vendredi, octobre 29, 2010

LADY GAGA ET LE SIRTAKI

vol. 10, no. 19, Nouvelle édition, 1er novembre 2010
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Avant-propos: cet article fut écrit à l'origine pour le journal Ergatika Nea (Les nouvelles des travailleurs) de l'Association des travailleurs grecs du Québec; c'est ce qui explique les références nombreuses au monde hellénique. Bonne lecture!
Comment donc! Que vient faire Lady Gaga dans les pages d’Ergatika Néa? Danse-t-elle le sirtaki? Mais non, elle est la « reine » des variétés, ces jours-ci. Comme l’a été avant elle Madonna ou encore Michaël Jackson. Le journal francophone montréalais, Métro, a dit de Lady Gaga qu’elle était « gargantuesque », hors du commun pour être plus clair. J’ai voulu la connaître. « C’est une folle » m’a dit un ami. « Oh, je l’aime énormément » m’a dit une collègue de bureau, « et elle me donne le goût de danser ».
Ce que je retiens, c’est qu’elle a du talent. Elle écrit ses chansons et elle joue du piano avec beaucoup d’entrain avec une touche de français qu’elle parle avec un accent joyeux. Elle est provocante et sexy. Elle a donné son spectacle, à Montréal, le lundi 28 juin 2010. Mais comme les « stars » des USA, elle vit à fond l’individualisme, même si son spectacle est soutenu par une dizaine de danseurs, des musiciens et quatre choristes. Malgré tout ce que ces artistes créent et lèguent, ils quittent assez tôt le « hit-parade » en général. C’est un peu comme les vêtements. À l’automne de telle année, les manteaux se portent aux genoux, l’année suivante presqu’à la taille. Il y a des modes et on se lasse bien vite.
(Photo Internet: Lady Gaga en spectacle)

Toutefois, on se souviendra de Stefani Joanne Angelina Germanotta; c’est Lady Gaga. Elle fait le tour du monde. On l’entend partout et elle vit le « rêve américain » depuis deux ans. C’est dire que tout le monde en Amérique peut percer et devenir une vedette dans son domaine : le sport tout comme la politique. Alors pourquoi des syndicats ou des associations de travailleurs, telle celle des Grecs, par exemple? Pourquoi, dites-vous? Mais vous le savez bien mieux que moi; c’est en se regroupant et en se tenant les coudes qu’on peut faire avancer les choses dans la société. Prenons le Canada, si les travailleurs du pays ne s’étaient pas mis ensemble, aurions-nous les programmes sociaux qui font l’envie de bien des travailleurs dans d’autres pays, à commencer par ceux des États-Unis? Ne serait-ce que l’assurance-maladie qui, même si elle n’est pas parfaite, aide chaque jour de la semaine, des personnes à recevoir des soins pour améliorer et préserver leur santé.
On pourrait en dire tout autant du système d’éducation.
Certains diront : oui, c’est bien, c’est la modernité, ça colle à la culture style Lady Gaga, aussi pourquoi cette référence au sirtaki? Une petite anecdote : alors que je travaillais pour la compagnie d’assurances générales Les Coopérants, la compagnie avait invité tous les employés dans une salle de réception au centre-ville de Montréal pour célébrer le Nouvel An, c’était en 1990. Nous mangions et soudain le disc-jockey a commencé à faire jouer de la musique pour danser. Le chef de bureau s’est tourné vers moi et m’a demandé de « partir le bal ». Je ne suis pas un bon danseur, mais je me souvenais des danses grecques (dont celles où on fait la chaîne) auxquelles j’avais participé lorsque je fréquentais plus régulièrement mes amis grecs.
Aussitôt, tous les autres employés, surtout des femmes, ont emboîté le pas et nous avons dansé des rondes endiablées au gré de la musique et des souvenirs de jeunesse. En passant, nous étions tous, à part quelques exceptions, des Canadiens-français. Nous nous sommes bien amusés et nous pouvions parler, rire et nous taquiner sans que la musique nous enterre.
(Photo Internet: scène finale du film Zorba le Grec)

À ce sujet, il y a ma sœur qui habite dans la région de Québec qui avait, une fois par hasard, entendu la musique de Zorba le Grec, de Mikis Théodorakis. Elle m’a demandé, il y a quelques années, de lui acheter à Montréal de la musique grecque. Non! Elle ne comprend pas cette langue… Mais, elle me l’a dit : « quand je suis triste, j’écoute cette belle musique, ça me fait rêver; ça me rend heureuse et joyeuse et j’ai le goût de danser. La musique à la radio ne me fait pas cet effet. »
Tout ce préambule, pour dire que les jeunes générations de Canadiens-français ont aussi cessé d’écouter et de danser leur musique traditionnelle, dont les fameux « sets carrés et rigodons». Certes, on a eu Gilles Vigneault, Robert Charlebois et Félix Leclerc, mais –et j’annonce ici la conclusion de cet article-, l’industrie du disque et du spectacle les a discrètement congédiés.
De fait, et même en Europe, l’industrie mondialisée du spectacle, de la musique et du disque a choisi de faire des gros sous avec les artistes talentueux que j’ai mentionné au début de cet article.
(Photo Internet: des violonneux canadiens jouent un air de "set carré").

