lundi, novembre 30, 2009

QUAND LA JUSTICE DÉRAILLE

Claude Jacqueline Herdhuin
Scénariste, assistante-réalisatrice et auteure


Lynne Stewart en prison : Quand la justice déraille

Montréal, le lundi 30 novembre 2009


Jeudi, le 19 novembre, le Juge John G. Koeltl a ordonné à Lynne Stewart, avocate spécialisée dans la défense des droits civils et militante de longue date, de se présenter immédiatement pour être incarcérée. Condamnée à 28 mois de prison le 16 octobre 2006 pour conspiration et soutien matériel au terrorisme, Lynne Stewart était en liberté conditionnelle. Cette femme de 70 ans a consacré sa vie aux pauvres, aux défavorisés, à la communauté noire et à la justice. Ceux d’entre eux qui n’avaient pas les moyens de payer les services d'un avocat pouvaient frapper à sa porte. Aujourd'hui, Lynne Stewart lutte non seulement pour sa liberté, mais également pour la liberté de tous les Américains.

La justice américaine s’est intéressée au cas de Lynne Stewart seulement après le 11 septembre 2009. Rappelons que sa seule faute est d'avoir contrevenu aux mesures administratives spéciales (Special Administrative Measures, SAM) du bureau américain des prisons (US Bureau of Prisons). Elle avait été obligée de signer ces mesures pour pouvoir défendre le Cheik Omar-Abdel Rahman. Les SAM sont inconstitutionnels : elles violent le Premier Amendement ainsi que le Sixième Amendement de la Constitution américaine selon lequel, tout accusé a droit à un avocat et à être jugé par un jury d’État impartial dans l’État même où le crime a été commis et seulement pour ce crime. L'Administration Clinton n'a pas considéré Lynne Stewart comme une terroriste et une traître. À l’époque, son cas a simplement été considéré comme une faute administrative. Lynne Stewart a reçu une lettre à cet effet, et n’a pas pu rendre visite à son client pendant quelque temps. Puis, elle a pu reprendre ses visites au Cheik en prison et poursuivre son travail d’avocate. Ce n’est que le 9 avril 2002 qu’elle a été arrêtée à son domicile par le FBI, quelques mois après les évènements du 11 septembre 2001 et dans un climat d’hystérie collective. Le soir de son arrestation, John Ashcroft, ministre de la Justice des États-Unis, est allé à l’émission populaire de David Letterman, Late Night Show, et a déclaré à toute l’Amérique que Lynne Stewart était une traître à la nation.

Aujourd'hui, les médias décrivent Lynne Stewart soit comme une terroriste et une traître qui mérite la pire punition, soit comme une héroïne. Mais elle n'est ni l’un ni l’autre. C’est une femme de 70 ans avec des années d'expérience de vie en tant que mère, grand-mère, activiste et avocate. Jeune femme blanche, elle s'est engagée et a lutté pour la cause de ses compatriotes noirs, parce qu'elle croyait dans la justice. Des décennies plus tard, elle a défendu le Cheik Omar-Abdel Rahman, parce qu'elle croyait toujours dans la justice.

Aujourd'hui, elle est en prison et elle croit encore dans la justice. Même si son procès nous ramène des années en arrière, durant la pire période qu’ont connue les États-Unis, à savoir le McCarthism.

Dans sa conférence de presse du 17 novembre, elle a dit être trop âgée pour pleurer, mais que cela faisait trop mal pour ne pas pleurer. Elle a également mis en garde les autres avocats de la défense : « C'est un avertissement pour les autres avocats. [Le gouvernement leur envoie le message] Ne défendez pas vos clients avec trop de vigueur, ne faites pas de zèle ».

Je connais Lynne Stewart depuis cinq ans. La première fois que j'ai entendu parler d’elle, c’est dans les journaux, en 2004. Ils décrivaient Lynne Stewart comme une terroriste et, avec mon mari, nous avons décidé de la contacter pour voir ce qui s’était réellement passé et qui elle était. Nous avons décidé de faire un documentaire sur son cas pour découvrir ce qui est arrivé. Nous nous sommes efforcés d’être aussi neutres que possible.


Des années après, je peux affirmer que la seule erreur de Lynne Stewart a été sa trop grande confiance. Elle croyait en la justice et le gouvernement des États-Unis l’a trahie en :

s’attaquant au droit de la liberté de parole et de presse, et au droit qu’a le peuple d’adresser des pétitions au gouvernement pour obtenir la réparation de torts;
s’attaquant au droit de tout accusé d’être assisté d’un avocat pour sa défense, en intimidant la défense;
s’immisçant dans les conversations privées, les rencontres en privé entre avocat et client, les fax, les lettres et les e-mails pour recueillir des « preuves ».

