasion de campagnes électorales fédérales. Elle écrit : « Quelles seront les conséquences de cette décision (la suspension, ndlr)? Le calcul est probablement que le discours du trône et le budget feront oublier en mars la fermeture de la Chambre. Là-dessus, il y a fort à parier. Surtout que Michael Ignatieff (chef du Parti libéral du Canada, ndlr) ne semble pas plus en faveur d’une élection que l’électorat ».

D’ailleurs, le chef libéral a eu des difficultés d’ajustement avec le Québec. En fin septembre 2009, le quotidien La Presse de Montréal ne rapportait-il pas que : « Denis Coderre n’a pas seulement démissionné de son poste de lieutenant politique de Michael Ignatieff […] Il a carrément tiré à bout portant sur les conseillers torontois du chef libéral. Selon le coloré député de Bourassa, c’est la garde rapprochée de Michael Ignatieff à Toronto qui a convaincu le chef de désavouer son lieutenant québécois [au sujet d’une candidature dans une circonscription montréalaise] ».

Le Bloc québécois s’est tenu à l’écart de ces brouilles politiciennes. Il demeure en tête sur le terrain politique au Québec, avec son objectif nationaliste, teinté de conservatisme économique. Ce parti ne tient pas à régresser, aussi il évite les vagues et maquille son objectif de séparation du Québec, en collusion avec le Parti québécois. Ainsi pour le Nouvel An, le chef du parti, Gilles Duceppe, dans ses vœux à la population, a insisté sur un message sans engagement trop précis : « Plus que jamais, ces quelques jours de festivités sont l’occasion de nous rassembler et de faire le point sur des valeurs qui nous sont chères : l’amour, le partage et la solidarité […] pour que 2010 vous apporte santé, espoir et prospérité. » (Bulletin parlementaire de Francine Lalonde, députée de la Pointe-de-l’Île, à Montréal). (sic)
(Photo: vue d'ensemble d'une petite municipalité du Québec, Clermont, Cté de Charlevoix, 2009)

Les prochaines élections fédérales

Éventuellement, il y aura des élections fédérales au Canada qui devraient porter au pouvoir un gouvernement majoritaire. Ce n’est pas utile de spéculer à savoir si le Parti conservateur sera reporté à la direction du pays ou encore que le Parti libéral s’assurera d’une majorité par la peau des dents. Voyons plutôt ce que les travailleurs canadiens souhaitent.

Ils ne veulent pas d’un gouvernement à droite, prêt à tout chambarder pour qu’on crée un climat de terrorisme social et politique; l’expérience conservatrice les a passablement échaudé. Ils ne sont pas davantage prêts à élire un parti libéral qui s’est vautré dans les scandales, il y a quelques années; les travailleurs ont tout de même la mémoire longue.

Ils ne veulent pas non plus d’un parti qui tomberait dans le camp contraire et mettrait le cap sur un extrémisme de gauche. Attention : avis au parti communiste du Canada. Un parti d’avant-garde : oui! Un parti aux bottes de sept lieux : non! Le peuple ouvrier veut d’un parti du juste milieu; bien expliquée, la prise de contrôle ainsi que la propriété des principaux moyens de production et de distribution, -en ce moment sous la coupe des multinationales, principalement étrangères, comme l’Alcoa ou AbitibiBowater-, rallieraient pratiquement l’ensemble de la population travailleuse.

Il ne faudrait pas décourager les Québécois qui sont maintenant tentés de voter pour le Nouveau parti démocratique (socialiste), après tout les électeurs jugeront à l’usure. Si ce parti leur convient –et ils sont assez expérimentés pour le jauger- ils pourront faire le bout de chemin qu’ils estiment favorable à leurs revendications.