Aujourd’hui, c’est standardisé. Un spectacle doit rapporter tant. Un disque doit se vendre à telle quantité. Bref, tout est planifié comme la vente de l’essence dans le monde entier. Bien sûr, les artistes ont leur part du gâteau; mais les dirigeants des géants de l’industrie –ceux que l’on ne voit jamais-, écrasent le citron. On connaît la suite. Les artistes ne résistent pas tous à la misère psychologique, à l’isolement et aux pressions diverses.
Leur musique restera, mais elle peut devenir amère avec le souvenir de fins tragiques comme celles d’Elvis Prestley ou de Michaël Jackson.
Pourtant, n’y aurait-il pas encore de la place, sans gommer les courants nouveaux qui attirent la jeunesse, pour les musiques et les balades qui mettent en valeur ce qu’il y a de meilleur chez les peuples : la dignité humaine, le respect de la vie, l’amour et l’amitié. La musique grecque, le bouzouki, tiens! Ça fait rêver bon nombre de Canadiens-français. Ils pensent à ces îles lointaines, dont on ne connaît pas vraiment l’histoire; là où le soleil se lève. Cette histoire nous dit, pour les plus informés d’entre nous, qu’il a été nécessaire de faire un film comme « Z ». Mais qu’est-ce que ça pouvait vouloir dire? Un peu plus conscients, nous avons appris que c’était la première lettre du mot Zoï qui signifie La Vie.
Mais nous aussi au Québec, nous sommes partants pour La Vie et quand on nous instruit sur l’histoire du peuple grec, nous comprenons que nous avons besoin de nous rappeler l’histoire de ce pays, même si elle est déjà un peu ancienne. Tous nos amis grecs seront vite convaincus que nous aimons aussi la vie et que nous sommes plus que des travailleurs qui doivent peiner et payer pour des crises, y compris politiques, dont nous ne sommes pas du tout responsables.
Quand Lady Gaga saura tout cela, elle sera probablement une des premières à vouloir chanter avec Maria Farandouri que la paix dans le monde vaut bien mieux que n’importe quelle guerre injuste!
À ce moment-là, nous dirons qu’elle fait partie de nos classiques…
(Photo Internet: Lady Gaga au naturel)
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jeudi, octobre 21, 2010

QUÉBÉCOIS OU CANADIEN-FRANÇAIS

vol. 10, no. 18, Nouvelle édition, 25 octobre 2010



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On risque bien de passer à la casserole quand on affirme être Canadien-français. Évidemment, c’est le sort que nous réservent les nationalistes. Avant d’aller plus loin, disons-le bien franchement, ça remue beaucoup intérieurement quand on aborde les questions de langue au Québec, la province francophone du Canada. Plus de 85% des 7,8 millions d’habitants y parlent le français. La majorité est issue de la vieille immigration française d’Europe.

À titre de repère, en 2008, on a fêté le 400e anniversaire de la ville de Québec, l’actuelle capitale et jadis le point d’ancrage en Amérique du Nord de la colonisation française.

Cette colonie, la Nouvelle-France a été conquise dans les années 1760 par l’Empire britannique. Elle fut le socle du Canada avec d’autres territoires tels que la Nouvelle-Écosse, l’Ontario et le Nouveau-Brunswick, dès 1867. Le premier Acte constitutionnel de ce nouveau pays date de 1867.

À l’époque, il y avait une certaine égalité numérique entre les francophones et les anglophones, mais l’immigration anglophone a relégué le Québec à rang inférieur; tandis que ses habitants se cantonnaient à la campagne sous la férule du clergé catholique.

L’écrivain communiste canadien, Stanley Ryerson, a décrit l’état des choses comme une « Unequal Union », au détriment des Canadiens-français.

Quel peut être l’avenir du Canada? On ne peut aborder celui-ci sans mentionner qu’il y a le devenir des Premières Nations, les peuples autochtones, à tenir en ligne de compte; ils sont en Amérique depuis au moins 12 000 ans. Il faut les écouter. On les a humiliés, relégués au dernier rang. Ils méritent d’avoir le premier mot dans le débat.

Bien avant la question linguistique, c’est la dimension nationale du Québec qui s’impose. Le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper s’est prononcé en reconnaissant le Québec comme nation. C’est bien peu et trop tard. D’autant plus, qu’il n’y a aucun pouvoir réel qui accompagne cette « reconnaissance ».
(Photo: on peut lutter pour l'émancipation nationale et la cause de la classe ouvrière, manifestation de mars 2010 à Montréal).

Le Québec, un pays nouveau?

