samedi, janvier 02, 2010

LA GUERRE QUI IMPLIQUE LE CANADA

vol. 10, no. 1, 4 janvier 2010, $ 1.00

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C’est une épine au pied, au pied de « droite », devrions-nous ajouter. Le Canada devrait se retirer de ce bourbier offensif dès 2011, a-t-on annoncé; nous parlons bien sûr de l’Afghanistan. Autrement, nous n’entendons jamais parler de ce pays, ne serait-ce que de son histoire; si ce n’est qu’il y a eu une longue suite de guerres qui ont impliqué l’empire britannique, l’URSS et maintenant l’OTAN, au premier chef les États-Unis. Aujourd’hui, le pays est le centre d’attention. Parler de son gouvernement est à peu près futile, puisque même les citoyens de celui-ci accordent peu de crédibilité à son président Hamid Karzaï.

Dans un éditorial de décembre 2009, le quotidien conservateur The Gazette affirmait que « la bataille devait être gagnée politiquement, non pas par Obama, mais par Karzaï et son gouvernement. » Il prévoit le pire pour le pays voisin, le Pakistan, où ont eu lieu des combats. Par conséquence ce dernier pourrait disparaître « en tant qu’État, ce qui serait un vrai scénario cauchemardesque, et plus que probable si l’État afghan devait s’effondrer ».
(Photo l'Humanité in English: dans un village afghan)

Quant au Parti communiste du Pakistan, il a affirmé pour sa part qu’ « en vue de ramener honnêtement la paix et la stabilité en Afghanistan, il est de la plus grande urgence de bâtir une force de maintien de la paix, regroupant des contingents de pays islamiques, qui ne sont pas partie prenante au conflit afghan, sous l’égide, le support et la direction des Nations Unies. Elle entreprendra et jouera un rôle neutre en Afghanistan où elle discutera avec les autorités pour établir et renforcer les institutions civiles et militaires avec comme premier objectif de maintenir la paix dans le pays. »

L’Occident et l’Orient

Les gouvernements des pays occidentaux sont de moins en moins crédibles aux yeux des populations; déjà en Afghanistan, mais aussi au Canada. C’est saisissant finalement que tous ces gouvernements, tant en Occident qu’en Afghanistan, luttent selon leurs méthodes propres, pour faire reculer les mouvements progressistes (les Talibans sont la créature des milieux réactionnaires nord-américains pour contrer l’influence communiste dans le pays et la région dans les années 1980); la Pologne illustre aussi très bien le propos. Tout en ayant engagé un contingent dans ce pays, elle poursuit en même temps chez elle, la lutte contre les communistes.
Leurs camarades de Grèce, siégeant au parlement européen, ont pris acte de « la campagne anti-communiste déclenchée dans les rangs même de l’Union européenne […] Le marteau et la faucille, l’étoile rouge, -après les pays Baltes et la Hongrie- sont maintenant persécutés en Pologne. Ils symbolisent pourtant le sang et le sacrifice de millions de communistes ayant été en première ligne de la lutte antifasciste, et ayant joué un rôle essentiel dans la victoire sur le fascisme pendant la Seconde guerre mondiale ».

Tous les mass média ont fait état que le gouvernement d’Obama enverra 30 000 soldats additionnels en Afghanistan. Cette politique ne fait pas l’unanimité parmi les citoyens états-uniens. Le colonel à la retraite Ann Wright (29 ans de service dans l’Armée et 16 ans dans la diplomatie), qui a justement démissionné de son poste en signe de protestation contre la guerre en Irak, et Paul Kawika Martin de Peace Action, affirment d’une même voix que « c’est le temps de passer à une action non militaire pour éviter le fiasco régional ». Ces propos ont été rapportés par People's World de Chicago.
(Photo People's World: manifestation pour la réforme de la santé et contre la guerre aux États-Unis)

Sur place, le Dr. Johabr, un des organisateurs du Conseil national unifié afghan, opposé au gouvernement de Hamid Karzaï, a déclaré : « la raison pour laquelle les Talibans reprennent de la vigueur est, en premier lieu, l’incapacité du gouvernement de réellement améliorer les conditions de vie de la population […] La présence de l’OTAN et des États-Unis ne sont pas non plus appréciés, puisqu’ils ne respectent pas notre culture, tuent des gens et font la promotion de la corruption. De facto, le fossé entre la population et le gouvernement s’approfondit ». Voilà le constat que révélait l’Humanité in English en fin d’année 2009.

Note en bas de page

On peut prendre le pouls du mouvement communiste, en lisant la Revue Communiste Internationale dont le premier numéro est maintenant disponible en anglais, espagnol, grec et russe à l’adresse suivante : http://www.iccr.gr/

Celle-ci « exprime la nécessité de la coopération entre les journaux théoriques et politiques des partis communistes qui prennent des positions communes sur une série de questions théoriques fondamentales ». La revue « Debate Abierto » du Parti communiste du Venezuela, représente en quelque sorte l’hémisphère américain. Cette nouvelle revue numérique succède à la Nouvelle Revue Internationale publiée à Prague (Tchécoslovaquie) jusque dans les années 1980. On doit souligner l’apport considérable du Parti communiste de Grèce (KKE) à cette réalisation.

D’ailleurs, les communistes de Grèce, même lorsqu’ils vivaient en exil, au Canada notamment, ont contribué considérablement au développement des partis communistes nationaux et au renforcement du mouvement ouvrier et syndical; Montréal n’est pas en reste où l’Association des travailleurs grecs joue toujours un rôle exceptionnel. Zito o KKE!
(Photo SolidNet: manifestation populaire en Grèce, 2009)



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