lundi, octobre 20, 2008

CAPITALISME

vol. 8, no. 15, 1-15 novembre 2008, $ 1.00

if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com



Contrairement aux valeurs du capitalisme, le leader communiste Lénine, déclare par exemple dans son ouvrage L’État et la révolution, que: « l’Etat pourra s’éteindre complètement quand la société aura réalisé le principe: « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », c’est-à-dire quand les hommes se seront si bien habitués à respecter les règles fondamentales de la vie en société, et que leur travail sera devenu si productif, qu’ils travailleront volontairement selon leurs capacités. »

En ce moment, il y a peu d’Etats socialistes; Cuba fait exception. C’est peut-être difficile d’expliquer que matériellement ils vivront mieux d’ici dix ou quinze ans et qu’ils jouiront davantage des bienfaits de la technologie et du progrès économique alors qu’ils sortent de deux ouragans dévastateurs et que par le biais de leur famille à l’étranger (à Miami par exemple) ou des coopérants (le corps médical cubain oeuvrant un peu partout à travers le monde), on parle à une partie de la population des « richesses » des pays capitalistes. C’est leur conscience révolutionnaire qui subjectivement leur permet d’avoir d’autres objectifs dans la vie. Malgré tout, les politiques du gouvernement des USA visent plutôt à dévaster davantage le pays, en espérant que les leaders historiques de la révolution ne seront pas remplacés par de nouvelles générations et que les citoyens de Cuba redeviendront « libres » comme les citoyens de la Nouvelle-Orléans, à titre d’exemple.

Pourtant le monde capitaliste est en panne. N’a-t-on pas vu le président de la France (et de l’Union européenne), Nicolas Sarkozy souhaiter, selon la Société Radio-Canada: « un sommet mondial sur la redéfinition du capitalisme » pour affronter la crise économique. Il vise notamment les pays riches. Pour cela, le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a critiqué le Fonds monétaire international (FMI), dans Argenpress du 15 octobre, « pour présenter les pays avancés comme modèles à suivre. »

Le lendemain, l’ancien président cubain Fidel Castro, toujours dans Argenpress, évoque le fait que « les pays capitalistes européens, saturés de capacité productive et de marchandises, qui ont besoin désespérément de marchés pour éviter le chômage chez les ouvriers et les experts en services, pour les épargnants perdant leur argent et les paysans ruinés, alors qu’ils ne sont pas en position d’imposer leurs conditions et leurs solutions au reste du monde. Alors que les chefs des plus importants pays émergents et de ceux qui, pauvres ou pillés économiquement, proclament qu’ils sont victimes d’échanges inégaux. »

Quelques élections indigestes

Argenpress qui n’était pas avare de commentaires sur la situation actuelle donne la tribune encore une fois à Fidel Castro qui relève que « de son côté le candidat républicain [John McCain], qui cultive sa réputation d’homme belliqueux, fut un des pires élèves de sa promotion à West Point. Il ne connaissait rien des mathématiques, d’après ce qu’il a confessé, et encore moins des sciences économiques compliquées. Sans doute, son adversaire le dépasse en intelligence et sérénité. »

Il poursuit: « Dans la grande démocratie que sont les États-Unis, la moitié de ceux qui ont le droit de voter ne sont pas inscrits; de ceux qui sont inscrits, la moitié ne votent pas et seulement 25 pourcent des électeurs le font pour désigner les dirigeants. Beaucoup de ceux qui cette fois-ci désireraient voter pour le candidat noir ne pourront le faire. »

Mentionnons qu’au Canada, seulement 60% des citoyens se sont prévalus de leur droit de vote en octobre dernier. Pendant ce temps, People’s Voice, informe que la guerre en Afghanistan « coûtera aux contribuables $ 22 milliards. » (1-15 octobre 2008). On en a que peu parlé pendant la course électorale.

Pour résumer le dilemme, l’écrivain allemand Bertolt Brecht a écrit dans les Arts et la révolution: « Aussi longtemps que nous ne pourrons vivre qu’en recherchant la bonne affaire, aussi longtemps que l’on dira « toi ou moi » et non « toi et moi », aussi longtemps qu’il s’agira non de progresser, mais de devancer les autres – aussi longtemps il aura la guerre. Aussi longtemps que le capitalisme existera, aussi longtemps la guerre existera. » The Gazette du 2 octobre reprend le propos du général états-unien David McKiernan, commandant en chef de l’OTAN en Afghanistan à l’effet qu’il « n’y a pas de progrès qui se fait en Afghanistan où 2 500 soldats canadiens sont déployés. » Déjà, près de 100 d’entre eux sont morts, sans compter les mutilés et blessés, tant physiques que mentaux.

Ceux qui prônent la guerre sont attendus « dans le détour » comme on dit au Canada. Fidel Castro, lui, note: « en matière électorale, nous ne pouvons être sûr que d’une seule chose: aux prochaines élections en Grande-Bretagne, Gordon Brown ne sera pas élu premier ministre. » C’est son poste actuel.