Pour envoyer une lettre à Lynne Stewart, écrivez :

Lynne Stewart

#53504-054

MCC-NY

150 Park Row, New York, NY NY 10007

Vous pouvez aussi téléphoner ou écrire au Président Obama :

The White House

1600 Pennsylvania Avenue NW

Washington, DC 20500 USA

Veuillez inclure votre adresse électronique
Numéros de téléphone
Commentaires : 202-456-1111 Standard : 202-456-1414
http://www.whitehouse.gov/CONTACT/

samedi, novembre 28, 2009

VIVRE MIEUX ? POSSIBLE!

vol. 9, no. 36, 7 décembre 2009, $ 1.00


if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

Le directeur de Prions en Église, Jacques Lison, s’interroge dans la livraison du livret de novembre 2009 : « L’attachement légitime des francophones à leur langue et à leur culture est-il absolument indissociable de leur catholicisme? […] Le temps n’est-il pas venu de s’ouvrir au dialogue œcuménique? » Bien que le mouvement communiste ne soit pas une Église, ce dernier répond positivement à cette ouverture. D’ailleurs, People’s World de Chicago, de fin novembre, rappelle que « des Chefs d’État, le pape Jean-Paul II et l’ancien président Fidel Castro ont tous pris la parole au Grand Hall de l’Université de La Havane. » Ce qui est un symbole de haute considération. Récemment, l’écrivain Roberto Fernandez Retamar a inauguré une conférence internationale où il a souligné la contribution de José Marti à l’unité de l’Amérique latine et à « la construction du socialisme du 21ème siècle ».


On sent de plus en plus, et partout, une volonté de briser avec le passé qui a maintenu les peuples dans la misère et la peur. L’Église catholique du Québec n’y échappe pas. En septembre 2009, la revue Notre-Dame du Cap (publiée à Trois-Rivières au Québec) affirmait : « j’aime mon époque, mon pays, mon Église car la grande lumière de la foi chrétienne est plus forte que la grande noirceur de toutes les époques, y compris celle de Duplessis. » Pour les non-initiés, Duplessis avait instauré un régime autour de la Deuxième guerre mondiale qui a maintenu le peuple canadien-français dans l’ignorance, la crainte et la domination étrangère, notamment économique de la part des États-Unis. (Photo: clocher de l'Université du Québec à Montréal)



Signe des temps, et puisque nous parlons de la deuxième guerre mondiale, La presse canadienne a annoncé en octobre que « plus de six décennies après la fin de la Seconde guerre mondiale, le Parlement autrichien a voté la réhabilitation des déserteurs de la Wehrmacht », au grand dam des groupes d’extrême droite. Auparavant, « le Parlement allemand avait adopté à l’unanimité une mesure annulant les condamnations pour trahison prononcées sous le régime nazi.


Mais les néo-nazis courent toujours. Ce qui a amené le Parti communiste du Canada à déclarer en novembre que : « L’échec du service policier de Calgary à enquêter sérieusement sur la violence néo-nazie contre les militants antiracistes est un manquement imprudent et honteux qui met des vies en danger. » Ainsi des fenêtres ont été fracassées et des graffiti ont été peints sur la porte avant d’un jeune couple de ladite ville; auparavant, on avait lancé des cocktails molotov.


(Photo People's World: Marek Edelman)


En octobre, on a appris une triste nouvelle : le décès du dernier dirigeant vivant du soulèvement du ghetto de Varsovie en 1943, Marek Edelman… contre les Nazis. Il a été solidaire jusqu’au bout du mouvement de libération du peuple palestinien et hostile au sionisme. Après la guerre, il a vécu dans sa Pologne natale où il a exercé le métier de chirurgien cardiaque, ne voulant pas émigrer ni aux États-Unis et ni en Israël.



Dans un autre registre, mais qu’on peut mettre au compte du combat pour la justice et la liberté, 300 000 Italiens ont marché Piazza del Popolo à Rome accusant « le président du Conseil Silvio Berlusconi de vouloirs museler les médias indépendants et réduire au silence les voix critiques à son égard ». La Presse canadienne, ajoute que le chef du gouvernement « contrôle indirectement la radiotélévision publique RAI ».


Les communistes ont en matière publique et sociale une autre façon de voir les choses. Ainsi le Parti communiste de Grèce (KKE), lors de son 18ème congrès en février 2009, a énoncé les idées suivantes : « la production socialement dirigée (les moyens de production socialisés, la planification centrale, le contrôle ouvrier) crée les pré-conditions matérielles pour qu’une économie socialiste développée […] puisse assurer également, à tous ses membres, les conditions de soins de santé et de bien-être comme acquis sociaux. Ils sont octroyés comme pré-condition pour le bien-être physique et psychologique, pour le développement intellectuel et culturel de chacun, dépendamment des conditions de vie et de travail, de l’environnement général et des conditions sociales affectant la capacité de chacun pour le travail et une activité sociale.»

(Photo SolidNet: la secrétaire générale du Parti communiste de Grèce, Aleka Papariagou, déposant une gerbe de fleurs à la mémoire des Résistants grecs pendant la Seconde guerre mondiale)


Plus près de nous, le Parti communiste du Venezuela (PCV) propose d’établir et de garantir la participation politique, participative et protagoniste dans un article de la nouvelle Loi (sur le travail, ndlr). « Les travailleurs organisés en Conseils socialistes doivent participer collectivement à l’exercice du contrôle des modes productifs ou de services, soit publics ou privés. » On aura compris que pour les communistes du Venezuela, la classe ouvrière doit « jouer un rôle décisif dans l’approfondissement des changements politiques, économiques, sociaux et culturels qui marquent le pays en route pour le socialisme », d’après SolidNet, le centre de diffusion des partis communistes et ouvriers, basé à Athènes en Grèce.