La sécurité économique de la classe ouvrière québécoise est un élément de son émancipation. L’autre aspect demeure le statut constitutionnel. Le gouvernement conservateur a fait adopter une loi qui reconnaît le Québec comme nation. Comme nous l’avions dit auparavant, cette reconnaissance n’est pas soutenue par aucun droit singulier, comme le droit à la sécession. Tout le monde sait très bien que le droit au divorce n’oblige pas son actualisation. (Photo: Les Canadiens ne pourraient accepter dans leur ensemble que la poste soit le seul lien tangible qui les unisse de l'Atlantique au Pacifique).

À tout le moins le gouvernement Harper aurait été fort avisé de promouvoir sur les ondes de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) un festival de la chanson québécoise avec nos porte-étendards que sont les Vigneault et Charlebois, entourés de Lynda Thalie, des Cow-Boys fringants, de Mes Aïeux et de toute la ribambelle, un peu comme la Radio publique italienne (RAI) fait dans le cadre du Festival de San Remo, en présentant des artistes italiens sur les ondes de la télévision publique.

À première vue, il semblerait logique que les artistes québécois triomphent en France et non pas au Canada anglais; mais c’est un faux-débat quand on sait que Gilles Vigneault était à peu près incompréhensible pour le Français moyen, compte tenu de l’accent et du débit, idem pour les mots employés n’ayant plus cours dans la mère-patrie.

Le gouvernement fédéral qui : respectera le caractère national du Québec; sera imprégné par une culture de la probité sociale et politique; contribuera à la santé économique dans toutes les régions du Québec et bien sûr de Montréal, la splendide métropole de tous les Québécois; pourra envisager d’être aux affaires pour des décennies.

Personne ne peut prédire si ce sera un gouvernement d’un seul parti; on peut envisager une coalition, l’important c’est qu’il soit du juste milieu et nous ne disons pas « centriste ».

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jeudi, janvier 14, 2010

STALINE A TOUT DE MÊME VÉCU

vol. 10, no. 3, 18 janvier 2010, $ 1.00

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Au risque de me faire des ennemis ou d’étonner mes amis, je m’avance sur le terrain glissant de l’étude de la période soviétique où Joseph Staline fut au pouvoir. J’en parlais justement avec un ami communiste chilien alors que nous mangions dans un restaurant de l’est de Montréal, dans un quartier populaire où la richesse a peine à se rendre. Détail d’importance : mon ami Octavio est psychologue. Aussi, prudemment, je me suis lancé dans un monologue, une méditation, voire une réflexion à voix haute : « Tu sais, ce que je connais de l’époque, ce sont mes lectures, en 1975, de Soljenitsyne, Une journée d’Yvan Denissovitch et l’Archipel du Goulag dont je n’ai pu terminer la lecture; tellement l’acharnement contre les communistes m’a soulevé le cœur. »
Je ne connaissais rien, moi-même, des communistes. Je n’ai pas été surpris d’apprendre plus tard que l’auteur russe en question était en faveur du régime des Tsars : la dictature de l’aristocratie et de la richissime bourgeoisie russe.


Une amie a lu le premier jet de cet article et a vivement réagi en croyant que je soutenais les crimes de Staline ou que j’hésitais à dénoncer la période difficile et toujours assez obscure où il fut au pouvoir; perplexe de surcroît, car elle sait que la violence gratuite n’est pas le genre de la maison. Pour ne pas être en reste, une discussion amicale et franche s’imposait avec un autre ami, un psychiatre montréalais. Sa conclusion : rien n’interdit d’aborder l’ère stalinienne. Un journaliste a le droit de jeter un regard rétrospectif sur toutes ces années; d’ailleurs sur tout en général. Mais il faut faire attention, car la présentation ne doit pas prêter flanc à une critique pouvant être qualifiée de révisionnisme. On ne peut mentir avec l’Histoire. Ce médecin a fait allusion à la Shoah dont la négation serait même illégale, sinon illégitime.
(Photo SolidNet: manifestation des communistes russes en 2009)

Il a résumé simplement : chercher la vérité est une réaction normale et donner une appréciation juste du passé… incontournable, même si elle peut blesser l’auditoire comme une cicatrice mal refermée. Voilà un devoir de conscience; tout comme l’est de donner l’heure juste ou encore de faire un bilan le plus exact possible des faits que l’on ne peut de toute façon maquiller sempiternellement.

