jeudi, novembre 10, 2011

L'INSTITUT PHILIPPE-PINEL DE MONTRÉAL

vol. 11, no. 12, 10 novembre 2011

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Quoi, vous ne connaissez pas le Dr. Pinel? Ah, bon, vous voulez savoir où se trouve sa clinique? C’est pour le rencontrer?

Bien, nous ne vous ferons pas languir. Philippe Pinel est un médecin français dont l’œuvre a grandement influencé l’évolution de la psychiatrie. Il a vécu de 1745 à 1826. On comprendra qu’il a été influencé et motivé par les idées de la grande révolution française de 1789. Il a mené des réformes importantes au sein des hôpitaux français et a libéré les aliénés de leurs chaînes et leur a proposé des méthodes de traitement adéquates.

Beaucoup plus tard, en terre d’Amérique, la Commission Bédard, nommée par le Premier ministre libéral Jean Lesage, recommande en 1963 la construction d’un hôpital psychiatrique à sécurité maximale. Le nom du Dr. Pinel était tout désigné pour nommer cet hôpital.
(Illustration Internet : Dr. Philippe Pinel)

L’année 1970 est spéciale au Québec; et elle s’inscrit dans la foulée de la Révolution tranquille. Décidément, ces « révolutionnaires » désiraient un peu l’inimaginable. D’ailleurs : guérir, soigner et rétablir, n’est-ce pas déjà un peu une révolution en soi. Alors donc, cette année-là est marquée par l’ouverture de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal. L’hôpital compte 292 lits et offre une gamme complète de services spécialisés dans le traitement et la réadaptation d’une clientèle psychiatrique considérée comme particulièrement difficile.

L’Institut reçoit des patients en provenance de toutes les régions du Québec, d’institutions pénales ou encore d’autres établissements du réseau de la santé.
En 1985, à l’initiative du l’Institut Pinel, on crée l’Académie internationale de droit et de santé mentale regroupant des centaines de membres de tous les continents. D’ailleurs, depuis sa fondation en 1970, l’Institut Philippe-Pinel de Montréal est devenu une référence en santé mentale particulièrement dans le domaine de la psychiatrie légale. Son expertise à ce chapitre est reconnue un peu partout dans le monde également comme lieu d’enseignement et de recherche de pointe. Notons que l’hôpital est agréé par Agrément Canada.
Disons que la qualité des soins y est pour beaucoup. On note un souci d’améliorer la qualité de vie des patients, surtout en prévision de leur retour dans la vie en dehors de l’hôpital. Le personnel est étonnamment jeune, formé pour la plupart dans les maisons d’enseignement postsecondaires du Québec, notamment à l’Université de Montréal, à laquelle l’Institut est affilié.

Au-delà de ce que l’on pourrait croire, des liens qu’on pourrait presque qualifiés d’amitié, sinon de sympathie active se créent à l’intérieur des murs; évidemment ce n’est pas la vocation première de l’Institut que de recréer un milieu de vie familial pour les patients; mais pour beaucoup d’entre eux, c’est une deuxième famille.

Malgré ce que l’on pourrait croire, l’intérêt primordial des personnels n’est pas l’appât du gain. Qu’ils soient gardiens de sécurité, infirmières, psychologues ou psychiatres, sans oublier le médecin généraliste, ces personnes croient en général dans la mission de l’Institut et ils sont convaincus qu’ils peuvent faire la différence dans le rétablissement des patients.

Et qui sont ces patients? Un peu tout le monde… Évidemment, c’est la maladie mentale qui les rassemble, mais tous les milieux de la société québécoise sont représentés.

Étant donné que l’Institut Pinel n’est pas toujours connu du grand public; ce qui transpire, ce sont les évènements malheureux qui ponctuent la vie en société et son reflet dans les mass média, soit la référence pour les gens, souvent impuissants. Aussi, ce n’est pas chose aisée de trouver un emploi en quittant l’hôpital; il vaut mieux encore dissimuler cette facette de son vécu, pour l’ancien patient.
(Reproduction Internet : hôpital Salpêtrière pour aliénés à Paris, XVIIIème siècle)

Faut-il souligner que s’il y a réhospitalisation dans les unités d’admission, par exemple; les délits, eux, ne se reproduisent guère? Le problème souvent est que tout semble aller si bien dans la vie des patients, qu’ils décident unilatéralement d’arrêter la prise de médicaments.

Enfin, les corps policiers ont fait des efforts importants depuis quelques années pour mieux connaître la santé mentale et les comportements des malades, afin de mieux protéger la société et les patients eux-mêmes.

Règle générale, les patients « s’en sortent assez bien » comme le veut l’expression consacrée. Un peu plus d’information objective ne pourrait être qu’un baume; d’autant plus que la maladie mentale bouleverse très souvent la vie familiale et qu’elle peut « déstabiliser » un individu pour le reste de sa vie.

Vous a-t-on dit que ces patients, plus que la médication et la psychothérapie, n’ont souvent besoin qu’un peu plus de sympathie et de soutien?

Supplément de La Vie Réelle, www.laviereelle.blogspot.com/




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