S’il y a des changements qui se font jour dans les Amériques, le principal pays, les États-Unis a toujours des ratées. Ainsi en octobre, Sam Webb, le secrétaire général du parti communiste USA, écrivait dans People’s World : « Le déficit fédéral atteint des sommets record et cela annonce des dangers, pouvant être aussi énormes et inquiétants (et coûteux) qu’une stagnation à long terme pour le peuple états-unien. Toutefois, un refinancement pourrait venir de la réduction du budget militaire et d’un transfert des taxes vers Wall Street et les corporations. »


« En ce moment, la force politique, l’autorité morale et l’opinion publique penche du côté de la nouvelle administration et du mouvement plus large qui l’a élu, mais pas jusqu’au point de gagner de telles réformes économiques aussi radicales…


-30-

mercredi, novembre 25, 2009

SIRÈNE DANS LE BROUILLARD

AUTOMNE 2009, NOUVEAUTÉ

Régulièrement, tôt le matin en automne et près de chez moi, les navires qui entrent dans le port de Montréal, claironnent leur présence comme pour fendre le brouillard épais, causé par la froidure de la température au contact du grand fleuve St-Laurent. On évite ainsi la catastrophe ou on la prévient.

Le philosophe communiste français et enseignant à Lens dans le nord de la France, Georges Gastaud, est comme ce signal. Il a sonné le tocsin, il y a quelques années déjà. D'ailleurs, notre première rencontre s'est faite par le biais d'une publication trouvée au hasard dans la bibliothèque de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Cela remonte à il y a plus de 10 ans.
(Photo SolidNet: assemblée militante d'étudiants universitaires grecs à l'automne 2009)

C'était une époque très difficile pour le mouvement communiste international: éviction de la direction dans les pays socialistes d'Europe, perte d'influence et désengagement massif dans les pays capitalistes développés et recul de l'influence dans les regroupements populaires et associations diverses.

Les milieux très conservateurs, ce qu'on appelle l'extrême droite, et la droite avaient décidé de prendre leur revanche contre les travailleurs pour toutes les concessions -même les plus petites- accordées à ceux-ci depuis une trentaine d'années. Ils ont donc frappé fort contre les progressistes, à commencer les partis communistes.

Certains parmi eux ont presque disparu comme au Canada, et plus particulièrement au Québec. D'autres ont poursuivi, à tout le moins officiellement au coeur de leur direction (ou au sein de certains membres bien placés), une dérive des idées et des opinions vers le statu quo économique et politique. Ils remettaient en question le rôle du parti, de son leadership et même de ses objectifs.

Ce fut le cas du Parti communiste français (PCF), dont Georges Gastaud était membre. Lui et ses amis ont combattu avec esprit de suite et rigueur cette tendance. Ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour que le PCF relève la tête et poursuive son combat, vigoureusement et d'avant-garde, afin que le pays des "Lumières" garde bien vivant le patrimoine révolutionnaire.

Georges Gastaud s'est intéressé au sort de la classe ouvrière du Canada. Ce n'est pas -sans une certaine joie- qu'il a appris qu'on voulait lire, aussi au Québec, ses ouvrages philosophiques et politiques.

Son dernier texte -soyons clairs- ne tombe pas dans la facilité. C'est un ensemble d'essais sérieux, qu'on pourrait qualifier de savant. La quatrième de couverture souligne que "les idéocrates du capitalisme prétendument triomphant somment les révolutionnaires de "s'assagir". Et si, à l'heure où "l'exterminisme" devient le "stade suprême du capitalisme" (militairement, socialement, écologiquement...), l'heure venait tout au contraire de "révolutionner la sagesse"?

Même si ce travail a l'air trop "intellectuel", on verra que les thèmes abordés répondent à des questions élémentaires, "ou comment les enjeux les plus apparemment intimes peuvent-ils être pensés, et surtout agis, politiquement."

Enfin, notons que "Sagesse de la révolution" ne s'adresse pas qu'aux seuls communistes, il parle à tous ceux qui chérissent la paix, le progrès et le bonheur. Bien qu'il ait été écrit par un militant français (certaines pages sont de la plume d'une autre enseignante et syndicaliste, Marion Gandiglio), le livre rejoindra bon nombre de francophones d'Amérique, en particulier du Québec. Il interpelle ceux qui ne croient pas en "notre individualisme". Pour les démocrates, c'est un ouvrage qui répond aux questions des gens qui se situent dans le "juste milieu".

Comme le dit Georges Gastaud: "Si je vis bien, si j'ai du plaisir (au moins à titre d'attente ou de souvenir) et plus encore si j 'atteins le stage de la sagesse et la béatitude qui l'accompagne, alors je puis désirer de continuer à vivre." (p. 26)

"Il y a un lien d'essence entre vie et bonheur et le bonheur n'est autre chose que la vie par excellence." (p.29) De façon générale, c'est l'amour du peuple travailleur qui respire tout au long de la lecture de ce beau livre.

