samedi, avril 25, 2009

FRANCE: UN VENT PRINTANIER

vol. 9, no. 17, 27 avril 2009, $ 1.00

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Il arrive parfois que l’on puisse manquer d’inspiration… bien simplement. Comment peut-on dire cela - me direz-vous- avec tout ce qui se produit dans le monde depuis l’élection de Barack Obama et les gestes symboliques qu’il a posé en faveur de la paix, notamment en se réconciliant avec des adversaires, décidés, contre le système impérialiste des Etats-Unis?!

Voilà, où nous en sommes : une attaque en règle contre les politiques états-uniennes, alors que nous devrions tous nous unir pour bâtir un monde meilleur. Certains y verront des sentiments obstinés et hargneux contre le plus puissant pays au monde qui chercherait à se dépouiller de ses oripeaux les plus répugnants, ne serait-ce que les tortures pratiquées contre les opposants par les services secrets de la Central Intelligence Agency (CIA) dans des centres de détention spéciaux.

En vérité, le Sommet des Amériques qui s’est tenu à la mi-avril 2009 à Trinidad-et-Tobago, semblait prometteur. Le journal Métro titrait: « Le début d’un temps nouveau? », la Presse canadienne annonçait la nouvelle par: « Obama veut ‘un nouveau départ’ avec Cuba, et salue Chavez.» Le moment s’avérait bien choisi pour le dirigeant nord-américain, n’a-t-il pas « reconnu que l’embargo américain imposé à Cuba depuis 1962 » n’a pas fonctionné. Métro a souligné ce propos de M. Obama lors de son passage au Sommet. La Presse canadienne qui reprenait une dépêche de l’Associated Press a insisté sur le désir du président d’entamer un nouveau départ au lendemain des déclarations du dirigeant cubain, Raoul Castro,
« qui a affirmé que le régime communiste (sic) était prêt à discuter ‘de tout’ avec Washington. »

De son côté, Hugo Chavez, président du Venezuela, a déclaré en direction de la Maison-Blanche: « Je veux être votre ami », selon le même communiqué.

Aux Etats-Unis, d’après l’hebdomadaire People’s Weekly World, en date du 25 avril,
« à Miami, aussi comme un signe additionnel de changement, la Fondation nationale cubano-américaine, soutien notoire des politiques américaines anti-cubaines, a émis la semaine dernière une proposition représentant ‘un arrêt par rapport au passé’ et ‘une nouvelle direction des politiques États-Unis-Cuba. »

Ceci tranche avec l’attitude générale et revancharde de quelques secteurs de l’immigration cubaine vivant à Miami. D’ailleurs le Comité national pour la libération des Cinq de Cuba, injustement incarcérés aux Etats-Unis pour avoir enquêter sur les activités de groupes hostiles à l’administration cubaine, rappelle que
« depuis plus de 40 ans, des organisations terroristes anti-Cuba installées à Miami et financées par la CIA se sont livrées à de nombreuses attaques terroristes contre Cuba et contre quiconque supporte les relations normales entre les USA et Cuba. Plus de 3 400 Cubains sont morts: bilan tragique de ces attaques terroristes. »

Les cinq patriotes cubains sont détenus depuis plus de 10 ans. On ne peut les abandonner; ils ont besoin de savoir qu’on pense à eux et qu'on se bat pour leur libération. Aux États-Unis mêmes, de plus en plus de citoyens sont sensibilisés à cette situation, et une campagne est menée pour que les épouses de deux d’entre eux puissent enfin venir les voir après tout ce temps de séparation forcée. Vous trouverez au bas de ce bulletin, l’adresse du Comité.

Nous pourrions faire un bref retour au Sommet pour lire l’appréciation que fait Fidel Castro de la prestation du premier ministre du Canada, Stephen Harper:
« le premier ministre du Canada, un homme franchement de droite et le seul qui s’est montré grossier à l’égard de Cuba. »

Lors d’un examen médical de routine, j’ai raconté à mon médecin de famille, jeune et dynamique, une des nombreuses blagues qui circulent sur le dos de Stephen Harper. « La blague est drôle; mais le problème, c’est qu’il est intelligent et peut nous faire beaucoup de tort. » Chose certaine, Harper qui peut prétendre à l’égalité avec Obama, n’en a pas l’humanité.

