LIBERTÉ ET PÉTROLE

vol. 8, no. 13, 1-15 octobre 2008, $ 1.00



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LE 14 OCTOBRE 2008 : ÉLECTIONS FÉDÉRALES AU CANADA

La Vie Réelle a déjà exprimé son choix. Il se peut qu’il y ait une mauvaise appréciation sur l’issue de la campagne électorale en cours. Néanmoins, le Parti conservateur du Canada, à la 12ème journée de la campagne, s’est senti obligé d’envoyer au front ses éléments les plus sûrs, dont la ministre Josée Verner, notamment à une émission d’affaires publiques, Élections Canada 2008, du Réseau de l’information de la Société Radio-Canada, pour sauver la situation après les bourdes inqualifiables et nombreuses de ce parti de droite, -et aussi de l’extrême droite canadienne- qui pourraient compromettre la réélection de ce parti. Ce bulletin maintient son appel à un vote pour le Nouveau parti démocratique.

En fait, il devient plus qu’impérieux de se réveiller de l’effet du Taser politique dont les conservateurs se sont servis pour nous plonger dans une léthargie comateuse. C’est le temps d’allumer…

Le peuple travailleur

Chaque fois qu’un conflit de travail se corse, le patronat a recours aux tribunaux. Plus souvent qu’autrement, il obtient des injonctions, par exemple pour limiter le nombre de grévistes sur une ligne de piquetage face à leur usine, le lock-out chez la multinationale Pétro-Canada à Montréal l’illustre très bien. Les lois sont ainsi faites qu’on peut aussi forcer le retour au travail ou encore limiter l’exercice du droit de grève, ne serait-ce que par le maintien de services essentiels comme dans le transport en commun.

Ce défi confronte d’autres pays, notamment l’Italie qui a connu en juillet de grandes manifestations organisées notamment par les communistes et d’autres progressistes réunissant des millions de femmes, d’hommes, de travailleurs et de jeunes. Au Québec, les jeunes, selon la Revue Notre-Dame du Cap en date du 7 août 2008, espèrent également un avenir meilleur: « face au travail où, ce n’est pas le salaire qui vient comme premier critère face à un emploi mais la conciliation famille-travail. […] Et que dire de l’environnement, du commerce équitable, de leur ouverture aux autres cultures… » En Italie, on a défilé pour la démocratie, les salaires et la liberté. Ce n’est pas si éloigné de ce que pensent de plus en plus de travailleurs canadiens.

L’or noir

Dans la foulée de cette convergence, l’éditorial du People’s Weekly World (PWW) au début de l’été ne mâchait pas ses mots pour souligner que « le danger qu’une nouvelle guerre au Moyen-Orient débute soit par accident ou intentionnellement est croissant. C’est le temps d’amorcer des négociations sérieuses, avant qu’il ne soit trop tard. » En même temps, les firmes états-uniennes spécialisées dans l’extraction du précieux liquide s’activent pour rafler pour une bouchée de pain les réserves d’or noir sur le sol des USA. Comme le dit le PWW: « c’est une guerre entre une poignée de compagnies pétrolières et le peuple américain. » Elles veulent des arrangements spéciaux avec le gouvernement avant que Bush ne tire sa révérence.

Repos et progrès

Mauvais calcul aux USA: on vient de découvrir que Cuba pourra produire 250 milles barils de pétrole par jour et devenir ainsi pays exportateur. L’extraction commencera en 2009. La Rinascita della sinistra conclut que « David semble moins petit que Goliath. »

Ailleurs, l’Irak ouvre de nouveau ses portes à l’Occident pour ce qui est de l’exploitation pétrolière. Depuis 40 ans, elle était nationalisée. Les compagnies nord-américaines Exxon Mobil et Chevron veulent leur part de la troisième réserve mondiale après l’Arabie saoudite et l’Iran.

Incidemment, l’agence de presse Ria Novosti soutient que : « La violente réaction démontrée par les USA et les pays occidentaux eu égard à la guerre en Géorgie au mois d’août est due aux pétrole et oléoducs construits dans la région, a déclaré Philip Gordon le conseiller du candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama. » Quant à la lutte contre la pollution et les gaz à effet de serre, eh bien on repassera, ce n’est pas dans les cartons du gouvernement conservateur au Canada; mais les choses pourraient changer aux USA avec l’élection de Barack Obama et au Canada avec la défaite des conservateurs.

