lundi, mars 24, 2008

NOTRE CITÉ

vol.8, no.4, AVRIL 2008, $ 1.00



Elle s’était assoupie, puis endormie, voluptueuse, gorgée de plaisirs charnels lors de l’Action de grâce. Elle s’éveilla étonnée et chaste sous un linceul blanc. Lasse encore un peu, elle étirait tous ses muscles pour stimuler sa conscience du bonheur, des bonheurs à venir, car venait le printemps.
Joyeuse, elle secoua les dernières taches blanchâtres qui masquaient sa robe et elle commença à se maquiller. A Pâques, elle avait déjà commencé à teindre ses longs cheveux de reflets rieurs et blonds.
Peu après, elle fut à la fois bleue, verte, rouge, rose et que de couleurs. Elle se faisait belle pour l’étranger de passage qui cherchait le charme envoûtant de la rebelle et de la surprenante; mais elle était de connivence avec tous ceux qui avaient partagé avec elle la saison des froids. Ceux-ci attendaient beaucoup d’elle. On voulait sa chaleur, on voulait se lover dans son parfum : des effluves désormais familiers qui respiraient la joie de vivre.
Vrai, Montréal changeait rapidement. De ville nordique, elle devenait ville du Sud où les rêves les plus fous semblaient permis. Ses habitants passaient du gel au soleil ardent.
Voilà, c’est l’histoire de la ville de Montréal qui chaque année immuablement vit ses quatre saisons avec ses trois millions d’habitants.


Chaque année, elle s’embellit. Mais c’est à l’été qu’elle est à son meilleur. Des festivals : Juste pour rire, de jazz, de cinéma et quoi encore s’enracinent dans ses murs pour nous faire vivre des moments magnifiques et très abordables.
Pour les citadins que nous sommes, des lieux bien particuliers nous attendent. Un pique-nique dans le Vieux-Port ou dans le Parc Maisonneuve ou encore sur le Mont-Royal, ce n’est pas difficile à organiser et ça passe très bien une bonne partie de la journée. Enfin, une visite dans le Vieux-Montréal ou bien le quartier chinois, ça vaut toujours le coup. Et la marche, ce n’est pas mauvais pour la santé!

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POUR LES JEUX OLYMPIQUES À PÉKIN

L’affaire a fait beaucoup de bruit, mais nous n’avons entendu qu’une version. Oui, nous avons lu et entendu, par les média de communication occidentaux, des allégations à l’effet que la répression prend de l’ampleur au Tibet contre les forces soi-disant patriotiques de cette province chinoise.

Mais quelle est l’autre version? Voici quelques questions. Que faisait le dalaï-lama, le guide suprême, avant l’arrivée de l’armée chinoise dans les années 1950? Est-il vrai que le Tibet était alors un pays autocratique et théocratique où 95% de la population croupissait dans le servage et l’esclavage, et partant souffrait de pauvreté pendant que le pays, la forêt et le bétail appartenaient à une poignée de très riches possédants? Pourrait-t-on vérifier si la population tibétaine de la province du même nom ainsi que les Tibétains vivant dans d’autres provinces chinoises ont vu leur nombre croître considérablement? Le niveau de vie au Tibet, dans une Chine toujours pauvre s’est-il élevé visiblement?

Dans quel état d’esprit était le dalaï-lama quand il a déclaré que les États-Unis étaient le modèle par excellence de démocratie et de défense des libertés de la personne? Le «gouvernement en exil» tibétain fonctionne comment? A-t-il des élections démocratiques?

En 1980, les grands pays capitalistes ont appelé au rassemblement contre la participation aux Jeux Olympiques de Moscou. Déjà au printemps 2008, des voix se font entendre pour qu’on fasse de même avec Pékin cet été. Mais ce serait plus subtil, on demanderait aux athlètes de s’engager individuellement pour protester et participer à un boycott généralisé, l’argument: ils sont pris en otage… La Chine a adopté des politiques économiques qui sortent de l’ordinaire et font sourciller quand elles s’apparentent trop à celles du monde occidental. Ne soyons pas excessivement inquiets. Le peuple chinois est un peuple industrieux, intelligent et imaginatif. À n’en point douter, ils auront le dernier mot pour définir la voie de leur développement. Ainsi, des progrès notables ont vu le jour; ne serait-ce que dans l’alimentation et le logement d’une population fort populeuse. Ne dit-on pas que la Chine, c’est plus d’un milliard 300 millions d’habitants? À l’échelle internationale, c’est un poids impressionnant quand vient le temps de s’opposer aux visées des États-Unis. Ne serait-ce pas cela la pomme de discorde entre l’Occident et la République populaire de Chine? Allez, M. George W. Bush, un bon geste. Livrez-nous le fond de votre pensée! Si ce n’est pas possible, songez alors à tous ces millions de citoyens de votre pays qui vont souffrir de la crise économique et qui n’ont certainement pas «couru» après, ni les résidents du Canada. Ça, c’est le prix à payer pour la guerre en Irak: 500 milliards $.

Pour ce qui est de la croisade contre la Chine, eh bien elle est à tout le moins répugnante et provoque le haut le cœur, même si elle n’est pas inusitée!

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