Le chef d’État canadien a jusqu’ici paré à toutes les questions, mais comment répondra-t-il à la nouvelle d’Argenpress de la mi-avril:
« Depuis que l’emploi au Canada a atteint son plus haut niveau en octobre, il chuté chaque mois, avec des pertes nettes totales de 357 000 jusqu’ici. En pourcentage, cela représente la plus grande baisse lors d’une période de cinq ans depuis la récession de 1982, selon Statistiques Canada. »

Dans le fond, ce ne serait pas à La Vie Réelle d’aller chercher des idées nouvelles, mais bien plutôt au gouvernement minoritaire conservateur. Espérons que le pays sera toujours là quand l’éditeur de ce bulletin sera revenu de ses rencontres avec des camarades de France, où "Zébulon 1er" ne semble pas l’avoir facile avec les ouvriers français.

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The National Committee to Free the Cuban Five

2489 Mission St.,#24, San Francisco CA 94110 USA

info@freethefive.org , www.freethefive.org



BON PREMIER MAI: FÊTE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS!

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samedi, avril 18, 2009

DÉROUTE ET BANQUEROUTE

vol. 9, no. 16, 20 avril 2009, $ 1.00

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DÉROUTE ET BANQUEROUTE, ET QUOI ENCORE?

Le G 20 s’est réuni à Londres, tous les « penseurs » sont appelés en renfort; il faut, pour les capitalistes, trouver une issue à la crise financière. Le journal Métro du 25 mars rapporte que « dans le budget qu’il a présenté à la fin février, M. Obama propose de sortir son pays de la récession en investissant dans les énergies renouvelables et dans l’éducation et en réduisant les coûts inhérents au système de santé. » Dans son livre, The Audacity of Hope , (First Vintage Books Edition, July 2008, Random House of Canada Limited, Toronto, p. 363), le président des États-Unis, Barack Obama, reconnaît que « notre plus grand défi militaire ne sera pas de garder une longueur d’avance sur la Chine (puisque notre plus grand défi militaire avec la Chine pourrait bien être plutôt économique que militaire). »

Fidel Castro dans une de ses réflexions, parue dans Argenpress, souligne: « que hier le 28 mars, ce fut la principale agence de presse états-unienne qui a reconnu que ‘la Chine est l’unique économie importante qui croît avec force dans le monde…’ L’Associated Press reprend les propos du gouverneur de la Banque centrale chinoise qui affirme que:
« les faits sont évidents et démontrent qu’en comparaison avec d’autres économies importantes, le gouvernement chinois a pris des mesures politiques ponctuelles, fermes et efficaces, démontrant l’avantage de son système… »

Au même moment, Argenpress, constate que
« samedi dernier, le Kremlin a proposé d’inclure l’or et les monnaies nationales de Russie et de Chine parmi les instruments du Fonds monétaire international (FMI) comme une des mesures pour restructurer le système financier mondial touché par la crise. »

Les prises de position de ces deux pays semblent donner plus de tonus -aux changements dans le système actuel- que les appels à la mobilisation de masse en Occident. Ainsi l’Agence France Presse en date du 2 avril signale que
« les manifestations anti-G 20 à Londres, au cours desquelles une personne est morte mercredi dans des circonstances inexpliquées, n’ont pas connu la mobilisation escomptée, causant quelques perturbations et des échauffourées dans la City, mais pas de paralysie de la capitale. »

Il faudra revenir d’ailleurs sur l’organisation de ces manifestations, y inclus celle qui a eu lieu à Strasbourg contre l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN). Quelle est exactement la place occupée par les différents groupes gauchistes et anarchistes? Où sont les syndicats? Où est le parti communiste? Ce, tant pour le nombre et pour la discipline dans les rangs des manifestants!

Mais pour ce qui est de l’avenir, on devrait songer aux mesures présentées par Sam Webb, le chef du parti communiste USA lors de son dernier comité national, le 21 mars. Il y précisait que « l’ère de l’impérialisme états-unien dirigeant le monde est terminé; en fait, aucun état ne possède la force politique, économique et idéologique pour exercer une influence dominante sur les développements internationaux. Le monde est multipolaire et ce n’est pas près de changer, surtout avec l’émergence de nouveaux états, la Chine en premier lieu… » On peut lire une partie de son rapport dans l’hebdomadaire People’s Weekly World du 10 avril.