On peut espérer que ces changements s’élargissent aux guerres d’Irak et d’Afghanistan. La Vie Réelle a déjà mentionné l’hostilité face à la guerre en Allemagne et au Canada; s’ajoute maintenant l’Italie dont les troupes étaient basées à Hérat qui « est désormais devenue une zone de guerre » En juillet, deux jeunes militaires italiens ont en effet été blessés lors d’une embuscade alors qu’ils patrouillaient dans une région à l’ouest de l’Afghanistan.

Quand nous aurons la tête reposée, en dehors du stress et d’un rythme de vie effréné, peut-être pourrons-nous penser à ce que ça donnerait d’avoir une semaine de travail plus courte, à jouir de plus de temps en famille, de bénéficier de meilleurs revenus et de couper dans les « joujoux » des généraux : les chars d’assaut, les bateaux, les camions, les avions et tout le bataclan.


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UN GOUVERNEMENT MINORITAIRE

vol. 8, no. 12, Spécial Élections, 14 septembre 2008, $ 1.00

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Il n’y a plus de liberté! Entendons-nous: comment faire respecter des droits, si la prison ou de lourdes amendes (qui suivent le non-respect des lois ou des injonctions) pèsent comme une épée de Damoclès au-dessus des têtes des dirigeants et militants syndicaux ou politiques?

De plus, le fond idéologique du grand capitalisme, c’est qu’on ne peut changer le système; c’est comme cela, voulu par « Dieu ». Il faut donc attendre la résurrection des morts pour connaître mieux. Et puis un homme seul ne peut changer le monde. Nous serions tous des individus seuls: sans lien familial, de classe sociale ou d’organisation au travail…

Parfois, les travailleurs, qu’ils soient du Québec ou du Canada anglais, peuvent « rouspéter ». La presse quotidienne, dont Métro (du 8 septembre) le reflète: « Les conservateurs sont conscients qu’une tranche importante de la population canadienne craint un gouvernement majoritaire de droite. » (Source: Presse canadienne).

The Gazette (du 07.09.09) rapporte d’ailleurs que le leader sortant des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA), Buzz Hargrove, avertit les membres: « [Les conservateurs] veulent acheter les voix des travailleurs de l’automobile [il faut] voter « sélectivement » pour défaire les Tories. » Ce même journal souligne que la droite au pays veut faire « du conservatisme, l’idéologie dominante au Canada. » The Gazette (du 05.09.08) s’interroge: cela ne risque-t-il pas de susciter une « vive opposition – à la base et sociale – si Harper tente d’imposer avec force son conservatisme sauce école de Calgary? »
Malgré tout les conservateurs s’étaient donnés comme objectif de parcourir le Canada de long en large pendant la course électorale qui se termine le 14 octobre.

Après mûre réflexion

Les amis de La Vie Réelle se sont réunis le 13 septembre à Drummondville au Québec. Ils se ravisent: la population québécoise n’accepte pas le projet de taxe sur le carbone du Parti libéral du Canada (PLC) et se sent trop prise à la gorge par toutes les taxes qui l’accablent et surtout que celle-ci est incompréhensible au sens littéral. Pour cette raison et pour le scandale des commandites frauduleuses du passé, dont les Québécois ont gardé un arrière-goût, les Libéraux ne remonteront pas la pente au Québec.

Par contre, les gens ne se sentent pas naturellement attirés par le Parti conservateur du Canada. Par dépit, une frange de l’électorat votera pour celui-ci; ce qui pourrait donner un gouvernement conservateur MINORITAIRE à Ottawa.

La Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), a appuyé le Bloc québécois (BQ). Parce que le programme de ce parti est plus proche des aspirations populaires? On doit plutôt reconnaître que la volonté populaire est de plus en plus claire et précise. Peu importe ce qu’en pensent les nationalistes, style Brassard du Parti québécois. Le BQ a décidé de faire un bout de chemin en s’appuyant sur celle-ci, même s’il est en perte de vitesse. Le leader, Gilles Duceppe, devrait se résoudre à laisser partir son aile la plus jeune vers le Nouveau parti démocratique (NPD) afin que ce dernier progresse sur l’échiquier politique et se retrouve le principal parti d’opposition et –pourquoi pas?- le parti au pouvoir éventuellement, compte tenu de la visibilité que l’opposition lui donnera. Le NPD est un vrai parti de travailleurs.