Que voilà un cadeau plein d'enthousiasme et de sérénité pour le Nouvel An 2010!

________________________

Fiche technique: Sagesse de la révolution
Georges Gastaud et Marion Gandiglio
Le Temps des Cerises, Pantin, 2008, 277 pages
(Prix: $40.00 cdn + frais de port)

danieleugpaquet@yahoo.ca

dimanche, novembre 22, 2009

PROVOCATIONS "MADE IN USA" ?

vol. 9, no. 35, 30 novembre 2009, $ 1.00

if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

Nous sommes habitués à voir mille et un objets « made in China ». Maintenant, c’est encore au tour des Chinois de goûter à la médecine des États-Unis et elle est aussi « traditionnelle » que la millénaire médecine chinoise; mais elle ne guérit pas, tout au contraire.
(Photo SolidNet : 60ème anniversaire de la République populaire de Chine)

Ainsi Argenpress de juillet signalait que « selon les dernières informations, plus de 150 personnes sont décédées et plus de 1000 ont été blessées suite aux événements qui ont eu lieu […] à Urumqi », en République populaire de Chine. Le gouvernement chinois possède des preuves sérieuses que l’instigateur de ces violences est le Congrès mondial Uygur, dirigé par Rebiya Kadeer, qui a ses entrées au pays de l’Oncle Sam. Malgré les critiques d’organismes occidentaux, des dizaines de journalistes de ces pays ont pu se rendre sur les lieux pour juger par eux-mêmes de l’ampleur des troubles. Quelques jours plus tard, le gouvernement a revu les chiffres à la hausse: au moins 1680 blessés…

Parlant d’information, l’agence argentine rapporte que « le président chinois, Hu Jintao, a promis […] que son pays continuera d’informer sur les allées et venues du gouvernement et renforcera la diffusion de l’information, tout en lançant un appel aux médias de communication pour qu’ils respectent leurs responsabilités sociales. »

« Le président a aussi lancé un appel aux médias de masse pour qu’ils fassent la promotion de la paix, du développement international et contribuent à la construction d’un monde harmonieux dans une paix durable et la prospérité commune. »

« On considère que la Chine est un pays d’une seule nationalité puisque la population des minorités ethniques n'est que de moins de 1% du grand total. » Incidemment, ce qui est survenu à Urumqi ressemble beaucoup aux événements violents qui ont eu lieu l’an dernier à Lhasa, capitale du Tibet, autre région autonome chinoise. L’existence de provocateurs entraînés dans les deux cas est plus qu’évidente.

C’est ce qui a amené les autorités chinoises à suivre « la piste qui conduit à l’extérieur », puisque comme auparavant les fils conducteurs proviennent précisément de cette direction.

Toujours selon Argenpress, il appert que « d’autres organisations semblables qui opèrent sur le territoire états-unien et dans d’autres pays, sont somptueusement financées par des organismes non gouvernementaux états-uniens. Ces organisations sont partie intégrante de la politique extérieure états-unienne créées par les administrations antérieures et dont l’administration Obama ne renonce pas, à tout le moins de façon ouverte. »

Pour la ministre des Affaires étrangères des États-Unis, Hillary Clinton, la politique de son pays vise à :
* « encourager les puissances majeures en émergence, telle la Chine […] à devenir « des partenaires de plein droit » pour faire face aux défis mondiaux […] (Dessin Internet: guerrier chinois au sein de la société impériale)
* faire des ententes directement avec les peuples par-dessus les gouvernements, à travers des échanges éducatifs, d’entreprises, des initiatives, des accords avec la société civile (Clinton a dit qu’elle venait de nommer la première ambassadrice états-unienne pour les problèmes des femmes en général, et lance l’initiative pour que les communautés des diasporas vivant aux États-Unis aident leur pays d’origine.);
* de cultiver des relations plus flexibles avec les partenaires qui ne sont pas nécessairement d’accord avec nous sur tout. » À ce sujet, notons qu’au Canada, les citoyens aiment Obama et qu’en novembre 2009, d’après un sondage réalisé par le Historica-Dominion Institute, « neuf Canadiens sur 10 approuvent sa politique et que 71 pour cent ont une opinion favorable des Américains en tant qu’individus. »

La République populaire de Chine ouverte au monde

La République populaire de Chine, quant à elle, formera ses enfants dès le niveau primaire à l’enseignement de la langue anglaise. Un des directeurs du Ministère de l’éducation de la Chine, Sun Xiaobing, a confié à Argenpress que « les langues étrangères ne sont pas uniquement un outil pour la communication au travail, mais aussi une nécessité pour la vie quotidienne, pour pouvoir voyager à l’étranger et avoir la capacité de communiquer avec les citoyens d’autres pays. »

Et parlant de langues étrangères, soulignons que la station de Télévision centrale de Chine (CCTV) a lancé son canal en langue arabe. Le service en cette langue sera en ondes 24 heures par jour. « Environ 300 millions de personnes de 22 pays arabes pourront voir nos programmes à leur domicile au travers des services par satellite », selon un fonctionnaire de la chaîne, Zhang Changming, comme l’a rapporté Argenpress. Désormais, CCTV opère en quatre langues étrangères: anglais, espagnol, français et arabe.

