jeudi, janvier 07, 2010

LE CANADA ET L'AFGHANISTAN: LA PAIX

APPEL À LA RAISON DES COMPATRIOTES CANADIENS!


vol. 10, no. 2, 11 janvier 2010, $ 1.00


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Le gouvernement états-unien fait des appels du pied pour que le Canada poursuive son engagement en Afghanistan. Ce n’est pas clair : est-ce en tant qu’armée combattante? Le parlement canadien s’est engagé à retirer les troupes pour 2011, l’an prochain, tiendra-t-il parole? Est-ce que la paix sera revenue dans ce pays? Les Canadiens sont en très grande majorité opposés à la guerre, et ils sont indignés (voire irrités) par la mort de quatre jeunes soldats canadiens survenue pendant la période des Fêtes 2009-2010, ainsi que celle d’une jeune journaliste de l’Alberta, Michelle Lang. Pourquoi sont-ils morts? Les esprits se radicalisent : va-t-on en finir bientôt avec les Talibans? Quand? Pourquoi? Comment? Beaucoup d’interrogations, mais peu de réponses… (Photo People's World: Manifestation contre la guerre aux États-Unis, 2009)

Le temps n’est-il pas venu à des solutions hors de l’ordinaire? Il faut sortir des ornières. Au Québec (parce que c’est la partie du Canada que nous connaissons le mieux), les partis politiques pourraient former ce qu’à l’occasion, différents mouvements mettent sur pied : une table de concertation ou encore un comité ad hoc. D’abord la composition : les partis politiques fédéraux, si ce n’est officiellement à tout le moins par le biais de personnalités ou de porte-paroles qui leur sont proches. Ils seraient du parti conservateur (parti au pouvoir et minoritaire), du parti libéral, du nouveau parti démocratique, du bloc québécois, du parti vert et aussi, même s’il est encore marginal, du parti communiste.

Ceux-ci se pencheraient sur deux objectifs : au premier chef, sur un appel à une conférence internationale, dans le cadre de l’Organisation des Nations Unies (ONU), pour l’instauration et le maintien de la paix en Afghanistan. Ensuite, sur un plan de reconstruction et de normalisation économique du pays.

Pour y arriver, les participants à une telle rencontre étudieraient la proposition du Parti communiste du Pakistan, appelant à la formation d’une force militaire d’intervention issue de pays islamiques. Elles seraient partie non prenante au conflit en cours, et agiraient sous l’égide, le support et la direction de l’ONU, en concertation avec les autorités afghanes. La population locale serait rassurée par la présence de coreligionnaires qui garantiront la paix et permettront aux citoyens de vivre en sécurité et dans le respect de leur culture. Les organismes non-gouvernementaux (ONG) pourraient contribuer à la mise en place généralisée de services à la population : santé, éducation…

En ce moment, c’est l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) qui dirige l’occupation en Afghanistan. La remplacer par l’ONU n’est pas un jeu de chaises ou « jouer sur les mots ». Les populations et leurs dirigeants font une différence entre les deux organismes, d’autant plus que l’OTAN est davantage associée aux États-Unis qui ne sont pas nécessairement reconnus pour contribuer à la paix dans le monde. Ça ne veut pas dire que les citoyens de notre voisin du Sud sont d’abord et avant tout des gens belliqueux et agressifs. Le système économique des États-Unis impose, comme logique, la guerre. L’industrie militaire y est justement un moteur de stimulation de l’économie. L’égoïsme de certains dirigeants les amène à vouloir s’approprier, en plus, les richesses d’autres pays et à semer la désolation couplée à la misère matérielle et morale. Le président Barack Obama avait écrit dans The Audacity of Hope en 2006 : « Plus les forces de maintien de la paix de l’ONU sont efficaces en faisant face aux guerres civiles et conflits sectaires, le moins nous avons à intervenir globalement dans les régions que nous aimons voir stabilisées. » (Random House of Canada Limited, Toronto, 2006, p. 379).
(Photo People's World: convoi militaire états-unien en Afghanistan, observé par une femme du pays, 2009)