Pour sa part, le psychologue britannique, Reuben Osborn, a déjà écrit : « Leur absence de finesse psychologique ne préparèrent pas les marxistes aux conséquences du régime stalinien. Ils étaient hypnotisés par le concept de la détermination sociale du dirigeant, celui-ci reflétant des forces sociales objectives. Ils ne voyaient les individus que du point de vue de la classe et du conditionnement social. Ils ignoraient donc les subtilités et les variations de la psychologie humaine. » (Marxisme et psychanalyse, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1965, pp. 175-176).

L’article en question, le passage de Joseph Staline

Sous le gouvernement soviétique, après 1914-15 et jusqu’à 1950-1951, le nombre d’étudiants s’est multiplié par 11; en pourcentage, pour la même période, le nombre de ceux-ci pour les écoles élémentaires, les écoles secondaires et pour la jeunesse rurale –notamment- s’est accru de 440,1%. Les plans sur cinq ans dans l’économie de l’URSS ont toujours été favorables au système socialiste; ce qui a fait dire au banquier britannique, Jerry Gibson, qui n’a jamais été un partisan de ce système, que le bilan penchait du côté des politiques de Staline. À l’époque dans les années 1930, le Canada vivait la grande crise; rappelons que le Parti communiste du Canada, fondé en 1921, poursuivait sans relâche son activité pour organiser les travailleurs et la jeunesse, en particulier. Les grandes familles d’affaires dressaient embûche sur embûche pour circonscrire son influence, allant même jusqu’à le rendre illégal. À ce moment-là, on fermait le dernier bureau de chômage en URSS.

Certes, le pouvoir soviétique a agi violemment. L’actuel secrétaire général du parti communiste de la Fédération russe, Guennadi Ziouganov, le reconnaît. D’après les Archives du pays, sur trois décennies, quatre millions de personnes ont été réprimées, dont 800 000 tuées. Mais quand la « démocratie » a été restaurée dans les années 1990, la population a chuté de 15 millions, un niveau rejoignant les pertes de vies humaines durant la deuxième guerre mondiale. Quant aux personnes tuées sous la direction de Staline, il n’y a pas de preuves réelles que cela soit dû au système socialiste lui-même, soit à une perversion criminelle du régime; mais bien plutôt à des méthodes expéditives dans un climat hostile à l’URSS. Nous reviendrons là-dessus.

Presque tout le monde a entendu parler de la volonté des communistes de mettre en place une « dictature »; dans leur programme, ils précisent : « la dictature du prolétariat ». Ça n’invoque rien pour vous? Eh oui, la République romaine dans l’Antiquité. Les Romains lorsqu’ils devaient se défendre militairement, nommaient parmi eux un « dictateur », un chef guerrier; il s’agissait du plus habile dans le maniement du glaive, choisi pour diriger le peuple jusqu’à la fin des combats. La paix retrouvée, on fondait l’acier des armes pour les transformer en outils aratoires, une charrue par exemple, et chacun retournait sur son lopin de terre dans l’ordre naturel et pacifique des choses. Le pouvoir revenait au dirigeant politique élu par les citoyens. La dictature des communistes, c’est conséquemment sous tous les rapports : la dictature de la classe ouvrière.