Pour sa part, « l’Institut cubain d’Amitié avec les Peuples et la Maison des Arts et des Traditions de Chine invitent les personnes intéressées au concours « La Chine dans le temps », un concours ouvert à la littérature et aux arts plastiques. Ce sont le 60ème anniversaire de la proclamation de la République populaire de Chine et le 49ème du rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays qui sont à l’origine de ces célébrations. »
(Dessin Argenpress: "C'est pour un sondage, comment qualifieriez-vous votre qualité de vie sur une échelle de 0 à 10?
- Acceptez-vous les chiffres négatifs?" Une scène qui ne risque plus de se reproduire en Chine, où on y a vaincu la faim et la précarité du logement)

- 30 -

vendredi, novembre 20, 2009

CETTE HUMANITÉ EN MARCHE

AVANT-PROPOS: La Vie Réelle en est à roder une technologie nouvelle et des erreurs peuvent surgir; veuillez nous en excuser.

vol. 9, no. 34, 23 novembre 2009, $ 1.00

if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

Alors que la Ministre des Affaires étrangères (Secrétaire d’État), en tant que magistère des États-Unis, fait le tour du monde méthodiquement; elle (nous parlons de Hillary Clinton) signale au passage tout ce qui déplaît outre-Atlantique, à commencer par la lenteur des pays membres de l’OTAN, en Europe, à renforcer la coopération pour contrer les Talibans. Elle saisit l’occasion pour écorcher l’ancienne République démocratique allemande (RDA) fondée et dirigée par les communistes après la 2ème guerre mondiale, jusqu’à la chute du mur de Berlin. Une question d’idéologie, là aussi (sic). À l’Ouest, on dit que c’était le mur de la honte, alors que pour l’Est, c’était une frontière d’État. En passant, il existe dans le Sud des États-Unis, un mur entre ce pays et le Mexique où chaque année meurent plus de gens, que tous ceux morts pendant toute la durée du mur de Berlin –depuis 1961 à 1989-.


Ceci n’excuse pas cela, mais tant qu’à critiquer les communistes allemands, alors au pouvoir, avant l’annexion de la RDA à l’Allemagne de l’Ouest, sachons déterminer les tenants et les aboutissants, ainsi que les motifs invoqués par les autorités de Berlin-Est (la capitale de la RDA). Ils ont surtout prétexté la protection contre le sabotage économique et autres actes hostiles, souvent les fruits des manœuvres des nazis, toujours en goguette en Allemagne occidentale.


Les anciennes colonies


Le psychiatre, né Antillais et mort Algérien, Frantz Fanon, a écrit en 1959 que « le peuple colonisé est idéologiquement présenté comme un peuple arrêté dans son évolution, imperméable à la raison, incapable de diriger ses propres affaires, exigeant la présence permanente d’une direction. L’histoire des peuples colonisés est transformée en agitation sans aucune signification et, de ce fait, on a bien l’impression que pour ces peuples l’humanité a commencé avec l’arrivée de ces valeureux colons. » (L’An V de la révolution algérienne, éd. La Découverte, 2001, p. 176).
(Photo: saignée des colonies et modernisation de la France, dont le métro de Paris)


Ce qui peut expliquer l’assaut de l’administration Bush contre l’Irak. Évidemment, il a fallu un argument de taille. Al-Qa’ida et Ben Laden furent la trouvaille par excellence. Aujourd’hui, il faut trouver le moyen de réduire à néant le poids de cette organisation, en coupant les vivres. Le quotidien montréalais The Gazette affirme que : « Al-Qa’ida est d’après ce que l’on raconte, engagée dans une lutte où elle n’est plus capable d’entraîner d’éventuels terroristes, faut d’argent. Ce n’est peut-être pas un grand accomplissement après huit ans d’efforts, mais on devrait voir cela comme un signe encourageant. Mettre un terme au soutien financier est un travail difficile, coûteux et complexe, mais ça marche. »


Tous, même s’ils ne suivent pas l’actualité, jour après jour, savent que les choses ne s’améliorent pas vraiment en Irak. À ce sujet, le Parti communiste irakien, en condamnant l’attentat du dimanche 25 octobre qui a tué au moins 132 personnes et blessé plus de 500 autres, a déclaré : « Ce n’est pas par hasard que ce nouveau crime génocidaire avait pour objectif de répandre la mort et provoquer des destructions à l’échelle la plus grande possible, en visant les quartiers généraux de deux ministères et les bureaux du conseil provincial, à Bagdad. Ce n’est pas non plus une coïncidence que les personnes, qui sont les victimes de cette série de crimes barbares, en rendent responsables: les gangs terroristes, les éléments isolés du parti Baath de Saddam Hussein, Al-Qaeda, les milices et le crime organisé. »


Pour d’autres pays, la protection de l’environnement est aussi cruciale que la paix. Par exemple, le Parti communiste indien (marxiste), en prévision du Sommet de Copenhague de décembre 2009, affirme que : « malgré l’évidence croissante des dangers graves que posent les changements climatiques, les États-Unis et d’autres pays industrialisés s’entêtent à saboter les efforts [pour réduire les gaz à effet de serre]. En fait, les pays développés dirigés par les USA cherchent à faire porter le fardeau de la crise par les pays en voie de développement, particulièrement l’Inde, la Chine et les prétendues ‘économies émergentes’ ».