Disons les choses bien nettes, le Québec a connu un grand retard; c’est la classe ouvrière, hormis les Amérindiens, qui en a le plus souffert. Il y a eu rattrapage dans les années 1960 lors de la Révolution tranquille, c’était une démocratisation « bourgeoise » de la société : modernisation de la société; de son système d’éducation, de santé, industriel, commercial et financier…

C’est la première fois que les nationalistes ont pu se manifester de façon organisée. Ce n’était plus les bourgeois canadiens-français qui revendiquaient, mais les masses, y compris laborieuses. Pendant la révolution tranquille est né le Parti québécois qui avait un programme indépendantiste et social-démocrate. Il a fait la pluie et le beau temps, y compris dans les fondements (fonction publique; système scolaire et développement des mass médias…) de l’État québécois jusqu’à ce jour. Aujourd’hui, de facto, il y a scission. Les mandarins de ce parti désertent pour affirmer que le Québec doit s’ajuster aux réalités de ce monde : capitaliste et autonomiste, mais pas plus). Ils rêvent de fonder leur propre parti.

Les éléments petit-bourgeois hésitent : quitter le navire et rejoindre le parti Québec solidaire, alliance social-démocrate et nationaliste, ou fidélité au Parti québécois qui n’arrive pas à reprendre toute son autorité morale. Rappelons qu’en 1976, il comptait 350 000 membres. Ces beaux jours sont finis.

Le parti libéral du Québec, carrément bourgeois, cherche le statu quo et s’inscrit au centre. Mais les allégations de trafic d’influence pour la nomination des juges, par exemple, nuisent à sa popularité.

Ce serait l’impasse? Dans le « main stream » oui! Mais, nous n’avons pas entendu la classe ouvrière. Alors « Canadiens-français » ou « Québécois »?

Pour les nationalistes, la question est vite tranchée. Est « Canadien-français » le partisan du statu quo, assimilé au passé, ringard, bref c’est une dénomination déboutée par des décennies de domination nationale. Nous sommes donc des « Québécois ».

Pour les « fédéralistes », ou partisans du statu quo, ce terme ne les dérange pas, en autant que les choses demeurent telles qu’elles le sont; i.e. le maintien du Canada, de sa grande bourgeoisie financière, industrielle et commerciale dans le giron des conglomérats nord-américains. Il n’y a donc pas de problème si nous devenons des « Québécois », en autant que les choses demeurent « business as usual ».

Comme diraient les Français : « ils sont vraiment mal barrés, ces Canadiens! »

Pas vraiment.

Il existe un tout petit parti politique, celui qui m’a écarté des thèses nationalistes dans les années 1970 et qui propose autre chose, au nom des meilleurs intérêts de la classe ouvrière et du modernisme. Il s’agit du Parti communiste du Québec.

À l’instar de Lénine, ce grand chef communiste soviétique, ce parti propose un nouveau pacte constitutionnel où la nation canadienne-française jouira du droit à l’autodétermination jusqu’à et y compris le droit à la sécession. C’est comme un mariage : les conjoints peuvent divorcer s’ils le désirent ou aménager autrement et pacifiquement leur vie de couple. Il va dans l’intérêt des ouvriers canadiens-français de demeurer unis, mais égaux, aux ouvriers d’expression anglaise.

Il va de soi que le Parti communiste du Canada bataille, de son côté, pour que leurs camarades du Québec puissent décider de leur mode de vie dans la confédération et des pouvoirs que les parties peuvent négocier : éducation, santé et immigration…

Peu importe ce que l’on a dit de l’Union soviétique qui n’a pas été, à toutes fins pratiques, authentiquement socialiste, après le décès de Joseph Staline, les 15 républiques soviétiques reposaient sur une solide union de patries nationales et respectueuses de leur histoire et de leur avenir. J’en ai pour preuve l’Estonie, l’Azerbaïdjan, le Turkménistan et la Russie que j’ai eu le bonheur de visiter. Les langues nationales étaient plus qu’encouragées.

La langue parlée au Québec

Qu’est-ce que les nationalistes font du bruit quand on parle de langue! À les entendre parler : demain, c’est notre ultime journée de vie. Tous les ténors du mouvement indépendantiste annoncent le crépuscule de notre nation. En un mot, c’est la fin… C’est plutôt vicieux; et le débat, un vrai débat serein doit reprendre le dessus. C’est dommage que les directions syndicales appuient ces leaders séparatistes qui ne sont pas très nombreux après tout.

Si le Québec devient un État associé égal et démocratiquement soudé au Canada d’expression anglaise, jouissant de tous ces droits, pourquoi devons-nous nous plonger dans une discussion stérile sur la question linguistique.

En réalité, les Canadiens-français, les Canadiens d’expression anglaise vivant au Québec et les immigrants devraient jouir du droit suivant : être scolarisé dans la langue de leur choix, i.e. française ou anglaise. Les jeunes Canadiens-français devraient être encouragés à étudier en plus de leur belle langue, la langue anglaise; et la même chose pour les anglophones. Et ce ne peut s’arrêter là. Les enfants, ce sont comme des « éponges », ils peuvent apprendre facilement trois voire quatre langues sans difficultés et sans brader leur langue nationale.