Le combat pour la liberté

À sa façon, Staline, dirigeait une Union Soviétique menacée et entourée par un ramassis de chefs de pays vindicatifs et belliqueux; et devait néanmoins répondre aux attentes d’une population désireuse de jouir des progrès économiques réels et des libertés nouvelles (mais consciente des limites imposées par des choix cruciaux et impératifs comme l’industrialisation lourde). Il avait à trancher. Les communistes n’ont jamais caché qu’ils exerceraient ce pouvoir. Karl Marx et Frédéric Engels, déjà en 1848, dans le Manifeste du parti communiste, abordait la nécessité de la riposte contre la grande violence brutale de la haute bourgeoisie. La classe ouvrière doit protéger le pouvoir des travailleurs et garantir la démocratie pour tous ceux que justement les riches possédants ont toujours laissé pour compte, de nos jours encore... Ce qui n’exclut pas que le passage au socialisme puisse se faire pacifiquement, par voie électorale.
(Photo SolidNet: base des USA au Kosovo, ex-Yougoslavie, en 2009 - plan aérien).

Engels en a largement parlé en se basant sur l’Allemagne du XIXème siècle. Dans son introduction à l’ouvrage de Karl Marx (Les luttes de classes en France, 1848-1850, Éditions sociales, Paris, p. 26), il écrit : « Mais en utilisant ainsi efficacement le suffrage universel le prolétariat avait mis en œuvre une méthode de lutte nouvelle et elle se développa rapidement. On trouva que les institutions d’État où s’organise la domination de la bourgeoisie fournissent encore des possibilités d’utilisation nouvelles qui permettent à la classe ouvrière de combattre ces mêmes institutions d’État. »

Malgré tout cependant, les parlements capitalistes se précipitent pour retirer des droits que l’on croyait acquis comme le droit de grève, au moment où on proteste contre les reculs, comme les diminutions de salaire. Au point où le terme « injonction » est quasi synonyme de conflit de travail. Et ce, sans oublier, tout le pouvoir des mass média, qui souvent ne ménagent pas les travailleurs qui se hasardent à revendiquer ou justifier leurs positions par des mouvements de protestation pour conserver des droits gagnés lors de batailles épiques.

Changement de propos, il est arrivé, à l'occasion, à l’auteur de ces lignes d’être responsable de services d’ordre pendant des manifestations. Parfois, des « participants », sortis d’on ne sait où, se mettaient à scander des slogans hostiles aux policiers, par exemple; ou invitaient à mettre le feu – aux portes de l’Assemblée nationale du Québec-, encore par exemple. Il n’y avait aucun autre choix possible que d’expulser par la force ces provocateurs, hors de la foule et de réorienter les esprits distraits, désemparés ou amusés! Imaginez, l’administration dans un pays instable, alors que bon nombre d’intellectuels individualistes, de petits bourgeois déboussolés et de bourgeois dépouillés de leurs richesses cherchent à reprendre le pouvoir ou à tout le moins à semer le chaos dans l’attente de se réorganiser de l’intérieur et de l’extérieur (avec la complicité de ramifications internationales en Europe de l’Ouest par exemple).

L’affaire Staline

Comment ne pas comprendre que bon nombre de citoyens soviétiques et de travailleurs de par le vaste monde ait pu être sous le charme, « subjugués » par un chef qui a apporté au peuple la paix, le progrès économique et la puissance internationale? Tout près de nous, un président des États-Unis est à peine élu et ne le voilà-t-il pas déjà couronné du Prix Nobel de la paix, prix prestigieux faut-il ajouter?

Et nous revenons sur les crimes… Devons-nous les attribuer au système ou plutôt les concevoir comme dérive inattendue et imprévue de quelques individus qui ont instauré un « sous-système », dont on n’a pas pu mesure l’ampleur au moment des faits? Après tout, un regard sur Cuba, qui a célébré 51 ans de libération du joug des États-Unis, a un dossier irréprochable sur la question et les dirigeants du pays, ainsi que Fidel Castro, ne cachent pas qu’ils œuvrent pour le socialisme dans leur Île qu’ils aiment passionnément, par ailleurs. Staline a aimé la Russie.
(Photo SolidNet: manifestation en Russie organisée par le parti communiste de la Fédération russe, en 2009).




