jeudi, janvier 28, 2010

HAÏTI CHÉRIE

vol. 10, no. 5, 1 février 2010, $ 1.00


if you wish to read in English: http://wwwlavienglish.blogspot.com/


Les mass médias ont fait un travail remarquable. Nous avons vu ce qui se passait en Haïti et dans sa belle capitale Port-au-Prince si douloureusement mise à mal par le séisme. Il y a eu un élan du coeur. On a donné beaucoup, jamais trop. Le peuple haïtien qui n'est pas encore remis de l'assaut des éléments aura besoin de nous. Plus près des travailleurs québécois et "devant l'immensité des besoins humanitaires à Haïti, la CSN (Confédération des syndicats nationaux, ndlr) invite ses syndicats, tous ses membres ainsi que tous ses salariés à soutenir la coalition humanitaire en faisant un don de solidarité". On peut retrouver cet appel dans le Webdo Info de la CSN en date du 21 janvier 2010.


(Photo Associated Press: médecins cubains à l'oeuvre en Haïti)



L'auteur de ces lignes avait fait parvenir aux lecteurs de La Vie Réelle (section média), un article de Fidel Castro rédigé en mai 2009 relatant l'histoire d'Haïti et de sa tragédie, et soulignant l'apport de Cuba au point de vue médical. Ce à quoi un salarié de la CSN avait répondu, d'une façon assez surprenante: "Mauvais timing pour la propagande, trou du cul. Ôtes moi de ta liste d'envoi. (Roger Deslauriers, Service des communications de la CSN)."

Fidel rapportait d'ailleurs tout récemment en janvier: "Approximativement 400 médecins et travailleurs de la santé (cubains, ndlr) aident le peuple haïtien gratuitement. Nos médecins oeuvrent chaque jour dans 227 des 237 communes du pays. En plus, pas moins de 400 jeunes Haïtiens ont gradué en médecine dans notre pays". On peut être ou ne pas être en accord avec le système politique cubain, mais on ne peut reprocher à Fidel d'être fier de la contribution de son pays, petit et lui-même pas très riche apportant son soutien à la nation voisine et si proche dans leur coeur.


Même les autorités états-uniennes ne s'y sont pas trompées en acceptant l'offre de Cuba qui a autorisé les avions US à évacuer les blessés d'Haïti en traversant son espace aérien, en épargnant ainsi un temps précieux. Même si l'heure n'est pas à la négociation dans les relations entre les deux pays, impliqués dans le secours aux victimes du tremblement de terre, on reconnaît maintenant que "les secours pour Haïti renforcent les liens entre les USA et Cuba, et donnent du tonus à l'administration Obama dans la poursuite des relations en dehors du cadre vieillot de la guerre froide". D'ailleurs, les Cubains souhaitent que ces relations se maintiennent sur une base permanente dans le futur.


Au moment d'aller sous presse, plus de 18 000 personnes ont été traitées et 17 000 ont reçu des soins chirurgicaux; soulignons que le gouvernement états-unien contribue dans la fourniture de médicaments aux médecins cubains pour mieux traiter les blessés haïtiens. Mais, "à l'instar de la Bolivie et duVenezuela, Cuba dénonce la présence de l'armée américaine à Haïti. Fidel Castro a fait une sortie dans ce sens..." Il ajoute qu' "au milieu de la tragédie haïtienne, sans que personne ne sache comment ni pourquoi, des milliers de soldats des unités des Marines des États-Unis, des troupes aéroportées de la 82ème Division et d'autres forces militaires ont occupé le territoire d'Haïti", d'après une dépêche de Radio-Canada.

(Caricature d'Argenpress: mon équipement de base pour Haïti comporte le fusil d'attaque M-16 avec une mire au laser, des grenades au phospore, un gilet pare-balles en kevlar, un pistolet Glock avec un silencieux et un GPS portatif...

- Nous suivons pas à pas la croisade humanitaire des États-Unis en Haïti.)


Notre ami Antonio Guerrero, purgeant une peine de plus de 22 ans sous de fausses accusations d'espionnage, a envoyé un courriel du pénitencier de Miami en Floride, où il dit: "Les médecins cubains font un travail formidable en Haïti. Je suis très fier d'être un fils de cette île où nous savons que 'la patrie, c'est l'humanité'."


Chez nous au Québec, qu'ils s'appellent Linda, Régine ou Patrick, ils souffrent; ils ont perdu pour certains des membres de leur famille au pays. Pour d'autres, ils ne voient plus le jour où ils retrouveront leur dignité et cesseront d'être un peuple dans l'assistance, comme on dit parfois avec mépris "assisté social", au Canada. Certains ont la nostalgie de Ti-Tid, d'Aristide qu'ils aimaient "en pile". Ne voulait-il pas une nation plus riche et plus prospère où les principaux leviers de l'économie soient sous le contrôle de l'État et non pas sous la direction des grands conglomérats privés, émanant surtout des États-Unis. N'est-ce pas la raison pour laquelle on l'a bouté dehors, sans rien expliquer au peuple haïtien et sans l'impliquer, à part quelques notables, dans le coup d'État qui l'a mis sur le chemin de l'exil?


(Caricature Argenpress: Ouvrez la porte! "Aide humanitaire").


Il vit maintenant en Afrique du Sud, conspué par les ignorants, dénigré par ceux qui ne voulaient pas perdre leurs privilèges et maudit dans l'histoire pour avoir détourné, selon des allégations, loin d'être avérées, l'aide occidentale et dilapidé le trésor public. Pourtant, on ne lui a pas fait de procès en bonne et due forme qui aurait permis de déterminer le vrai du faux et de rétablir la vérité. Il est donc passé, -pour l'instant-, dans l'histoire "officielle", mais l'Histoire des peuples, ce sont eux qui la rédigeront et non pas les "écrivains" de service. Quelle honte pour le Canada!

Haïti! Haïti! Haïti!

- 30 -

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Cuba n'a pas attendu le séisme pour aider Haïti de la meilleure manière, en formant des médecins à la Faculté latino-américaine de médecine, à La Havane. Les nouveaux diplômés sont au travail en Haïti. Plus de 400 médecins cubains étaient présents à Haïti au moment de séisme. Ils ont été les premiers à intervenir, sauvant des vies, en toute modestie. Une équipe médicale vénézuélienne est aussi présente. C'est un bataillon de militaires: ils portent l'uniforme, mais aucune arme, à la différence des militaires US qui sont en Haïti en affichant toute leur quincaillerie, sans raison quand il s'agit de sauver des vies de combattre la faim, la soif.

Il faudra bien un jour tirer au clair cette histoire de Ti-tid. Il faudra sans doute distinguer le premier Ti-tid, celui qui connut un premier exil parce que ses projets dérangeaient les puissants en mobilisant les masses qui croyaient en lui. Et celui qui revint sous le protection des marines, diminué dans ses pouvoirs, gâté par le luxe vécu à Washington, un illuminé, sans aucun sens politique et pratique, un symbole sans plus. J'ai cru au premier; je ne pouvais croire au second, celui qui lançait ses "chimères" contre ses adversaires. Certes je puis me tromper quant à la nature du second "Ti-tid". Voilà pourquoi un procès permettrait de départager le vrai et le faux, de percer la propagande des uns et des autres.

Claude Morin
morinhst@hotmail.com

11:13 a.m.  

Publier un commentaire

<< Home