Et ce n’est pas uniquement pour le travail, nous vivons dans une époque où les loisirs, les voyages et les études nous entraîneront vers l’inconnu, l’exotisme et la découverte de tous ces beaux continents vers lesquels l’Internet et les autres technologies nous poussent. Soyons donc prêts!

L’immigration

Quand on touche à la question linguistique au Québec, presqu’aussitôt les immigrants sont pointés du doigt. Dans un ouvrage sur le dauphin d’Adolf Hitler, on y dit : « dès 1924, Himmler ramène tous les maux du monde à la question juive. Pour cet homme, la guerre, la paix, la richesse ou la pauvreté des nations, le bonheur ou le malheur des peuples sont entre les mains de ce qu’il appelle ‘la juiverie internationale’ ». (Himmler, Bernard Michal, Éditions de Crémille, Genève, 1972, pp. 61-62).

« Douze ans plus tard, au procès des criminels de guerre nazis, à Nuremberg, le procureur des États-Unis simplifiera le problème (le feu au Reichstag, ndlr) : ‘Il n’est pas nécessaire de résoudre la question de savoir qui a déclenché l’incendie. Le point significatif est l’emploi que l’on fit de l’incendie et de l’état d’esprit qu’il créa. Les nazis accusent immédiatement le Parti communiste d’avoir préparé et commis le crime, et ils dirigent tous leurs efforts de façon à démontrer que ce simple acte incendiaire était le début d’une révolution communiste. Alors, profitant de la tension nerveuse, ils transforment cette révolution fantôme en une révolution véritable.’ » (p. 86).

Mais les autorités allemandes ont appris, même si elles ne sont pas communistes. D’après le journal Métro, du 18 octobre 2010, « plusieurs universités allemandes ont lancé la semaine dernière des départements de formation d’imams germanophones dans une tentative pour améliorer l’intégration des quelque cinq millions de musulmans que compte le pays. » La population de l’Allemagne est d’environ 90 millions d’habitants.

« Selon le président de la Chambre de commerce et d’industrie allemande, quelque 400 000 ingénieurs et personnel qualifiés font défaut à l’économie […] Le parti de la chancelière, Angela Merkel a expliqué que les immigrés étaient bienvenus en Allemagne, mais devaient apprendre la langue et accepter les normes culturelles du pays. »

Patrick, citoyen d’adoption au Canada, l’a bien compris. Il a quitté sa chaleureuse Jamaïque; il a étudié le français et se met maintenant au chinois mandarin pour pouvoir avoir un bon emploi à Montréal. Il aime le français tout en continuant de parler en anglais, ainsi que ses enfants. Nous en parlons à l’arrêt d’autobus tôt le matin. Safoora élève ses deux filles en ourdou (langue parlée au Pakistan). Elles parlent anglais et français; la plus petite, à dix ans a même étudié l’italien. Et puis, un autre ami, Andréa, soudeur de profession, parle, lui : l’espagnol, l’italien, l’anglais et le français.

On pourrait allonger la liste facilement. Ceux qui sont pénalisés, ce sont les jeunes Canadiens-français dont on préserve le contact d’avec l’anglais. « Non-contaminés », ils peuvent toujours rêver d’un emploi à rabais dans un français assez approximatif, enfin d’après ce que l’on peut comprendre à Montréal.

C’est une honte et une disgrâce nationale. Les communistes n’ont peut-être pas toujours été à la hauteur dans le développement économique de leur pays respectif, mais question culture et langue parlée, on aura peu de choses à critiquer aux enseignants de Gogol, de Tchékhov, ou de Gorki. Il semble qu’ils savent, eux, qu’une phrase : eh bien, ça commence par un sujet, suivi d’un verbe et d’un complément.

Soyons francs, même les mass médias font relâche maintenant quand il s’agit de présenter un français correct sur les ondes. Et pourtant, ils ont davantage de soutien que mon pauvre père d’ouvrier de la construction qui m’a dit il y a quelques années, au début de sa retraite, alors qu’il pouvait lire désormais: tu sais, Daniel, je ne sacre plus maintenant…

