À NOTRE TOUR SUR COPENHAGUE
vol. 10, no. 6, 8 février 2010, $ 1.00
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En avant-propos, il faut parler des États-Unis. Plusieurs lecteurs de La Vie Réelle ont exprimé du mécontentement et de la lassitude en constatant que ce grand pays aux traditions démocratiques bien assumées, soit toujours sur la sellette et jugé en tout lieu, taxé d'envahisseur s'il intervient dans des pays où le pétrole aiguise l'appétit et de sans-coeur s'il se croise les bras devant des tragédies humaines, dans des pays "stériles". Pour ce bulletin, les citoyens de notre voisin, ne sont pas une menace pour qui que ce soit et les réflexes d'ouverture et de compréhension qui animent ceux-ci doivent nous rassurer. Toutefois, il appert que cette société comme le Canada est dans le tourbillon des relations sociales, c'est-à-dire que des classes sociales s'entrechoquent pour faire valoir leurs intérêts.
(Graphique SolidNet: réseau d'oléoducs gaziers en Europe)
Le travailleur états-unien moyen aspire à un certain confort, à fonder une famille, à tirer profit des succès de l'économie des États-Unis et espère que ses enfants graviront les échelons de la vie en société; bref, qu'il jouira d'une vie meilleure. Il est assez individualiste et compte bien s'en tirer seul avec assez d'habileté. Quant au capitaine d'industrie et chef de la grande entreprise, -par exemple dans le domaine de la fabrication d'armements-, il compte sur les guerres dans le monde pour que les dividendes viennent secouer l'escarcelle et lui permettre de s'acheter une "île" où il pourra se reposer quelque part dans le Pacifique de son laborieux emploi du temps passé à supputer sur les conflits à venir, tout en se laissant bronzer et gérer les somptueuses soirées à bar ouvert autour d'un yacht de luxe.
Cette dernière couche de l'ensemble états-unien est assez parasitaire. Tant que les ouvriers pourront profiter d'un revenu décent, ils accepteront que certains vivent mieux qu'eux; mais à partir du moment où ils comprendront que les choix imposés par les richards gênent leur émancipation ainsi que leur possibilité d'avancement et limitent leur pouvoir d'achat, là, oui là, il y aura remise en question. C'est tout le sens du travail politique du Parti communiste USA. Est subversif, celui qui nuit au libre développement de la majorité. L'ouvrier des États-Unis ne contrecarre pas cette évolution, au contraire.
Il imposait de nuancer notre propos, tout en souhaitant au peuple US de s'affranchir dans les meilleures conditions possibles d'un état d'être qui en fait un citoyen de deuxième zone dans son propre pays, même s'il est un oiseau dans une cage encore "dorée".
La conférence de Copenhague
Voici un tour d'horizon. Il commence par l'entrée dans l'arène des pays "honnis", soit les grands pays en développement tels que la République populaire de Chine et l'Inde qui "ont annoncé des réductions des taux d'émissions [de gaz à effet de serre], en allant plus loin que leur obligation, sous le Protocole de Kyoto. Cependant, les États-Unis, l'Union Européenne et d'autres pays développés n'ont pas bougé d'un pouce pour réduire leurs émissions telles qu'annoncées avant Copenhague." Voilà le constat du Parti communiste de l'Inde (marxiste) qui conclut son propos en disant que: "L'Inde doit aussi faire pression pour des réductions d'émissions importantes et immédiates par les États-Unis et les autres pays développés, et travailler avec d'autres pays en voie de développement, pour un développement durable et équitable pour quelque Traité final que ce soit."
Comme le note Fidel Castro: "un nombre restreint de pays ont insisté avec fermeté sur les sérieuses omissions et ambigüités du document soutenu par les États-Unis, en particulier sur l'absence de compromis des pays développés eu égard à la réduction des émissions de carbone et du financement des mesures d'atténuation et d'adaptation des pays du Sud." Le quotidien Métro pour sa part relève que "la réputation du Canada a été mise à mal depuis 10 jours, mais le gouvernement ne bouge pas [...] Il y a pourtant plusieurs enjeux sur lesquels nous (la Fondation David Suzuki, ndlr) aimerions voir le Canada bouger."
La Presse canadienne n'a pas tardé à faire savoir que "le président américain Barack Obama a estimé [...] que l'accord sur le climat trouvé à Copenhague était une avancée... 'Nous devons construire sur cet élan' et obtenir du Congrès l'adoption de réductions obligatoires des émissions de gaz à effet de serre."
(Photo PW: Teresa Albano, rédactrice du quotidien People's World)
Déjà, le quotidien People's World de Chicago rapportait en décembre 2009 que les sénateurs républicains, les lobbyistes de l'industrie et les groupes d'extrême droite telle la Heritage Foundation ont pris en otage "les initiatives pour les emplois verts et le réchauffement global qui sont incluses dans la mesure adoptée par la Chambre en juin (2009), appelée la Loi américaine sur l'Énergie propre et la Sécurité. Le projet de loi est appuyé par la majorité des groupes syndicaux et environnementaux. Le président des Métalllos, Leo Gerard, a dit que son syndicat a travaillé étroitement avec les législateurs de la Chambre pour s'assurer que la mesure protège à la fois les emplois et le climat en général." L'économiste états-unien, Paul Krugman, soutient que: "La législation sur les changements climatiques signifiera probablement plus d'investissements, dans l'ensemble [...] ce dont l'économie a besoin."
Les annales
Cette lutte épique passera à l'histoire, il faut qu'on s'en souvienne et qu'on y prête attention dans les manuels scolaires. À ce sujet, l'historienne française, Annie Lacroix-Riz, a mis en lumière, dans le débat sur le sionisme et le nazisme, dans un autre lieu toutefois même si c'était à peu près au même moment que le débat de Copenhague, que: "La manipulation de l'Histoire devient aussi systématique qu'effrayante. On imagine quels effets elle risque d'entraîner si l'enseignement de l'histoire disparaît, projet annoncé en France par sa suppression de fait pour tous les bacheliers scientifiques."
Dans un pays comme les USA où la philosophie, c'est le pragmatisme; des fossoyeurs de l'Histoire voudront donner un enterrement de première classe à toute tentative d'élever un tant soit peu le niveau du débat et d'enraciner dans les consciences que la lutte est toujours indispensable, y compris toute cette formidable épreuve entre le Capital et le Travail, qui a d'ailleurs façonné le caractère du peuple états-unien et déterminer son architecture intellectuelle et sociale depuis l'arrivée des premiers Européens.
(Caricature Argenpress: en contradiction peut-être, mais les militaires US ont la certitude malgré tout qu'ils ont un "bon job" à accomplir...)Un bon bol d'air frais quotidien, ce n'est peut-être pas une mauvaise idée aurait-on dû conclure à Copenhague; pour revenir à nos moutons...
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