Le pays de José Marti


Suite à l’Accord entre la Colombie et les États-Unis qui rendront la première plus dépendante du puissant voisin du Nord; Fidel Castro a jugé bon, en novembre 2009, de rappeler que : « Cuba a démontré qu’elle n’avait pas besoin de troupes étrangères pour éviter la culture et le trafic des drogues, et pour maintenir l’ordre intérieur. »


Même si les mass média vouent le régime cubain aux enfers régulièrement et surtout Fidel, il semble qu’aux États-Unis des voix s’élèvent pour souligner, entre autres choses, qu’on devrait apprendre de Cuba (?!). Le maire Ray Nagin de la Nouvelle-Orléans en visite dans l’île a tenu à préciser, à l’Associated Press, que lors de la catastrophe qui a frappé sa ville, soit l’ouragan Katrina, ce n’était pas clair de qui relevait l’autorité.


« Le président et le gouverneur se renvoyaient la balle […] À Cuba, vous n’avez pas ce problème, le gouvernement dit : ‘Voici ce que nous allons faire, voilà les ressources que nous allons mettre en branle’ et c’est à peu près comme cela que ça se déroule. » (Photo Argenpress: Fidel Castro)


Fin octobre, le Comité national pour la libération des Cinq de Cuba, que nous espérons pour notre ami Antonio Guerrero et ses quatre camarades, a informé que le Conseil du travail de San Francisco (équivalent du Conseil du travail de Montréal de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec –FTQ) venait d’adopter une résolution supportant les Cinq de Cuba et leurs droits aux visites familiales. Pour référence, le Conseil du Travail de San Francisco est l’organisme local représentant l’American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO). Il regroupe 100 000 membres qui se répartissent dans 150 syndicats affiliés. La centrale est la plus grande association syndicale aux États-Unis et au Canada.


Parler de soutien à ces Cubains, injustement emprisonnés, c’est parler de progrès; c’est aussi se pencher sur l’avenir de la coalition qui a porté – il y a un an- le président Obama au pouvoir. Pour le président du Parti communiste des États-Unis, Sam Webb : « La coalition pour approfondir et consolider l’engagement de notre époque s’étend –à mes yeux- (et pour l’instant) du président Obama jusqu’au cœur du mouvement populaire : les travailleurs, les Afro-Américains, les Latinos et autres populations opprimées pour le motif de leur origine raciale, les femmes et la jeunesse. Cela inclut aussi ceux qui se sont abstenus aux dernières élections; les petites et moyennes entreprises; les adhérents de la base, déçus de la droite; de certaines sections du Parti démocrate; et même des entrepreneurs capitalistes – dépendant de la cause en jeu.
(Photo People's World: manifestation aux États-Unis pour la relance économique)


- 30 -






vendredi, novembre 13, 2009

LE SOLEIL DU BONHEUR


vol. 9, no. 33, 16 novembre 2009, $ 1.00
if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

Est-ce désormais le genre de la maison, mais voici que Marie Grégoire, ancienne députée du parti de la droite conservatrice au Québec, l’Action démocratique du Québec (ADQ), avoue dans Métro, fin août, « que l’on soit financier ou simple consommateur, il y a de toute évidence deux poids, deux mesures »? Signalons par ailleurs, que l’automne 2009 a marqué la débandade de ce parti politique. Les premiers commentaires entendus : une sacrée bonne chose…

La secrétaire générale du Conseil Central du Montréal métropolitain de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Dominique Daigneault, écrit dans le mensuel du syndicat, Unité : « que pour l’Île de Montréal [le taux de chômage] atteignait 12,2% en juillet 2009 ». Elle note que le chômage continue d’augmenter et conclut: « il est plus que temps d’en finir avec les faux-fuyants politiques sur le dos des sans-emploi! » C’est clair : il faut de l’action. Aux États-Unis, l’hebdomadaire communiste People’s Weekly World rapporte les propos du directeur à l’organisation de l’American Federation of Labor-Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO), Stewart Acuff, qui précise que dans leur lutte pour une loi favorisant le droit à la syndicalisation, le mouvement syndical « a réuni 200 000 lettres rédigées à la main; a logé 100 000 appels téléphoniques et livré plus du million de cartes postales sur la colline (parlementaire, ndlr).
(Photo People's World: sit-in de protestation d'employés de l'hôtellerie aux États-Unis, à l'automne 2009, appuyé par les syndicats)