danieleugpaquet@yahoo.ca

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vendredi, octobre 15, 2010

SORTIR DE LA CRISE

vol. 10, no. 17, Nouvelle édition, 18 octobre 2010
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Ambigüités! Métro annonçait le 29 septembre dernier que le gouvernement conservateur de Stephen Harper survivrait à un vote-test au parlement sur des questions budgétaires. De fait, ce fut « business as usual ». Certains allègements fiscaux – pour les plus riches peut-être!- ont été adoptés. L’opposition libérale, courtisant la même clientèle, n’y a pas vu « d’éléments qui suscitent l’inquiétude ». On veut bien voter pour le Parti libéral du Canada, mais il faudrait bien qu’il se démarque du Parti conservateur. Les travailleurs canadiens ne forment pas un électorat « conquis et captif ».
Parlant gros sous, une escapade emmène le lecteur en Grande-Bretagne où on apprend par le journal The New Worker, fin août 2010, que « le budget (de juin 2010 à avril 2014, ndlr) entraînera de façon très importante la montée du chômage, surtout dans le secteur public, occasionnera la dégringolade de beaucoup plus de familles au bas de l’échelle économique et fera en sorte que pour ceux qui y sont déjà, les emplois seront plus difficiles à dénicher. »
En juillet, le même hebdomadaire avait affirmé, en parlant des mesures du gouvernement conservateur britannique : « Essentiellement Cameron (l’actuel Premier ministre, ndlr) presse la population de circonscrire les coupures dans les services et programmes sociaux par le biais de dons ou le bénévolat, et s’ils ne peuvent pas s’y résoudre, il conclura qu’ils ne voulaient pas ou n’avaient pas besoin de ces services en tout premier lieu. »
Songeant aux communistes grecs, The New Worker répond « qu’il y a un choix et que la riposte a déjà commencé en Grèce […] Les communistes à travers le pays (le Royaume-Uni, ndlr) doivent lutter pour mobiliser le mouvement ouvrier en vue de rassembler une opposition unie face aux coupures et introduire un programme en faveur de la classe ouvrière au sein du Parti travailliste. Les Torys et leurs alliés Liberal-Democrat sont au service des riches [….] Faisons-leur payer la crise. »
Quant aux communistes grecs, dès février de cette année, ils ont réclamé : un système de sécurité sociale gratuit, obligatoire pour tous; que le plus bas niveau de retraite soit à 1,120 euros mensuellement (autour de 1,500 $cdn); et que l’âge d’attribution soit à 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes, avec une réduction de cinq ans pour ceux qui font des travaux lourds ou dans des conditions insalubres.
Ils exigent aussi que le système de santé soit gratuit et relève exclusivement du budget gouvernemental. (Déclaration du Bureau politique du C.C. du P.C. de Grèce, Athènes, 2 février 2010, page 7).
(Photo SolidNet: manifestation de travailleurs grecs organisée par le Syndicat militant PAME, été 2010 à Thessalonique, deuxième ville du pays).

Le socialisme

Le communiste états-unien, Bill Preston, a relu, pour publication, l’ouvrage de Joseph Staline, Economic Problems of Socialism in the U.S.S.R., rédigé en 1952. D’abord, pour ce dernier, « la classe ouvrière inclut les chômeurs et, a fortiori, les travailleurs sous-employés. » Staline note que « la loi économique fondamentale du socialisme requiert ‘une expansion illimitée de la production’ et ‘un processus illimité d’amélioration de la production s’appuyant sur des techniques toujours plus améliorées. »
Sous le régime socialiste, « la profitabilité des industries et des entreprises individuelles’ doivent être prises en compte à la fois dans la planification de la construction et dans la planification de la production’ » Si on prend le cas de la Chine, on voit que le pays « a investi fortement dans la production de l’industrie légère pour la consommation aux U.S.A. Quand les consommateurs ne seront plus en mesure, dans les pays impérialistes, d’acheter ceux-ci, les biens de ces industries légères faits en Chine vont décliner sérieusement pendant la crise économique mondiale en cours; la Chine a appris encore une fois ce qu’est la vulnérabilité face aux ‘crises économiques périodiques qui se produisent par à-coups’, dans le monde capitaliste. »
Preston aborde aussi la place des syndicats : « Les syndicats dans un pays socialiste qui équipent les travailleurs avec des machines automatisées servent la cause du socialisme et du communisme. Il en va de même pour les syndicats qui facilitent l’avancement culturel et technique des travailleurs. Les syndicats, dans un pays socialiste, qui font des demandes salariales sans se soucier du plan économique gouvernemental, cependant, nuisent à la cause. »
« Staline affirme le besoin de réduire la journée de travail ‘ à pas plus de six, et subséquemment cinq heures par jour […] C’est nécessaire pour que les membres de la société puissent avoir le temps utile et libre pour recevoir une éducation complète. »
Pour ce qui est des salaires réels, ‘ils devraient être à tout le moins doublés, sinon davantage, à la fois par des augmentations directes, et, plus spécialement, par d’autres réductions systématiques des prix à la consommation’. Il faut ‘une abondance de produits, capable de satisfaire toutes les exigences de la société’. Citant Engels, Staline proclame que ‘le travail doit devenir un plaisir, au lieu d’un fardeau’.
Ce monde « idyllique », c’était le programme des communistes soviétiques jusque dans les années 1950. Les turpitudes des successeurs de Staline ont fait reculer le pays. Le retour officiel au capitalisme a fait basculer vers la Russie d’aujourd’hui. Mais, ce n’est pas peine perdue.
(Photo Internet: Joseph Staline et l'écrivain Maxime Gorki).

