mercredi, janvier 20, 2010

LE PARTI DU JUSTE MILIEU

LES ÉLECTIONS À VENIR AU CANADA

vol. 10, no. 4, 25 janvier 2010

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« Si vous considérez la reprise comme le retour à la prospérité au Canada et un progrès vers l’avant, alors vous êtes loin du compte. Avant la récession, le meilleur indice de la sécurité économique individuelle était le taux de chômage qui ne s’élevait qu’à 6,2 pour cent. Il s’élève maintenant à 8,5 et baisse, mais graduellement seulement. Nous pourrions revenir à 6,2 pour cent de nouveau, mais seulement vers la fin de 2012 ou même 2013, estime Benjamin Reitzes, un économiste des Marchés de capitaux pour la BMO (Banque de Montréal, ndlr). » (The Gazette, 20 décembre 2009). (Photo: édifice en construction dans le nouveau quartier des affaires de Québec, la Vieille capitale du Québec, 2009).

Pendant ce temps, le gouvernement fédéral a choisi la fuite en avant, suspendant les travaux parlementaires. Comme le rapporte Métro de la mi-janvier 2010, « plus d’un Canadien sur deux est en désaccord avec la décision du gouvernement Harper de proroger la session parlementaire ».
L’invitée permanente d’une populaire émission du Réseau de l’information (RDI), -le Club des ex-, Marie Grégoire, a incidemment donné son point de vue sur la question dans Métro, toujours en janvier. N’oublions pas qu’elle représente, à sa façon le point de vue de la droite conservatrice au Québec, auquel son parti, l’Action démocratique du Québec, prête main forte à l’occasion de campagnes électorales fédérales. Elle écrit : « Quelles seront les conséquences de cette décision (la suspension, ndlr)? Le calcul est probablement que le discours du trône et le budget feront oublier en mars la fermeture de la Chambre. Là-dessus, il y a fort à parier. Surtout que Michael Ignatieff (chef du Parti libéral du Canada, ndlr) ne semble pas plus en faveur d’une élection que l’électorat ».

D’ailleurs, le chef libéral a eu des difficultés d’ajustement avec le Québec. En fin septembre 2009, le quotidien La Presse de Montréal ne rapportait-il pas que : « Denis Coderre n’a pas seulement démissionné de son poste de lieutenant politique de Michael Ignatieff […] Il a carrément tiré à bout portant sur les conseillers torontois du chef libéral. Selon le coloré député de Bourassa, c’est la garde rapprochée de Michael Ignatieff à Toronto qui a convaincu le chef de désavouer son lieutenant québécois [au sujet d’une candidature dans une circonscription montréalaise] ».

Le Bloc québécois s’est tenu à l’écart de ces brouilles politiciennes. Il demeure en tête sur le terrain politique au Québec, avec son objectif nationaliste, teinté de conservatisme économique. Ce parti ne tient pas à régresser, aussi il évite les vagues et maquille son objectif de séparation du Québec, en collusion avec le Parti québécois. Ainsi pour le Nouvel An, le chef du parti, Gilles Duceppe, dans ses vœux à la population, a insisté sur un message sans engagement trop précis : « Plus que jamais, ces quelques jours de festivités sont l’occasion de nous rassembler et de faire le point sur des valeurs qui nous sont chères : l’amour, le partage et la solidarité […] pour que 2010 vous apporte santé, espoir et prospérité. » (Bulletin parlementaire de Francine Lalonde, députée de la Pointe-de-l’Île, à Montréal). (sic)
(Photo: vue d'ensemble d'une petite municipalité du Québec, Clermont, Cté de Charlevoix, 2009)

Les prochaines élections fédérales

Éventuellement, il y aura des élections fédérales au Canada qui devraient porter au pouvoir un gouvernement majoritaire. Ce n’est pas utile de spéculer à savoir si le Parti conservateur sera reporté à la direction du pays ou encore que le Parti libéral s’assurera d’une majorité par la peau des dents. Voyons plutôt ce que les travailleurs canadiens souhaitent.

Ils ne veulent pas d’un gouvernement à droite, prêt à tout chambarder pour qu’on crée un climat de terrorisme social et politique; l’expérience conservatrice les a passablement échaudé. Ils ne sont pas davantage prêts à élire un parti libéral qui s’est vautré dans les scandales, il y a quelques années; les travailleurs ont tout de même la mémoire longue.

Ils ne veulent pas non plus d’un parti qui tomberait dans le camp contraire et mettrait le cap sur un extrémisme de gauche. Attention : avis au parti communiste du Canada. Un parti d’avant-garde : oui! Un parti aux bottes de sept lieux : non! Le peuple ouvrier veut d’un parti du juste milieu; bien expliquée, la prise de contrôle ainsi que la propriété des principaux moyens de production et de distribution, -en ce moment sous la coupe des multinationales, principalement étrangères, comme l’Alcoa ou AbitibiBowater-, rallieraient pratiquement l’ensemble de la population travailleuse.

Il ne faudrait pas décourager les Québécois qui sont maintenant tentés de voter pour le Nouveau parti démocratique (socialiste), après tout les électeurs jugeront à l’usure. Si ce parti leur convient –et ils sont assez expérimentés pour le jauger- ils pourront faire le bout de chemin qu’ils estiment favorable à leurs revendications.

La sécurité économique de la classe ouvrière québécoise est un élément de son émancipation. L’autre aspect demeure le statut constitutionnel. Le gouvernement conservateur a fait adopter une loi qui reconnaît le Québec comme nation. Comme nous l’avions dit auparavant, cette reconnaissance n’est pas soutenue par aucun droit singulier, comme le droit à la sécession. Tout le monde sait très bien que le droit au divorce n’oblige pas son actualisation. (Photo: Les Canadiens ne pourraient accepter dans leur ensemble que la poste soit le seul lien tangible qui les unisse de l'Atlantique au Pacifique).

À tout le moins le gouvernement Harper aurait été fort avisé de promouvoir sur les ondes de la Canadian Broadcasting Corporation (CBC) un festival de la chanson québécoise avec nos porte-étendards que sont les Vigneault et Charlebois, entourés de Lynda Thalie, des Cow-Boys fringants, de Mes Aïeux et de toute la ribambelle, un peu comme la Radio publique italienne (RAI) fait dans le cadre du Festival de San Remo, en présentant des artistes italiens sur les ondes de la télévision publique.

À première vue, il semblerait logique que les artistes québécois triomphent en France et non pas au Canada anglais; mais c’est un faux-débat quand on sait que Gilles Vigneault était à peu près incompréhensible pour le Français moyen, compte tenu de l’accent et du débit, idem pour les mots employés n’ayant plus cours dans la mère-patrie.

Le gouvernement fédéral qui : respectera le caractère national du Québec; sera imprégné par une culture de la probité sociale et politique; contribuera à la santé économique dans toutes les régions du Québec et bien sûr de Montréal, la splendide métropole de tous les Québécois; pourra envisager d’être aux affaires pour des décennies.

Personne ne peut prédire si ce sera un gouvernement d’un seul parti; on peut envisager une coalition, l’important c’est qu’il soit du juste milieu et nous ne disons pas « centriste ».

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