Cependant, il y a guerre et guerre. Quand il fallait lutter contre le nazisme en Europe, il tombe sous le sens que l’effort de guerre au Canada était justifié. Au Canada, plus particulièrement au Québec, beaucoup se sont vantés qu’un grand oncle ou encore un ami de la famille se soit caché dans le bois et ait déserté avant d’être recruté. Il y a même un film qui vient de sortir sur le sujet, d’après Métro du 17 octobre 2008. Était-ce héroïque que de fuir une certaine responsabilité civique et politique (même si elle était risquée et dangereuse) et surtout d’en faire un objet de fierté plus de 60 ans plus tard?

Enfin, signe des temps, c’est la revue catholique Notre-Dame du Cap qui cite des auteurs communistes: « On devrait toujours se voir comme des gens qui vont mourir le lendemain, c’est ce temps qu’on croit avoir devant soi qui vous tue. –Elsa Triolet. »

Changement de propos, malgré le scepticisme et la moquerie de certains porte-parole syndicaux au Québec, le 15ème congrès national des syndicats chinois s’est ouvert dans ce pays. Le parti communiste a lancé un appel aux syndicalistes pour qu’ils protègent mieux les droits légitimes et les intérêts des travailleurs et expriment davantage les opinions des membres. En accord avec la Loi sur les syndicats du pays, ceux-ci sont des organisations collectives formées par les travailleurs de leur plein gré qui doivent « représenter et défendre les intérêts des travailleurs et protéger leurs droits légaux. »

1917

Répondez Moscou… Ici Montréal… Répondez Moscou…

Cette fois, ce n’est pas dans les classiques de la littérature marxiste, en particulier de Lénine, qu’on peut facilement trouver un guide pour surmonter définitivement le capitalisme en Russie. Pourtant, la révolution, qui célèbre en novembre ses 91 ans, est toujours vivante dans la conscience des travailleurs de part le monde entier qui luttent pour une vie meilleure, juste et sans exploitation. Elle ne doit pas être réservée à un petit nombre mais devenir l’engagement de la majorité des ouvriers. D’où l’importance des syndicats, des associations de travailleurs et des partis populaires, tel le Québec solidaire qui chérissent les idéaux de liberté et de bonheur. La base matérielle, dixit Brecht en 1936: « pour la première fois [de l’histoire et en Union soviétique], de grandes masses humaines possèdent leurs moyens de production et empêchent les individus d’utiliser leurs dons pour exploiter autrui. »

Seitchass gavarit Moskva!


- 30 -

mardi, octobre 07, 2008

POUR CE 14 OCTOBRE 2008


if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com


MESDAMES, MESSIEURS,

VOICI LE PREMIER MINISTRE DU CANADA!


MESDAMES, MESSIEURS,

VOICI M. STÉPHANE DION!


LADIES AND GENTLEMEN,

LET’S WELCOME THE PRIME MINISTER OF CANADA!

LADIES AND GENTLEMEN,

LET’S WELCOME MR. STÉPHANE DION!


- 30 -

HASTA LA VICTORIA SIEMPRE! AMEN...

vol. 8, no. 14, 16-31 octobre 2008, $1.00

if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

Avant-propos

Comme le constatait le quotidien The Gazette du 19 septembre : « deux électeurs sur trois – une grande majorité en d’autres termes- n’ont pas l’intention de voter conservateur. Le fait est que les Conservateurs gagneront de toute façon.(sic) Mais ça ne sera pas parce que les Canadiens ont dérivé vers la droite. Le problème découle du vote non-conservateur, divisé parmi quatre partis au centre et à gauche: les Libéraux, le Bloc québécois, le NPD et les Verts. » La journaliste dira plus loin que : « lorsque les Conservateurs formeront le gouvernement, ils devront se rappeler que leur vision n’est pas partagée par la majorité de leurs concitoyens. Et ne pas agir comme si elle l’était. » Peut-être que cette élection excitera les militants de l’Action démocratique du Québec, surtout au chapitre des mesures rétrogrades. Pour La Presse du 11 septembre, il ne fallait pas se leurrer « même si Mario Dumont avait indiqué que ses députés et militants étaient libres d’appuyer qui ils voulaient durant la campagne électorale, il est clair que la grande majorité des adéquistes travailleront main dans la main avec les candidats conservateurs. » Dans un numéro subséquent, on analysera la démarche du mouvement syndical, dont la CSN lors de ces élections, en prévision de la prochaine campagne provinciale. Est-ce que les syndicats appuieront le parti Québec solidaire? D'ici là, La Vie Réelle réitère son appui au Nouveau parti démocratique au Québec.