Au Québec, il semble que le parti Québec solidaire épouse de mieux en mieux les revendications syndicales et pourrait représenter un choix sensé pour les travailleurs lors des prochaines élections. En France, la direction du Parti communiste français « a annoncé des initiatives pour continuer le Front [de la gauche] au-delà des élections européennes et pour l’ouvrir aux citoyens et groupes intéressés afin d’en faire une force majoritaire. [La secrétaire nationale] a aussi proposé à ses collègues, dans le Front de la Gauche : le parti de Gauche, la Gauche unitaire, République et socialisme de créer une plateforme pour ouvrir le débat à toutes les femmes et tous les hommes de gauche afin qu’ils prennent en charge le Front de la Gauche. »

Dans La force de l’âge, Simone de Beauvoir, a brossé un tableau de la vie de la classe ouvrière française avant la 2ème guerre mondiale. Elle relève que : « Grâce à la semaine de quarante heures, on pouvait voir le samedi matin des couples, montés sur des tandems, qui pédalaient vers les portes de Paris; ils revenaient, le dimanche soir, avec sur leurs guidons des bouquets de fleurs ou de feuillages. Des bandes de jeunes s’en allaient, sac au dos, camper dans les forêts des environs. Quelque chose avait été gagné et demeurait acquis. » (Gallimard, Paris, 1960, p. 321). C’est ce que l’on a appelé la « douce France ».
(Photo: Paris, entre l'Ancien et le Nouveau)


La gauche, c’est aussi le Venezuela dont Reuters rapportait en août « qu’il avait réduit son taux de pauvreté dans la première moitié de l’année, malgré la récession mondiale et une chute brutale des revenus du pétrole auprès des nations dépendantes de celui-ci, d’après les statistiques nationales. »

Argenpress informait aussi ses lecteurs « qu’à l’occasion de son 73ème anniversaire, le premier medium de communication radiophonique de l’État vénézuélien, Radio Nacional de Venezuela (RNV) –créé le 29 juillet 1936 d’après un décret présidentiel du gouverneur d’alors, Eleazar Lopez Contreras, - s’est mérité une place dans la revalorisation de la culture et la transmission de valeurs humaines, sociales, démocratiques, d’égalité des sexes, d’identité et des droits pour renforcer une conscience collective d’entraide qui contribuera à la construction de la patrie socialiste. »

Pendant ce temps, le Vietnam a évolué de façon spectaculaire, d’après l’Humanité in English. « Le taux de croissance voisine le 7% et le niveau de vie a doublé. […] Dans le contexte de la crise historique du capitalisme, la réémergence des vieilles civilisations telles que la Chine, l’Inde et le Vietnam s’avère un événement important pour le développement futur de notre humanité. Les valeurs humaines ne peuvent avoir qu’une dimension universelle que si elles intègrent la participation de tous les peuples de cette planète. »
(Photo SolidNet: Manifestation de travailleurs en Grèce)


À l’échelle internationale, la contribution du Canada ne pourra être autre que celle dessinée par The Gazette en août 2009: « Aucun parti politique ne ferait guère allusion à prolonger la date butoir de 2011 (pour le retrait des troupes canadiennes de l’Afghanistan, ndlr), qui ne fut d’ailleurs acceptée que par le Parlement. […] Demander au Canada de reprendre du service est seulement déraisonnable. » Les Canadiens chérissent la paix.

- 30 -

vendredi, novembre 06, 2009

LE VENEZUELA DANS LA MIRE

vol. 9, no. 32, 9 novembre 2009, $ 1.00

if you wish to read in english :lavienglish.blogspot.com

W.T.Whiney Jr. (journaliste états-unien)

People’s World (USA)
11 octobre 2009

Le dispositif états-unien pour contrecarrer les changements progressistes en Amérique latine inclut : le financement des groupes d’opposition de droite, le déploiement militaire dans toute la région et la patrouille de la quatrième flotte autour de tout le continent. Cette année, sept nouvelles bases ont été annoncées pour la Colombie, une au Pérou et deux au Panama.

Les efforts pour déstabiliser le gouvernement socialiste du Venezuela faisaient partie du lot. Les forces en présence incluent des militaires aguerris, anciennement au service du Venezuela et de la Colombie. Le coup raté pour destituer le président Hugo Chavez et la tentative de fermer la compagnie pétrolière d’État furent les premiers signes, il y a sept ans. Depuis, les formations paramilitaires colombiennes, liguées au gouvernement fantoche proaméricain de Colombie et les éléments de droite au Venezuela, sèment la pagaille. (Photo SolidNet: Lula et Zelaya, deux présidents de gauche sud-américains)

Des témoignages de source crédible indiquent que les paramilitaires complotaient pour assassiner le président Hugo Chavez.

Le journal El Nuevo Herald de Miami a publié récemment l’entrevue de Geovanny Velasquez Zambrano, présentement emprisonné. Cet ex-paramilitaire a déclaré qu’il avait participé à deux réunions il y a presque dix ans lors de laquelle Manuel Rosales, alors maire de Maracaibo, avait offert 25 millions $ pour tuer Chavez. Il a fait allusion à des sources des États-Unis. Velasquez a rapporté que le chef des paramilitaires, Jorge Ivan Laverde – connu sous le pseudonyme de « el Iguano » - avait accepté l’offre : « J’ai les gars pour tuer ce monsieur. »

Les comploteurs ont établi un camp d’entraînement à Catatumbo pour préparer des incursions vers le Venezuela. Le groupe même de Velasquez est entré au Venezuela en 2000. Selon le Nuevo Herald, un autre prisonnier, a accusé les officiers de haut rang de l’Armée colombienne d’avoir orchestré les aventures paramilitaires.