Au Canada et ailleurs dans le monde

Alors que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, demeure optimiste face à la crise, l’opposition libérale constate que proportionnellement au nombre d’habitants, le Canada a perdu le double d’emplois que les Etats-Unis, soit 129 000 en janvier 2009 contre 598 000 aux USA et les salaires des travailleurs canadiens sont plus bas. Pour le dirigeant canadien, dont le discours a été repris par l’hebdomadaire en langue italienne Corriere italiano de Montréal: « nous avons une main d’œuvre instruite, compétente, mobile et moderne [et enfin]
nous avons des produits qui seront très recherchés quand tout redeviendra à la normale. »

D’ici là, il pourrait y avoir des élections fédérales… Le Parti libéral s’y prépare. Comme le note le quotidien The Gazette de Montréal,
« Ignatieff surfe toujours, après plus de deux ans, sur la vague de sympathie suscitée chez le Québec francophone, durant la campagne de 2006 pour la course à la direction du Parti libéral, en proposant que la province soit reconnue comme une nation. »

Mais le Québec n’est pas habité uniquement que par des Canadiens français. D’autres peuples partagent le territoire, ne seraient-ce que les Amérindiens. Le Corriere italiano, toujours, indique que déjà à Rome, « la population d’origine non italienne se situe plus ou moins autour de 12% [Le président de la Chambre de commerce de la capitale, Lorenzo Tagliaventi, le confirme] l’économie italienne serait condamnée au déclin si ce n’était de l’immigration. […] Et aussi l’économie québécoise serait condamnée au déclin [selon le Corriere]
si ce n’était de l’apport « robuste » des immigrants… »

Enfin, une petite information en bas de page, mais qui est très importante. La revue Notre-Dame du Cap d’avril 2009, nous informe qu’ « une délégation d’évêques européens et américains s’est rendue en Israël […]
Les évêques ont demandé aux deux parties en cause d’établir une ligne d’action afin de construire une paix juste avec la sécurité pour Israël et un État pour les Palestiniens. »

Voilà, c’est tout pour la semaine!

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samedi, avril 11, 2009

SYNDICATS, PARTI ET TRAVAILLEURS

vol. 9, no. 15, 13 avril 2009, $ 1.00

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En fait, les communistes ont bien peu à voir avec l’économie souterraine ou les pots-de-vin. Ils ne dirigent pas les grands chantiers et vraiment très, très peu d’entre eux représentent les ouvriers qui oeuvrent sur ces sites. Alors qui profitent d’abord des malversations ou des arrangements sous la table qui font surface ces jours-ci?

On peut penser –et ce ne seraient que des allégations- que des patrons de grandes entreprises pourraient tirer profit –et il revient aux autorités compétentes de le démontrer- de l’octroi injustifié de certains contrats de construction: autoroutes, édifices gouvernementaux ou paragouvernementaux… Auraient-ils soudoyé un quelconque haut fonctionnaire? Y aurait-il collusion avec un homme ou une femme politique qui dissimuleraient vraisemblablement leur concussion ou leur copinage avec des groupes d’intérêt agissant dans l'ombre? Ce n’est pas facile de le savoir.

La Société Radio-Canada a parlé de comptes de dépenses d’officiers syndicaux qui auraient de quoi faire saliver même le goinfre le plus corrompu. La justice suivra son cours fort probablement. La direction de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ) a décidé de faire le ménage et de coopérer avec la Sûreté du Québec pour ce qui est des affaires louches. Cette attitude s’explique par le fait que la très vaste majorité des représentants syndicaux ne sont pas dans le bain et n’ont rien à voir avec les magouilles montées en épingle par les mass média.

Ce n’est pas nécessaire d’étaler ici au grand jour les exactions possibles de quelques personnes malhonnêtes; d’autant plus que La Vie Réelle n’est pas en mesure de prouver ce que les grands média qui disposent d’équipes de recherche et d’avocats, jouxtant le travail quotidien des limiers des corps policiers (la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal), sont en mesure de révéler au grand jour comme activités criminelles.

Pourtant ce que ce bulletin peut faire, c’est de rappeler la présence des communistes au sein des organisations ouvrières ici au Québec.

Le Parti communiste du Québec

Je me souviens très bien de la première réunion avec des membres du Parti communiste à laquelle j’ai assisté. C’était sur la rue Mont-Royal à Montréal, un soir de semaine, des travailleurs dirigeants les principales centrales et l’Union des producteurs agricoles (UPA) discutaient du grand mouvement social de l’heure et j’y étais en tant que dirigeant de l’Association nationale des étudiants du Québec; c’était fin les années 1970.

Jean Paré de la FTQ parlait avec les autres de ce qu’il fallait adopter comme attitude: unité, solidarité et fermeté. Samuel Walsh, le président du Parti, a expliqué en quoi toutes les organisations populaires du Québec avaient des points en commun et des revendications qui devaient mener à des gains importants face au gouvernement du Parti libéral du Québec, alors encore au pouvoir sous la direction de Robert Bourassa.

Tout était transparent, clair et déterminé. Nous étions en hiver 1975.