Les États-Unis

Il semble que la direction du Parti communiste USA (CPUSA) n’a pas tiré des conclusions bien claires de la lutte que doivent mener les communistes contre l’État capitaliste. Ainsi, le secrétaire général du parti, Sam Webb, dans le bulletin électronique People’s World, écrivait en juin 2010, « que le désir pour des changements fondamentaux peut devenir une réelle possibilité », aux U.S.A., sans qu’on sache qui prendra le pouvoir politique et comment cela se réalisera. Mais, plus généralement, quelle est la stratégie des communistes?
Il aborde la question de la relation avec le Parti démocrate, en soulignant que ce « n’est pas une hérésie ou quelque chose pour laquelle on doit se confondre en excuses. » Il a raison, mais cette relation, sera-t-elle d’égal à égal, fondée sur un accord mutuellement consenti? Ça n’empêche pas le P.C. de présenter des candidats aux élections, de mener des campagnes indépendantes dans les mouvements, syndicats et associations de masse (pour la paix et le retour des troupes d’Afghanistan et de l’Irak par exemple). Bref, de se faire voir et entendre.
C’est ce que le CPUSA a fait à l’époque du « New Deal » dans les années 1930. Le lecteur comprendra que si Sieur Webb et consorts ne peuvent tirer des leçons de leur propre histoire, ils en seront quittes pour tout un travestissement en tentant de comprendre ce qu’ont voulu dire les fondateurs du socialisme scientifique, dont Frédéric Engels. Celui-ci a parlé des élections, mais alors là, vraiment des élections, soit de la possibilité de faire du travail indispensable comme l’a entrepris le député de Québec solidaire, Amir Khadir : soit de propager des idées, défendre des causes…
Pour Webb, c’est devenu caricaturalement, et La Vie Réelle cite : « Bien organisée et unie, la classe ouvrière et le mouvement populaire peuvent gagner des positions dans le gouvernement et s’y implanter pour diriger les politiques, institutions et agences publiques à l’avantage des travailleurs et de leurs alliés. En faisant cela, ils créeront les conditions pratiques et idéologiques pour des changements plus radicaux. »
Webb se permet, à son tour, de citer Engels, mais sans indiquer la source, dans le cadre de l’affirmation précédente. Il ajoute cependant, avec un brin d’ironie qu’Engels (1820-1895) l’a écrit à l’automne de sa vie. L’éternelle fantaisie des idéologues de droite : à savoir que la pensée de Marx et Engels a vacillé selon les années.
Nous devons donc lui faire remarquer qu’à propos du suffrage universel, Engels a bien dit au printemps 1850, soit à l’âge de 30 ans, que : « Même si le suffrage universel n’était pas la baguette magique comme les républicains (au sens français, ndlr) crédules et aveuglés, le croyaient, cela avait le plus grand mérite de précipiter la lutte des classes […] et de passer rapidement à travers les différentes étapes d’illusions et de désillusions… » (Marx-Engels, Collected Works, Two Years of a Revolution, International Publishers, New York, 1978, p. 367).
(Dessin Internet: un parti qui a bien besoin de l'aide internationaliste, le Parti communiste des États-Unis d'Amérique).
Ce n’est pas tout! En 1877, Engels (il a 57 ans), précise que le mode de production capitaliste transforme la grande majorité de la population en prolétaires. « Le prolétaire s’empare du pouvoir d’État et transforme les moyens de production d’abord en propriété d’État […] Le premier acte dans lequel l’État apparaît réellement comme représentant de toute la société, - la prise de possession des moyens de production au nom de la société, - est en même temps son dernier acte propre en tant qu’État. L’intervention d’un pouvoir d’État dans des rapports sociaux devient superflue dans un domaine après l’autre, et entre alors naturellement en sommeil […] L’État n’est pas « aboli », il s’éteint. » (Anti-Dühring, Éditions sociales, Paris, 1950, pp. 319-320).
Ça s’appelle : la Révolution, très cher monsieur Sam Webb. This is Revolution, Sam Webb, Esq.!
Heureusement, il y a une opposition grandissante au sein du CPUSA pour remplacer Sam Webb et sa clique. Terminons cette lecture sur une note calme et philosophique. C’est Jean-Paul Sartre qui a écrit dans « Qu’est-ce que la littérature ? » : Rappelons-nous que l’homme qui lit se dépouille en quelque sorte de sa personnalité empirique, échappe à ses ressentiments, à ses peurs, à ses convoitises pour se mettre au plus haut de sa liberté… » (Éditions Gallimard, Paris, 1967, p. 325).
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vendredi, octobre 08, 2010

UN VRAI VIRAGE À GAUCHE

vol. 10, no. 16, Nouvelle édition, 12 octobre 2010

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Ça mijote dans les consciences

Le Grand Capital a lancé un ballon d’essai ces jours-ci : la formation d’un parti politique de droite. Les mass média ont relayé le projet. Pour La Presse du 8 octobre 2010, « il y a très probablement un espace pour un courant comme celui-là ». Vraisemblablement, bon nombre des membres du Parti québécois (PQ), séparatistes, quitteraient leur parti pour celui-ci; d’autres, plus progressistes, joindraient Québec solidaire (QS), social-démocrate; mais ça ne renforcerait pas ce dernier. La venue massive de nationalistes au sein du Parti communiste du Québec (PCQ) dans les années 1990, l’a précipité au fond du gouffre.
Il aura fallu l’intervention du Parti communiste du Canada, de Toronto, pour que le PCQ soit recréé. Maintenant, il a retrouvé une partie de sa vigueur et il travaille à se redonner une crédibilité dans le milieu syndical et à faire grandir son influence au-delà des associations et des mouvements sociaux, notamment de travailleurs immigrants (par exemple l’Association des travailleurs grecs du Québec), qui lui étaient traditionnellement acquis.
(Photo Internet: les communistes grecs vivant à Montréal et membres dans leur pays du PCG/KKE ont toujours joué un rôle important pour garder la flamme "allumée".)