De 2000 à 2008, Rosales a gouverné l’état frontalier de Zulia. En 2006, il était le candidat de droite pour le poste de président qu’il n’a pas gagné. Cette année-là, il aurait rencontré encore les paramilitaires colombiens dans une ville frontalière. Depuis, il a fui au Pérou en avril.

Fin septembre, la présentation sur vidéo du témoignage de Velasquez devant la justice colombienne a été reprise par le site Internet de Al Jazeera, avec le commentaire de l’avocate Eva Golinger. Interviewée par TeleSur, elle a décrit l’intrusion paramilitaire au Venezuela comme « une partie de ce que les États-Unis considèrent comme une guerre irrégulière [utilisant] des groupes militaires pour promouvoir des actions violentes. » Elle estime que l’assassinat du procureur en chef du Venezuela en 2004, Danilo Anderson, en est un exemple. Citant un document du Commandement sud -états-unien- daté du 13 avril 2003, Golinger a accusé Washington de créer de nouvelles « Forces unies d’autodéfense du Venezuela » organisées par les paramilitaires des Forces unies d’autodéfense de Colombie.
(Photo: Radio Centre-Ville, indépendante, progressiste et multilingue, à Montréal)

Golinger a rappelé l’arrestation en 2004 de plus de 100 paramilitaires colombiens stationnés dans une ferme près de Caracas qui préparaient l’assassinat de Chavez. Elle a estimé que 3 000 paramilitaires colombiens sont actifs au Venezuela présentement. S’appuyant sur les révélations de Geovanny Velasquez, la Procureure générale du Venezuela, Luisa Ortega, a récemment entrepris une enquête sur les menaces des paramilitaires contre le président Chavez.

De tels rapports ne sont pas nouveaux. Dans des entrevues aux média en 2003, en 2006 et le 3 septembre dernier, l’ancien officier colombien pour les questions d’espionnage, Rafael Garcia, incarcéré pour corruption, a clamé que les dirigeants du gouvernement colombien ont conspiré avec les chefs paramilitaires pour créer l’agitation au Venezuela et assassiner les dirigeants vénézuéliens, incluant Chavez. Dans un récent reportage, télévisé par Noticias Uno et diffusé par TeleSur, Garcia a affirmé qu’ « il s’agissait d’un complot généralisé contre le gouvernement vénézuélien dans lequel le DAS (sa propre agence d’espionnage) et des factions du Bloc du nord [des paramilitaires] ont participé. » Des officiers dissidents de l’Armée vénézuélienne étaient impliqués.

Un officier de l’Armée colombienne emprisonné, aussi interviewé par El Nuevo Herald, a confirmé l’information. Mauricio Llorente, un gradué de l’École des Amériques, accusé d’avoir permis les massacres des paramilitaires à Catatumbo en 1999, a indiqué que le « soldat professionnel » José Misael Valero Santa (connu aussi sous le pseudonyme de « Lucas »), alors qu’il était sous son commandement, se préparait à tuer Chavez. Llorente a dit à l’intervieweur que Lucas commande toujours 1 000 paramilitaires.

À Miami, les exilés de droite cubains et les ex-officiers militaires vénézuéliens, ainsi que de riches exilés maintiennent un projet conjoint anti-Chavez. Comme les groupes similaires cubano-américains, la prétendue Union patriotique vénézuélienne organise des séances d’entraînement dans les Everglades.

Le supérieur du FBI, à la retraite, pour la région de Miami, Hector Pesquera, a participé aux activités en 2003 au Panama où selon Nuevo Herald, l’assassinat du Procureur Danilo Anderson a été planifié. Étroitement lié aux honchos Cubano-Américains de Miami, Pesquera a dirigé l’enquête du FBI menant à l’accusation et la sentence truquée des prisonniers politiques, connus sous le nom des Cinq de Cuba. (Photo SolidNet: enseigne à Cuba réclamant la liberté des Cinq, la vérité et la justice)

Eva Golinger a révélé que le but du séminaire organisé conjointement en mai dernier par l’Institut conservateur Cato à Washington et une organisation non gouvernementale financée à même des fonds états-uniens à Caracas était « d’introduire la jeunesse aux tactiques de ‘coup graduel’ et à la subversion. » La déstabilisation et la réduction à néant de l’autorité sont des outils traditionnels des États-Unis pour maintenir leur hégémonie. Par l’Opération Mongoose dans les années 1960, les saboteurs ont plongé Cuba dans des tentatives d’assassinat, des insurrections de guérilla, des sabotages généralisés et le terrorisme. Une décennie plus tard au Chili, juste avant le coup de Pinochet et la mort du président Allende, ils « ont provoqué l’effondrement de l’économie » et entrepris des meurtres sélectifs.

(Traduit de l’anglais par Daniel Paquet, 17 octobre 2009)

- 30 -