Des élections provinciales suivront dans les mois à venir au Québec; le mouvement syndical a, à portée de main, la chance de s’impliquer dans Québec solidaire. On ne peut clore ce chapitre, sans rappeler la position du Parti communiste du Canada (PCC), parue dans People’s Voice, à savoir qu’il n’y a plus de choix: il importe de « défier les tribunaux [lors des conflits de travail], ce qui signifie des poursuites criminelles et peut-être la prison. [Pour le bimensuel de gauche] ça prend du courage et de la solidarité pour gagner l’opinion publique et des campagnes politiques indépendantes. [De toute façon], le recours aux injonctions dans les conflits ouvriers ou pour éviter les manifestations de masse est une violation du droit d’assemblée et du droit à la libre association. C’est une violation de la Déclaration des Droits de l’Homme des Nations Unies. »

Les 5 de Cuba

Cinq jeunes hommes, des Cubains, ont consenti à ce sacrifice depuis presque 10 ans. En mission en Floride pour enquêter sur les complots terroristes appréhendés contre leur patrie, ils ont soumis le fruit de leurs investigations aux autorités US qui les ont, en retour, poursuivi, condamné et incarcéré séparément sur le territoire des USA, en les accusant d’espionnage. Ils comptent sur la solidarité de tous les démocrates dans le monde pour retrouver la liberté; solidarité qui va d’ailleurs grandissante.
Voici un poème d’Antonio Guerrero, l’un d’entre eux:

Dans l’œil de l’ouragan
Où on sent tant d’injustices
Au temps de vengeance
Et de fer ensanglanté
J’ai compté avec plus
De quatre frères
Avec des millions de frères
Leurs bras, leurs voix
Et il n’a pas manqué
De colombes qui ont volé
Autour de mon corps
Portant l’espérance
La vitale espérance
Dans ses ailes gigantesques
Un troubadour avec sa guitare
Chantant mes bons coups
Et mes mésaventures
Un peintre avec une fleur
Dessinant un visage et plus de visages
Chers, admirés
Et un poète avec une lampe qui
De jour et de nuit
Éclaire tout
Que demander de plus!
Dans l’œil de cet ouragan
Tout ce qui fut éparpillé
Par les vents pleins de malices
Ça valait la peine
D’être disposé à mourir

(USA, le 8 août 2008)

On peut lui écrire à l’adresse suivante : Antonio Guerrero, 58741-004
USP Florence
P.O.Box 7000
Florence, CO, 81226, USA

La Vie Réelle entend parler d’eux régulièrement ou leur donner la parole le plus souvent possible.

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CES SONDAGES QUI NOUS TROMPENT

vol. 8, no. 11, 16-30 septembre 2008, $ 1.00


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Pourquoi les conservateurs ont-ils la cote auprès des richards et des conseils d’administration des multinationales nord-américaines? Le quotidien 24 heures du 25 juillet 2008 répond en partie à l’interrogation: « Petro-Canada a vu ses profits augmenter de plus de 77% et ses revenus de près de 40% au cours de son deuxième trimestre […] la pétrolière canadienne a réalisé un bénéfice net de 1,50 milliard $, comparativement à 845 millions $, un an auparavant. » La hausse du prix des carburants a entraîné de par le monde des mouvements de protestation, notamment en Europe.

Nouvelle réjouissante: les travailleurs irlandais montent au créneau. Ils ont dit non au Traité de Lisbonne. Le réseau Argenpress a retransmis le communiqué du Parti communiste portugais (PCP) qui explique que la volonté exprimée en Irlande le 13 juin: « signifie la déroute du projet européen, que l’on peut qualifier comme « l’approfondissement du néo-libéralisme, du militarisme et de la conception de l’Union Européenne comme un directoire de riches potentats. » C’est le même projet qui hante les cercles dirigeants de l’Amérique du Nord. En fait, les communistes et les autres forces de la gauche européenne sont déterminés à « continuer la lutte pour une Europe engagée pour la justice sociale, la solidarité et la coopération entre les pays et les peuples, pour la paix, pour la souveraineté et l’égalité en droits. » Tout comme au Canada. En passant, il ne faut pas s’étonner si le parti communiste du Portugal informe le public sur ce qui se passe ailleurs en Europe. La tradition veut que les partis communistes forment un mouvement international et qu’ils soient unis, plus ou moins, idéologiquement et politiquement.

