vendredi, février 25, 2011

LES "BLUES" DE L'HIVER

vol. 11, no. 8, 28 février 2011

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La période des Fêtes, c’est Versailles. Mais, il faut bien l’avouer, peu de pauvres hantent nos rues, surtout avec le crédit moderne. Clic, clic, dixit Master Card ou Visa. Tous dépensent sans compter : les jouets et c’est « high tech » pour les enfants; les victuailles pour les rencontres entre amis et parents… On fait bombance. Évidemment, on met un peu de Dieu à travers tout cela, surtout avec la messe de minuit, le 25 décembre. Le climax : le Minuit chrétien qu’entonnent les ténors locaux de nos paroisses catholiques.
Puis tous de se réunir autour du sapin de Noël. Règle générale : les conversations politiques sont bannies, c’est la trêve. Après le Réveillon, tôt le matin, les convives repartent vers leurs chaumières.
Les Fêtes, elles commencent presqu’au début de décembre, lors des « partys » de fin d’année qu’organisent les entreprises et les firmes pour consolider la paix sociale avec les travailleurs et les employés.
Le lendemain du premier janvier qui marque le Nouvel An, c’est l’arrêt brutal. Allez, on remet ça à l’an prochain. Nos noceurs retournent sur leurs terres, criblés de dettes. À peu près tous se serreront la ceinture jusqu’à Pâques.
Dans les grands magasins, il y a bien quelques soldes; le « stock » d’hiver doit « sortir ». On dirait alors qu’il y a plus d’employés que de clients. Janvier, c’est morne. Seules les destinations de sport d’hiver connaissent l’achalandage; encore faut-il qu’il y ait de la neige.
Arrive février, les « blues » de février. Ici et là, ont lieu des festivités, tel le Carnaval de Québec. Bref, les commerçants « prient » le Bon Dieu pour attirer les foules, ruinées pendant les Fêtes, histoire de garnir les goussets des grands détaillants. (Photo: l'hiver à Montréal, c'est l'attente de l'autobus dans le froid et la neige; vivement le printemps!)

Les jours sont encore très courts, il fait froid; avez-vous dit : -35 Celsius hier matin? Nos Québécois ne rêvent que du Sud : de la République dominicaine, du Mexique, des pays des Antilles en général. C’est le pèlerinage vers la Mecque moderne : les plages au soleil. Ils seront des centaines de milliers (la population du Québec est de 7,8 millions d’habitants) à envahir les aéroports de Montréal et de Québec, déjà enivrés par la salsa à attendre, à moitié dévêtus, leur envol pour les îles méridionales.
Les célibataires, hommes ou femmes, sont excités; peut-être rencontreront-ils leur « flamme », vivront-ils l’aventure amoureuse avec ces Latins, même si c’est sans lendemain? Après tout, les Québécoises se sont faites à l’idée que les hommes du Québec sont trop froids et distants; alors que ces derniers sont convaincus que les femmes de la Belle Province sont trop « indépendantes ».
On croirait ainsi que Cuba, à quatre heures de vol du Canada central, c‘est déjà un peu une partie du pays. Les moins politisés ou les néophytes apprendront à Varadero que cinq Cubains sont détenus sans motif avéré, autre que politique, aux USA. – Tiens, mais c’est presque chez nous!
Ils comprendront un peu plus tard qu’ils avaient été dépêchés à Miami, par leur gouvernement, pour infiltrer des groupes terroristes menaçant la patrie de Fidel. Les Québécois ont tôt saisi : oui, pendant qu’on s’amuse et qu’on prend la vie du bon côté au Canada, il y en a qui se sacrifient pour que Nord-Américains et Cubains cohabitent dans la sécurité et la paix.

Bon assez de politique, vous confiera le Québécois moyen. Tout de même, qu’est-ce qu’elles sont belles les plages cubaines et les Cubaines, tout court! Peut-être qu’un jour, nous vivrons comme ça : les Cubains au Québec en hiver pour les plaisirs de la neige et les Canadiens –la majorité s’entend-, à La Havane pour se chauffer la « couenne ».
Viva Cuba!



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