À l’été je suis retourné à Montréal, et j’ai pu constater la probité des dirigeants communistes. Au chapitre des comptes de dépenses, c’était plutôt rudimentaire: des sandwichs smoked meat, des frites et des cornichons marinés du restaurant « delicatessen » grec du coin de la rue St-Denis. Achat matinal pour tous: le café et La Presse pour l’équipe du journal communiste Combat.

Lors des fêtes et des célébrations organisées par le parti, les organisateurs se rendaient boulevard St-Laurent chez les commerçants juifs, proches du parti, pour aller chercher de la charcuterie qu’ils allaient vendre pendant la soirée pour répondre aux appétits des participants, ainsi que du pain de seigle et de la moutarde. Parfois, les membres préparaient des quantités industrielles de sauce à spaghetti pour faire changement. Il est même arrivé que des jeunes de la communauté hellénique apportent des pizzas chaudes d’un restaurateur grec du coin pour la vendre pendant les soirées dansantes. Le tout était arrosé de bière, de vin et de spiritueux, achetés légalement et revendus avec permis.

C’est à ce moment-là et par ces petits détails que je me suis rendu compte comment la cause était importante pour l’ensemble des convives. On donnait beaucoup au parti. Une fois, par exemple, j’étais allé au bureau, déménagé sur la rue Parthenais; un médecin est arrivé, a demandé à voir la trésorière. Elle le connaissait. Ils ont un peu bavardé et soudain ce docteur a aligné cinq billets de cent dollars sur la table: « c’est ma contribution du printemps », qu’il a dit… La jeunesse communiste, elle, y allait de trouvailles: des T-shirts pour le Premier Mai (Fête internationale des travailleurs), macarons divers, dénonçant le capitalisme entre autres et concours avec des prix assez originaux comme des toiles du peintre Mario Von Brentani.

Les riches

Ainsi, quelques richards, de super gros patrons qui réussissent à bien garnir leur besace, ont toujours eu la frousse des communistes. Ils savent que ceux-ci défendront d’abord et avant tout les intérêts des travailleurs et qu’ils ne visent pas à s’enrichir personnellement.

Leur but comme parti: c’est le socialisme et la disparition de la classe bourgeoise, pas physiquement bien sûr, mais économiquement. Alors, les capitaines d’industrie corrompent des éléments au sein du mouvement ouvrier, une poignée de représentants ayant une mentalité et une conscience très égoïstes pour trahir les intérêts de la majorité des membres des syndicats.

Ce ne peut être que cela, c’est-à-dire ce problème que vivraient certains syndicats ces jours-ci. Le hic, c’est qu’encore de nos jours, après la chute du mur de Berlin, un petit nombre de dirigeants syndicaux tiennent aussi à l’écart ou comme suspects les communistes. Pas partout dans le monde, mais tout de même au Canada, et en particulier au Québec. Ils « surfent » sur la réputation erronée largement répandue et entretenue par les mass média depuis 1921, la date de fondation du Parti communiste du Canada, après la révolution d’Octobre en Russie en 1917. Il faut croire qu’ils ont la mémoire longue. Mais avec tous ces scandales et ces abominations, ces dirigeants « syndicaux » ne devront pas s’étonner si les membres en arrivent à avoir aussi la mémoire longue et leur donnent éventuellement leur congédiement définitif.

D’ici là, le journal de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Le Monde ouvrier de mars-avril 2009, ne se gêne pas pour mettre le doigt sur ce qui blesse à propos de la situation économique en cours: « Cette crise, qui a été créée sur Wall Street, s’est faite dans un environnement de déréglementation où la fraude massive et la non-intervention de l’État sont devenues pratiques courantes. Conséquemment, des millions de travailleurs et de travailleuses sont victimes de ces approches économiques sauvages [Le journal va plus loin en sonnant le tocsin ouvrier]
Le 1er mai sera l’occasion pour le mouvement syndical, communautaire et étudiant de revendiquer des interventions concrètes du gouvernement… »

En passant, et à titre de conclusion pour les jeunes générations à qui on veut inculquer que le syndicalisme est chose du passé, sachez que le titre même du journal, soit Le Monde ouvrier, avait dès le début inspiré l’Association nationale des étudiants du Québec (ANEQ) qui songeait à appeler sa revue Le Monde étudiant; à la toute dernière minute, des éléments plutôt nationalistes avaient préféré Le Québec étudiant; mais la FTQ dans les années 1970-1980 avaient toujours gardé une bonne place dans son cœur pour les représentants étudiants qu’elle inspirait. Ça, c’est la vérité…je peux vous le confirmer pour l’avoir vécu.