L’opinion que vous venez de lire va à contre-courant de tous les clichés sur la période stalinienne. Aussitôt qu’on parle de son gouvernement, on se fait répliquer -comme allant de soi- qu’il a trucidé des « millions » de Russes, qu’il était un despote sanguinaire… Oui, ça fait peur. Mais n’est-ce pas plutôt la bourgeoisie qui a peur –et non sans raison- de perdre son pouvoir et avant tout son commerce si lucratif de ventes d’armes dans tous les pays où elle sème la guerre et la désolation? Vous êtes vous jamais arrêté à penser au nombre de morts causées dans les conflits depuis la Deuxième guerre mondiale et l’argent que ça rapporte aux marchands de canon? Réfléchissez un peu à l’Irak, au Viet Nam, au Congo, au… Et la liste est longue.

Au Canada enfin, le Droit reconnaît comme présumé innocent quiconque se voit accusé, et ce, jusqu’à preuve du contraire. Comme l’a souligné le membre suppléant du Comité central du parti communiste du Canada, Catherine Holliday, le temps est venu de créer une Commission d’enquête historique sur l’époque de Joseph Staline. La vérité, l’éthique et la justice exigent cette démarche pour les progressistes et les démocrates. Quant aux autres, laissons-les trembler juste à l’idée que les communistes se réorganisent et fassent le point honnêtement sur leur histoire. Ils n’ont pas besoin des « distingués » professeurs et « réputés » intellectuels du Canada pour le faire.

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Staline, Joseph (Vissarionovitch, Djougatchvili), 1879-1953. On a célébré son 130ème anniversaire de naissance en décembre 2009. Rédacteur de la Pravda en 1917. Secrétaire général du parti communiste en 1922. Président du Conseil des commissaires du peuple en 1941. Il mène la lutte en Union soviétique contre l’Allemagne nazie de 1941 à 1945.



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jeudi, janvier 07, 2010

LE CANADA ET L'AFGHANISTAN: LA PAIX

APPEL À LA RAISON DES COMPATRIOTES CANADIENS!


vol. 10, no. 2, 11 janvier 2010, $ 1.00


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Le gouvernement états-unien fait des appels du pied pour que le Canada poursuive son engagement en Afghanistan. Ce n’est pas clair : est-ce en tant qu’armée combattante? Le parlement canadien s’est engagé à retirer les troupes pour 2011, l’an prochain, tiendra-t-il parole? Est-ce que la paix sera revenue dans ce pays? Les Canadiens sont en très grande majorité opposés à la guerre, et ils sont indignés (voire irrités) par la mort de quatre jeunes soldats canadiens survenue pendant la période des Fêtes 2009-2010, ainsi que celle d’une jeune journaliste de l’Alberta, Michelle Lang. Pourquoi sont-ils morts? Les esprits se radicalisent : va-t-on en finir bientôt avec les Talibans? Quand? Pourquoi? Comment? Beaucoup d’interrogations, mais peu de réponses… (Photo People's World: Manifestation contre la guerre aux États-Unis, 2009)

Le temps n’est-il pas venu à des solutions hors de l’ordinaire? Il faut sortir des ornières. Au Québec (parce que c’est la partie du Canada que nous connaissons le mieux), les partis politiques pourraient former ce qu’à l’occasion, différents mouvements mettent sur pied : une table de concertation ou encore un comité ad hoc. D’abord la composition : les partis politiques fédéraux, si ce n’est officiellement à tout le moins par le biais de personnalités ou de porte-paroles qui leur sont proches. Ils seraient du parti conservateur (parti au pouvoir et minoritaire), du parti libéral, du nouveau parti démocratique, du bloc québécois, du parti vert et aussi, même s’il est encore marginal, du parti communiste.

Ceux-ci se pencheraient sur deux objectifs : au premier chef, sur un appel à une conférence internationale, dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour l’instauration et le maintien de la paix en Afghanistan. Ensuite, sur un plan de reconstruction et de normalisation économique du pays.