L’avenir n’est pas triste pour la classe ouvrière. Certes, la droite, elle, est décontenancée de la déconfiture du PQ et du Parti libéral du Québec (PLQ) auprès des travailleurs québécois; « … ni le PLQ de Jean Charest ni le PQ de Pauline Marois soulèvent l’enthousiasme. Pis encore, ils ont tendance à faire fuir électeurs et militants », rapporte encore La Presse.
Le quotidien avoue : « Il faut aussi se demander si les Québécois seraient prêts à confier à la nouvelle formation un mandat en faveur des réformes nécessaires; rien n’est moins sûr. » Les grands milieux d’affaires craignent la montée de la gauche, d’autant plus que les travailleurs ont vite rejeté l’Action démocratique du Québec (ADQ) qui intimidait par ses prises de position à droite et même d’extrême droite. Aussi, La Presse affirme que le choix de ce parti « n’est pas souhaitable […] en raison de sa dérive et de sa marginalisation. »
Par ailleurs, la perte d’influence du PCQ depuis ces deux dernières décennies peut expliquer que, d’après le journal Métro du 8-11 octobre 2010, « les présidents de la CSN (Confédération des syndicats nationaux, ndlr) et de la FTQ (Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec, ndlr) estiment qu’il y a déjà suffisamment de porte-parole de la droite au Québec et ne voient pas la nécessité d’un mouvement ou d’un parti qui préconiseraient de telles idées. »
Mais pourtant, cela aurait le mérite de rendre le débat plus clair entre les travailleurs et le Grand Capital dans l’arène politique. Rappelons que la haute direction du mouvement syndical québécois a longtemps, si ce n’est toujours le cas, été associée au PQ, dont le principal leitmotiv est l’indépendance du Québec; en clair, la scission du mouvement ouvrier canadien.
(Photo PCF: manifestation contre les reculs sur les retraites en France, société divisée entre la gauche et la droite; octobre 2010)
Quant aux communistes québécois, ils ont un sérieux problème : doivent-ils continuer de militer au sein du Québec solidaire (QS) et accepter que leur programme en faveur du socialisme soit étouffé dans l’anonymat statutaire le plus complet; négocier avec la direction du QS pour qu’ils aient de l’espace politique tout en s’associant d’égal à égal avec celle-ci pour faire valoir leurs propres idées; ou retrouver leur complète autonomie?
Le PCQ (Canada) doit réellement faire un effort pour que sa voix soit entendue, entre autres par la parution plus régulière et fréquente de son journal Clarté. Car, c’est bien de cela que les grands milieux d’affaires ont peur : la radicalisation à gauche de l’électorat québécois.
Un test déterminant sera le niveau d’adhésion des militants syndicaux et des travailleurs du Québec à la Fédération syndicale mondiale (FSM). Cette Union, nettement à gauche, fondée après la Deuxième guerre mondiale, regroupe déjà 70 millions de membres dans 110 pays. Il n’y a pas encore d’adhérents au Canada ni aux USA. Mais, le climat est au changement au Québec et les choses pourraient évoluer. Les conditions sont maintenant mûres.
Enfin, les travailleurs québécois en général ne nourrissent plus vraiment de crainte à l’égard du communisme. Ils font, leur, l’exhortation de nos curés d’antan : « allez, mais ne péchez plus! »
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vendredi, octobre 01, 2010

ISRAËL ET PALESTINE

vol. 10, no. 15, Nouvelle édition, 4 0ctobre 2010

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ÉDITORIAL

Le chemin vers la paix peut s’élargir

Passons d’abord aux nouvelles inquiétantes! Métro titre le 29 septembre 2010 : Un statu quo préoccupant. Selon le quotidien montréalais, « l’émissaire spécial du président américain Barack Obama pour la paix au Proche-Orient, George Mitchell, va tenter de sauver les pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens, au cours d’une mission d’urgence dans la région. »

L’édition d’octobre de la revue syndicale Unité (CSN) martèle : « Contrairement à l’État d’Israël qui s’engage toujours plus avant envers la Palestine dans la violence de l’occupation, de la colonisation, dans la violation des droits humains et du droit international, la société civile palestinienne, elle, demande à la communauté internationale d’utiliser une arme citoyenne et non violente : la Campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions, ndlr). »

Au Québec toujours, le journal communiste Jeunesse Militante (printemps 2010) a exigé la libération du secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine, Ahmad Sa’Adat, qui a rejoint les plus de 11 000 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons de l’État hébreu.