Dans un monde bien matériel

Novalis publie six fois par année Prière. Son directeur, Jacques Lison, dans l’avant-propos au numéro consacré à Martin Luther King Jr., écrit: « [la prière chrétienne] fait entrer [les fidèles] immanquablement dans les mœurs de Dieu qui a en horreur le mal-être dont souffre encore beaucoup trop l’humanité. » Même si La Vie Réelle ne croit pas en Dieu, elle ne peut que souscrire à l’esprit du commentaire de M. Lison. Celui-ci va plus loin dans l’éditorial de septembre 2008 de Prions en Église: « Ne confond-on pas un peu trop légèrement les difficultés inhérentes à la vie avec les revers et les injustices qui la rendent parfois effectivement insupportable. Et qu’entend-on par rêve? Lorsque Martin Luther King lança le 8 août 1963 son fameux « I have a dream… [Je fais un rêve], il ne parlait certainement pas de trouver refuge dans l’imaginaire ni de « faire abstraction de toutes les limites humaines. »

Il ne s’agit pas ici de courtiser les catholiques. Mais force est de nous rendre compte qu’ils défendent des valeurs vraiment très proches de celles dont le parti communiste veut se faire le porte-drapeau. Et puis, il faut bien le reconnaître le peuple canadien-français, en particulier, malgré la révolution tranquille et les grandes réformes qui ont marqué l’histoire du Canada (surtout du Québec) depuis les dernières décennies, est demeuré profondément croyant. Bien sûr ce n’est plus exprimé par la participation à la messe dominicale, mais c’est ressenti plus intimement. Les ouvriers canadiens-français croient en une force surnaturelle, un pouvoir omnipotent et omniprésent, un Dieu en somme, qui est à l’origine du monde et qui serait le dernier et seul juge à notre mort. L’Église catholique est sûrement au fait de cette nouvelle sensibilité.

Mais qu’est-ce qui distingue les communistes des catholiques? Eh bien, il y a un siècle (1908), Lénine, rédigea un ouvrage philosophique Matérialisme et empiriocriticisme dans lequel il affirma que : « 1° le monde physique existe indépendamment de la conscience humaine et exista bien avant l’homme, bien avant toute « expérience des hommes »; 2° le psychique, la conscience, etc., est le produit supérieur de la matière (c’est-à-dire du physique), une fonction de cette parcelle particulièrement complexe de la matière qui porte le nom de cerveau humain. » (p.236). Pour ce révolutionnaire russe: « […] Dieu est sans contredit le dérivé de l’expérience socialement organisée des êtres vivants. » (p.238).

Néanmoins, la question ne pourra être résolue que par le développement des sciences, le débat d’idées, l’échange pacifique et serein, soit une discussion, non pas stérile, mais propre à rapprocher les protagonistes. De toute façon, il n’y a pas urgence en la demeure pour trancher la question; nous avons le temps, tout le temps devant nous!

Plutôt fataliste, la journaliste au Soleil de la ville de Québec, Louise Lemieux, dans le cadre des Jeux Olympiques de Beijing, a conclu trop hâtivement (en donnant la parole à des « spécialistes sinologues ») que les Chinois sont plus matérialistes que communistes! C’est un point de vue que La Vie Réelle ne partage pas.

Commençons par ce terme: matérialisme. Pour Lénine: « Il faut, pour être matérialiste, admettre la vérité objective qui nous est révélée par les organes des sens. Admettre la vérité objective, c’est-à-dire indépendante de l’homme et de l’humanité, c’est admettre de façon ou d’autre la vérité absolue. » (p. 135-136). Ce qu’il faut reconnaître, c’est la soif de consommer du peuple chinois. Cela fera son temps, voilà tout! C’est un peuple qui a consenti à d’énormes sacrifices de par le passé, qui a connu des famines et des privations sans nom; nous ne sommes pas en droit de leur faire la morale.

Pour le grand écrivain français Louis Aragon: « […] il suffit d’employer les mots dans leur sens. Qui porte le nom de bon sens. Pour vous, pour moi, pour tous ceux, quelle que soit leur idéologie, qui ne disent point une chose pour cacher qu’ils en font une autre. Je sais bien que le bon sens est une chose décriée, mais le courage consiste à dire ce qui est, même si cela n’est pas flatteur. Je sais bien que les gens qui marchent sur la tête parleront de leur liberté de le faire, et de leur droit à nier le bon sens.
Bien. Ils sont libres de marcher sur la tête. Mais je suis libre de leur interdire de marcher sur la tête
sur mes pieds. » (Europe, no. 16, avril 1947).

Et appeler un chat un chat, c’est toujours pour les journalistes nord-américains, à l’évidence, de dénoncer avec leur plume la guerre en Irak qui coûte 20 milliards $ par mois, qui a fait plus de 4 000 morts et des milliers de blessés chez les soldats états-uniens (qui en plus doivent batailler ferme pour recevoir l’assistance médicale requise par leur état), d’après le président de l’American Federation of State, County, and Municipal Employees, Gerald McEntee, qui a pris la parole devant la délégation de son syndicat en marge du congrès démocrate à Denver, en août dernier, et dont les propos ont été recueillis par le People’s Weekly World.

- 30 -