Pour y arriver, les participants à une telle rencontre étudieraient la proposition du Parti communiste du Pakistan, appelant à la formation d’une force militaire d’intervention issue de pays islamiques. Elles seraient partie non prenante au conflit en cours, et agiraient sous l’égide, le support et la direction de l’ONU, en concertation avec les autorités afghanes. La population locale serait rassurée par la présence de coreligionnaires qui garantiront la paix et permettront aux citoyens de vivre en sécurité et dans le respect de leur culture. Les organismes non-gouvernementaux (ONG) pourraient contribuer à la mise en place généralisée de services à la population : santé, éducation…

En ce moment, c’est l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui dirige l’occupation en Afghanistan. La remplacer par l’ONU n’est pas un jeu de chaises ou « jouer sur les mots ». Les populations et leurs dirigeants font une différence entre les deux organismes, d’autant plus que l’OTAN est davantage associée aux États-Unis qui ne sont pas nécessairement reconnus pour contribuer à la paix dans le monde. Ça ne veut pas dire que les citoyens de notre voisin du Sud sont d’abord et avant tout des gens belliqueux et agressifs. Le système économique des États-Unis impose, comme logique, la guerre. L’industrie militaire y est justement un moteur de stimulation de l’économie. L’égoïsme de certains dirigeants les amène à vouloir s’approprier, en plus, les richesses d’autres pays et à semer la désolation couplée à la misère matérielle et morale. Le président Barack Obama avait écrit dans The Audacity of Hope en 2006 : « Plus les forces de maintien de la paix de l’ONU sont efficaces en faisant face aux guerres civiles et conflits sectaires, le moins nous avons à intervenir globalement dans les régions que nous aimons voir stabilisées. » (Random House of Canada Limited, Toronto, 2006, p. 379).
(Photo People's World: convoi militaire états-unien en Afghanistan, observé par une femme du pays, 2009)

Un bel avenir pour un beau pays

Avec la présence d’un contingent « musulman », le niveau de violence chuterait dans le pays, les dirigeants locaux (dont les chefs de clans ou de tribus) collaboreraient avec un gouvernement central respecté et soucieux des traditions. On ne peut imposer une révolution sociale et politique. Il faut donc accepter que des modes de vie ancestraux survivent temporairement par endroits, tout en encourageant des « innovations » de taille comme ce qui a déjà existé autrefois à Kaboul dans la capitale, avant les Talibans; c’est-à-dire la mixité scolaire, donc la présence de fillettes dans les salles de classe, et plus généralement la participation des femmes à la vie dans la société. Dans les années 1970, cette ville était le lieu de rendez-vous des hippies de l’Occident; les femmes afghanes se promenaient en mini-jupes. Il faisait bon vivre et la musique occupait tout l’espace qui fait qu’un peuple peut être heureux : The Moody Blues ou Pink Floyd n’étaient pas plus étranges que les rythmes orientaux de Fairouz.

Peut-être que,- la paix retrouvée-, des spécialistes afghans (des médecins par exemple) retourneront dans leur pays d’origine. Le peuple devrait accueillir les bras ouverts des professionnels de leur nationalité. Enfin, ça tombe sous le sens…

Politiquement, le pays devrait être une république démocratique et populaire, gérant les grandes firmes (énergie, transport, mise en valeur des ressources naturelles, etc.) pour le bien du peuple entier et permettant aux petites et moyennes entreprises (élevage, construction, agriculture, etc.) de prospérer et de soutenir des marchés florissants dans les villes et villages de l’Afghanistan. Il y aurait un parlement élu, la liberté d’expression et de circulation des idées démocratiques. Bien entendu, la culture nationale serait encouragée et propagée librement. Étant donné que la force de maintien de la paix serait islamique, il y aurait moins de risque de blesser la sensibilité de la population compte tenu de ses convictions intimes et religieuses.

Financièrement, les gouvernements occidentaux seraient mis à contribution; on utiliserait le budget militaire actuel pour le verser au volet humanitaire. De toute façon, les pays en discuteront auparavant. Ce serait un autre aspect de la Conférence internationale de l’ONU pour la paix en Afghanistan.