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samedi, avril 04, 2009

MAIS... NOUS VAINCRONS!

vol. 9, no. 14, 6 avril 2009, $ 1.00

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La Vie Réelle n’est pas par définition braquée contre les directions syndicales. Puisque nous avons la possibilité de lire les publications des principales centrales syndicales du Québec, nous en profitons pour nous instruire et juger de la pertinence des points de vue élaborés par les porte-paroles et conseillers de ces grandes organisations. Parfois, comme c’est le cas maintenant, le bulletin se sent interpellé. Ainsi la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, dans un mot publié dans le numéro de mars 2009 de la revue Perspectives CSN, déclare : « … nous avons besoin de la compétence, de la solidarité et de la militance de chacune et de chacun d’entre vous. » Pourquoi?

Parce qu’ « avec une mondialisation accélérée autour du modèle de consommation des pays riches, des changements sont survenus à plusieurs plans [explique-t-elle].
Le capitalisme financier a cru qu’il pouvait augmenter l’endettement. Les financiers se sont enrichis de façon extraordinaire. Des pertes colossales à la paralysie du système financier, du gel du crédit à la perte de confiance, à la chute de la consommation et aux fermetures et faillites : la bulle a explosé… »

Par contre la dirigeante de cette centrale, forte de près de 300 000 membres précise qu’il faut « favoriser la formation et la planification de la main d’œuvre, faire face aux problèmes de l’éducation, que ce soit par de meilleurs transferts fédéraux en éducation supérieure, des mesures pour améliorer la diplomation, l’alphabétisation ou encore, de façon urgente, l’accès à l’assurance emploi. » Le titre de l’article? Repenser le capitalisme. Est-ce qu’il a été suggéré par Nicolas Sarkozy, le président de la France? Il y aurait de quoi demeurer baba tout de même, étant donné que celui-ci est plutôt reconnu pour avoir des affinités avec les conservateurs de son pays.

La guerre du pétrole

Si dans les siècles antérieurs les puissances se sont livrées à des guerres pour la possession de colonies avec leurs ressources naturelles, et pour des marchés (par exemple la France contre l’Angleterre, convoitant la Nouvelle-France au 18ème siècle); aujourd’hui, c’est le pétrole qui titille les narines des dirigeants de ce monde; aux peuples: la misère et la désolation. L’hebdomadaire People’s Weekly World du 27 mars rapporte qu’un « récent rapport de l’ONU démontre que dans plusieurs régions [de l’Irak]
la population souffre de maladies chroniques, de malnutrition infantile, des interruptions fréquentes du courant électrique et d’un approvisionnement aléatoire en eau potable, d’un haut taux de chômage et de l’analphabétisme largement répandu parmi les femmes. Ceci inclut Bagdad, qui regroupe un quart de la population de l’Irak. »

Un porte-parole du Parti communiste d’Irak, Salam Ali, a dit, selon le même article: « que les plans du retrait US n’engendreront pas davantage de violence. ‘Les groupes terroristes pourraient entreprendre quelques opérations mais leur impact sera sûrement limité’ puisque ces tactiques ont perdu de leur appui [dans la population]. »

Parlant de pétrole et sur une note plus technique, l’éditorial de la revue du Conseil Central du Montréal métropolitain de la CSN, Unité, d’avril 2009, souligne qu’
« outre le saccage des forêts de la Vallée de l’Athabasca, la quantité d’énergie nécessaire à la production d’un baril de pétrole est phénoménale et génère beaucoup de GES (gaz à effet de serre, ndlr). Il faut retirer environ deux tonnes de terre pour avoir accès au sable, puis retirer encore deux tonnes de sable qui sera traité à l’aide de plusieurs barils d’eau chauffée à haute température. Les eaux résiduelles sont ensuite retournées dans l’environnement créant d’immenses étangs hautement toxiques, tant pour la vie sauvage que pour la vie humaine. »

Mais il n’y a pas que des situations sans issues apparentes; de temps en temps on voit poindre des lumières. Depuis La Havane (Cuba), l’Agence France Presse écrit que « les conditions sont « optimales » pour la poursuite du dialogue, notamment politique, entre Cuba et l’Union européenne qui doit verser en 2009 à l’île communiste (sic) plus de 40 millions d’euros, a déclaré mercredi le Commissaire européen au Développement, Louis Michel. [La nouvelle a été annoncée le 18 mars].
Cette somme permettra de financer des projets de reconstruction dans les régions dévastées par les ouragans de 2008, ainsi que des projets en matière de sécurité alimentaire et d’environnement… »

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