À l’échelle internationale, la Fédération syndicale mondiale (FSM) a aussi organisé une Conférence au Liban en juillet 2010 pour étudier la situation du peuple palestinien.

On pourrait allonger la liste : que d’évènements dira le lecteur assommé. Mais… oui mais, nous tournons en rond. Il y a inflation verbale et gesticulations armées. Tout le monde se renvoie la balle. Finalement, il y a deux peuples qui vivent dans l’insécurité : le peuple israélien et le peuple palestinien. Ce sont des gens qui ont eu une histoire commune, des rapports historiques pacifiques. Ils ignorent pour la plupart toutes les résolutions légitimes de l’ONU sur le conflit. Que se passe-t-il? Les dirigeants ont-ils bien guidé les peuples? Dans les deux cas, ne pouvons-nous pas reconnaître des sociétés divisées en classes sociales? Ce n’est pas négligeable si on veut comprendre cette guerre « larvée ».

L’initiative doit revenir aux peuples; ils doivent choisir librement, sans pression idéologique et psychologique, qui doit les représenter. Nous en sommes à l’heure où on boit un thé à la menthe brûlant qui s’annonce si bon en se refroidissant au creux de nos mains d’ouvriers et de bâtisseurs de paix.

Tu veux une orange?

Si La Vie Réelle comprend un peu les enjeux –et nous sommes loin du Moyen-Orient -, il s’agit de deux peuples frères qui aspirent à vivre sous le ciel beau et bleu de la Méditerranée, pour cultiver leurs olives et leurs oranges, pour faire du commerce avec les autres peuples, normalement, en ponctuant leur labeur de chants joyeux, rythmés de musique, somme toute aussi entraînante l’une que l’autre.

Bien sûr, on peut continuer les actes d’agression et de provocation. On peut menacer, tuer et mettre tout le monde sur le qui-vive et ficher la trouille à tous, ce n’est pourtant pas ça que les habitants de la région désirent dans la profondeur de leur conscience. Qu’ils soient Juifs ou Arabes, ces gens veulent que lorsque le matin se pointe, ils puissent faire leur prière ou pas –c’est selon leurs convictions-, voir aux installations agricoles, enseigner le métier aux jeunes générations et se promener sans souci au soleil et rêver d’un avenir de paix. Par ailleurs, fondamentalement, le peuple juif ne veut non plus pas la guerre au peuple iranien. Ces peuples veulent dialoguer entre eux; c’est naturel…

Le Moyen-Orient tout entier peut redevenir une région de paix. C’est un tissu riche de traditions et d’échanges. Les traditions (grecque, araméenne, syrienne, ottomane…) se sont rencontrées et ont prospérées.

Aujourd’hui les boutefeux, les « terroristes » de Wall Street et autres marchands de canon des États-Unis voudraient bien que tout cela explose. « Ça n’a pas d’importance, ce n’est pas chez nous! »

Les Juifs de Montréal n’ont pas à avoir honte d’être Juifs : les ouvriers de cette communauté ont déjà beaucoup donné au mouvement progressiste québécois, dont le premier député communiste élu à la Chambre des Communes à Ottawa, après la deuxième guerre mondiale, Fred Rose (Alfred Rosenberg), sans compter leur militantisme pour que le Québec devienne un État moderne, prospère et ouvert.

Les peuples arabo-musulmans ont fait de même en nous offrant un de leurs fils, Amir Khadir (jeune médecin d’origine iranienne – de Téhéran), premier député réellement de gauche élu à l’Assemblée nationale du Québec. Ce n’est pas encore écrit dans les manuels scolaires, mais ça viendra.

Il faut, comme le disent les Canadiens-français, arrêter notre élan belliqueux et « respirer par le nez ». Nous devons faire part de notre préoccupation en appelant : notre député, notre délégué syndical, notre ministre du culte…; bref tous ceux qui sont en autorité pour qu’ils sachent ô combien nous voulons la paix – d’autant plus qu’à l’heure des bombes atomiques, nous y passerons tous…-. Il faut écouter Fidel Castro là-dessus. Il n’a pas repris du service pour rien.

Il est bien lucide et il sait tout ce qui menace la planète avec ces « ogives », « missiles », « drones », et autres fusées aux noms les plus sophistiqués les uns que les autres qui feraient dire au prochain Homme des cavernes que Hiroshima et Nagasaki n’avaient été que de la petite bière par comparaison, si vous me permettez l’expression.

Tous, nous pourrons dire aux communistes et progressistes d’Israël et de Palestine : « nous aussi, nous aimerions prendre le chemin des oliviers à dos d’âne pour revisiter cette merveilleuse et éternelle Terre sainte : quelles que soient nos convictions les plus intimes ».
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Ce commentaire est dédié au journaliste français José Fort, correspondant de l’Humanité dont les articles m’ont beaucoup inspiré et enseigné sur le métier de journaliste. Bonne santé, José!

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