La paix retrouvée

Il va s’en dire que les Canadiens seraient fiers de toute l’initiative. Toutes les troupes occidentales seraient rapatriées dans leur pays respectif. Peut-être que ce serait le modèle à des politiques futures dans le cas de conflits internes, que ce soit en Somalie ou encore au Soudan.

Pour ce qui est de la culture du pavot, ne vaut-il pas la peine de se remémorer l’expérience du Viet Nam? Pendant la guerre, le pays était un fournisseur important de drogue dure. Il semble que ce n’est plus le cas aujourd’hui.

C’est probablement angélique et naïf que d’envisager un tel programme, mais il faut rêver un peu, sortir des sentiers battus. Il en va de l’avenir des Canadiens, des Afghans et des milliers de jeunes gens qui se battent en ce moment, au détriment aussi du peuple afghan. Les Talibans n’ont rien à voir avec les populations locales. Elles se rallieront rapidement à des troupes musulmanes dont le but est la paix.

Au Canada, nous sommes confinés dans une logique sordide et sans issue : ou bien nous restons et nous comptons les victimes, ou nous quittons et d’autres comptent leurs victimes. C’est pourtant terminé le temps des guerres de religion qui ont perduré si longtemps en Europe.

Pour ce qui est des terroristes, ils sont peut-être en Afghanistan. Mais est-ce que ce sont ceux-là même qui menaçaient les États-Unis du temps de Bush? Car alors là, il faudra les chercher longtemps… Finalement, ne devons-nous pas rappeler que du pétrole transite par ce pays : des anciennes républiques soviétiques d’Asie mineure vers le Pakistan. Ne serait-ce pas plutôt cela la cause de l’acharnement à conserver des troupes de combat, soit pour les multinationales de l’énergie?


Voilà tout ce qu’un comité québécois pour la paix en Afghanistan – extra parlementaire- pourra initier, élucider et soulever auprès de tous les députés canadiens et autres militants de partis politiques. Ce sera le retour vers les traditions des Casques bleus qui ont fait du Canada un havre de paix. (Photo: famille et amis pakistanais, à Montréal, pendant la période des Fêtes du Nouvel An, 2009-2010).



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samedi, janvier 02, 2010

LA GUERRE QUI IMPLIQUE LE CANADA

vol. 10, no. 1, 4 janvier 2010, $ 1.00

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C’est une épine au pied, au pied de « droite », devrions-nous ajouter. Le Canada devrait se retirer de ce bourbier offensif dès 2011, a-t-on annoncé; nous parlons bien sûr de l’Afghanistan. Autrement, nous n’entendons jamais parler de ce pays, ne serait-ce que de son histoire; si ce n’est qu’il y a eu une longue suite de guerres qui ont impliqué l’empire britannique, l’URSS et maintenant l’OTAN, au premier chef les États-Unis. Aujourd’hui, le pays est le centre d’attention. Parler de son gouvernement est à peu près futile, puisque même les citoyens de celui-ci accordent peu de crédibilité à son président Hamid Karzaï.

Dans un éditorial de décembre 2009, le quotidien conservateur The Gazette affirmait que « la bataille devait être gagnée politiquement, non pas par Obama, mais par Karzaï et son gouvernement. » Il prévoit le pire pour le pays voisin, le Pakistan, où ont eu lieu des combats. Par conséquence ce dernier pourrait disparaître « en tant qu’État, ce qui serait un vrai scénario cauchemardesque, et plus que probable si l’État afghan devait s’effondrer ».
(Photo l'Humanité in English: dans un village afghan)

Quant au Parti communiste du Pakistan, il a affirmé pour sa part qu’ « en vue de ramener honnêtement la paix et la stabilité en Afghanistan, il est de la plus grande urgence de bâtir une force de maintien de la paix, regroupant des contingents de pays islamiques, qui ne sont pas partie prenante au conflit afghan, sous l’égide, le support et la direction des Nations Unies. Elle entreprendra et jouera un rôle neutre en Afghanistan où elle discutera avec les autorités pour établir et renforcer les institutions civiles et militaires avec comme premier objectif de maintenir la paix dans le pays. »