Comme le veut l’expression populaire: on parle de « cash », de grosse argent que les grands patrons ont flairé. Même le Canada n’y échappe pas. Le Corriere Canadese de Toronto en juin, reprenait la nouvelle voulant, selon le Forum économique mondial, que le deuxième plus grand pays au monde,
le Canada, se situe désormais au cinquième rang pour ce qui est du commerce extérieur, devançant les USA –au 14ième rang- et favorisant les échanges entre pays; le palmarès recoupe 118 pays.

Des échanges internationaux cordiaux et justes

Dans un esprit moins mercantile, et davantage soucieux du bien-être des peuples que de l’économie, le gouvernement cubain se classe parmi les premiers pour ce qui est de la coopération internationale. Fidel Castro, écrit pour Argenpress, que « la Révolution, nous permet non seulement de coopérer avec les peuples qui en ont le plus besoin sans aucun coût, mais aussi d’exporter des services spécialisés, incluant ceux de la santé, aux pays qui ont des ressources supérieures à celles de notre patrie. Dans ce domaine, les Etats-Unis ne pourront jamais concurrencer Cuba. »

Le quotidien Métro à Montréal, redonne toutes ses lettres de noblesse à Fidel lors de sa dernière apparition: « Il y a cinq mois que le révolutionnaire de 81 ans n’était pas apparu à la télévision. » C’est très bien dit de cette façon et ça nous change du dévergondage verbal qui affuble le leader cubain du titre de « dictateur. »

(Les 5 de Cuba: un article à venir dans un prochain numéro).

Veulent-ils nous prendre au lasso?

Les sondages ne sont pas exacts. L’impression qui en reste, c’est que les mass média veulent nous faire à l’idée que les dés sont déjà jetés et que la campagne électorale couronnera Harper et les Conservateurs. Habituellement, les sondages sont des « clichés » de l’état d’esprit de l’électorat à un moment donné dans la campagne, compte tenu de la réception des messages diffusés par les partis dans la course. Or, les communistes ne font pas de sondages de cette façon. Pour être près de la réalité, La Vie Réelle, à titre d’exemple suit l’évolution du cœur et de la raison des travailleurs et des intellectuels constamment et régulièrement tout en faisant connaître les choix qui s’offrent à ceux-ci.

Les constats ne sont pas les mêmes. Ainsi, les électeurs qui avaient boudé le Parti libéral du Canada (PLC), suite au scandale des commandites, reviennent au bercail et font confiance à Stéphane Dion, même si celui-ci n’est pas aussi flamboyant et charismatique que certains chefs qui ont dirigé ce parti. La raison: on craint Harper comme la peste. Même des anciens du Bloc québécois préfèrent M. Dion pour le même motif.

Des travailleurs (notamment des ouvriers) ont choisi spontanément d’appuyer le Nouveau parti démocratique (NPD), social-démocrate, parce qu’ils sentent qu’ils n’ont rien à perdre. Il en va de même pour de jeunes électeurs.

L’entourage de La Vie Réelle, ce n’est pas une chapelle close où se réunissent que des communistes en secte rébarbative. Au contraire, on y retrouve des retraités, des travailleurs d’hôpitaux, de manufactures et de l’enseignement. La majorité se compose de Canadiens-français, mais il y a une participation importante d’immigrants. La moyenne d’âge est d’environ 35-40 ans. Il y a même des militaires qui doutent du bien-fondé de la guerre en Afghanistan… pour y avoir été!

On peut conclure que la Société Radio-Canada annoncera le soir des élections que si la tendance se maintient le prochain gouvernement fédéral sera formé par le Parti libéral du Canada et que le Nouveau parti démocratique gagnera un appui plus solide… à tout le moins au Québec.

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