L’Occident et l’Orient

Les gouvernements des pays occidentaux sont de moins en moins crédibles aux yeux des populations; déjà en Afghanistan, mais aussi au Canada. C’est saisissant finalement que tous ces gouvernements, tant en Occident qu’en Afghanistan, luttent selon leurs méthodes propres, pour faire reculer les mouvements progressistes (les Talibans sont la créature des milieux réactionnaires nord-américains pour contrer l’influence communiste dans le pays et la région dans les années 1980); la Pologne illustre aussi très bien le propos. Tout en ayant engagé un contingent dans ce pays, elle poursuit en même temps chez elle, la lutte contre les communistes.
Leurs camarades de Grèce, siégeant au parlement européen, ont pris acte de « la campagne anti-communiste déclenchée dans les rangs même de l’Union européenne […] Le marteau et la faucille, l’étoile rouge, -après les pays Baltes et la Hongrie- sont maintenant persécutés en Pologne. Ils symbolisent pourtant le sang et le sacrifice de millions de communistes ayant été en première ligne de la lutte antifasciste, et ayant joué un rôle essentiel dans la victoire sur le fascisme pendant la Seconde guerre mondiale ».

Tous les mass média ont fait état que le gouvernement d’Obama enverra 30 000 soldats additionnels en Afghanistan. Cette politique ne fait pas l’unanimité parmi les citoyens états-uniens. Le colonel à la retraite Ann Wright (29 ans de service dans l’Armée et 16 ans dans la diplomatie), qui a justement démissionné de son poste en signe de protestation contre la guerre en Irak, et Paul Kawika Martin de Peace Action, affirment d’une même voix que « c’est le temps de passer à une action non militaire pour éviter le fiasco régional ». Ces propos ont été rapportés par People's World de Chicago.
(Photo People's World: manifestation pour la réforme de la santé et contre la guerre aux États-Unis)

Sur place, le Dr. Johabr, un des organisateurs du Conseil national unifié afghan, opposé au gouvernement de Hamid Karzaï, a déclaré : « la raison pour laquelle les Talibans reprennent de la vigueur est, en premier lieu, l’incapacité du gouvernement de réellement améliorer les conditions de vie de la population […] La présence de l’OTAN et des États-Unis ne sont pas non plus appréciés, puisqu’ils ne respectent pas notre culture, tuent des gens et font la promotion de la corruption. De facto, le fossé entre la population et le gouvernement s’approfondit ». Voilà le constat que révélait l’Humanité in English en fin d’année 2009.

Note en bas de page

On peut prendre le pouls du mouvement communiste, en lisant la Revue Communiste Internationale dont le premier numéro est maintenant disponible en anglais, espagnol, grec et russe à l’adresse suivante : http://www.iccr.gr/

Celle-ci « exprime la nécessité de la coopération entre les journaux théoriques et politiques des partis communistes qui prennent des positions communes sur une série de questions théoriques fondamentales ». La revue « Debate Abierto » du Parti communiste du Venezuela, représente en quelque sorte l’hémisphère américain. Cette nouvelle revue numérique succède à la Nouvelle Revue Internationale publiée à Prague (Tchécoslovaquie) jusque dans les années 1980. On doit souligner l’apport considérable du Parti communiste de Grèce (KKE) à cette réalisation.

D’ailleurs, les communistes de Grèce, même lorsqu’ils vivaient en exil, au Canada notamment, ont contribué considérablement au développement des partis communistes nationaux et au renforcement du mouvement ouvrier et syndical; Montréal n’est pas en reste où l’Association des travailleurs grecs joue toujours un rôle exceptionnel. Zito o KKE!
(Photo SolidNet: manifestation populaire en Grèce, 2009)



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