Un bel avenir pour un beau pays

Avec la présence d’un contingent « musulman », le niveau de violence chuterait dans le pays, les dirigeants locaux (dont les chefs de clans ou de tribus) collaboreraient avec un gouvernement central respecté et soucieux des traditions. On ne peut imposer une révolution sociale et politique. Il faut donc accepter que des modes de vie ancestraux survivent temporairement par endroits, tout en encourageant des « innovations » de taille comme ce qui a déjà existé autrefois à Kaboul dans la capitale, avant les Talibans; c’est-à-dire la mixité scolaire, donc la présence de fillettes dans les salles de classe, et plus généralement la participation des femmes à la vie dans la société. Dans les années 1970, cette ville était le lieu de rendez-vous des hippies de l’Occident; les femmes afghanes se promenaient en mini-jupes. Il faisait bon vivre et la musique occupait tout l’espace qui fait qu’un peuple peut être heureux : The Moody Blues ou Pink Floyd n’étaient pas plus étranges que les rythmes orientaux de Fairouz.

Peut-être que,- la paix retrouvée-, des spécialistes afghans (des médecins par exemple) retourneront dans leur pays d’origine. Le peuple devrait accueillir les bras ouverts des professionnels de leur nationalité. Enfin, ça tombe sous le sens…

Politiquement, le pays devrait être une république démocratique et populaire, gérant les grandes firmes (énergie, transport, mise en valeur des ressources naturelles, etc.) pour le bien du peuple entier et permettant aux petites et moyennes entreprises (élevage, construction, agriculture, etc.) de prospérer et de soutenir des marchés florissants dans les villes et villages de l’Afghanistan. Il y aurait un parlement élu, la liberté d’expression et de circulation des idées démocratiques. Bien entendu, la culture nationale serait encouragée et propagée librement. Étant donné que la force de maintien de la paix serait islamique, il y aurait moins de risque de blesser la sensibilité de la population compte tenu de ses convictions intimes et religieuses.

Financièrement, les gouvernements occidentaux seraient mis à contribution; on utiliserait le budget militaire actuel pour le verser au volet humanitaire. De toute façon, les pays en discuteront auparavant. Ce serait un autre aspect de la Conférence internationale de l’ONU pour la paix en Afghanistan.

La paix retrouvée

Il va s’en dire que les Canadiens seraient fiers de toute l’initiative. Toutes les troupes occidentales seraient rapatriées dans leur pays respectif. Peut-être que ce serait le modèle à des politiques futures dans le cas de conflits internes, que ce soit en Somalie ou encore au Soudan.

Pour ce qui est de la culture du pavot, ne vaut-il pas la peine de se remémorer l’expérience du Viet Nam? Pendant la guerre, le pays était un fournisseur important de drogue dure. Il semble que ce n’est plus le cas aujourd’hui.

C’est probablement angélique et naïf que d’envisager un tel programme, mais il faut rêver un peu, sortir des sentiers battus. Il en va de l’avenir des Canadiens, des Afghans et des milliers de jeunes gens qui se battent en ce moment, au détriment aussi du peuple afghan. Les Talibans n’ont rien à voir avec les populations locales. Elles se rallieront rapidement à des troupes musulmanes dont le but est la paix.

Au Canada, nous sommes confinés dans une logique sordide et sans issue : ou bien nous restons et nous comptons les victimes, ou nous quittons et d’autres comptent leurs victimes. C’est pourtant terminé le temps des guerres de religion qui ont perduré si longtemps en Europe.

Pour ce qui est des terroristes, ils sont peut-être en Afghanistan. Mais est-ce que ce sont ceux-là même qui menaçaient les États-Unis du temps de Bush? Car alors là, il faudra les chercher longtemps… Finalement, ne devons-nous pas rappeler que du pétrole transite par ce pays : des anciennes républiques soviétiques d’Asie mineure vers le Pakistan. Ne serait-ce pas plutôt cela la cause de l’acharnement à conserver des troupes de combat, soit pour les multinationales de l’énergie?


Voilà tout ce qu’un comité québécois pour la paix en Afghanistan – extra parlementaire- pourra initier, élucider et soulever auprès de tous les députés canadiens et autres militants de partis politiques. Ce sera le retour vers les traditions des Casques bleus qui ont fait du Canada un havre de paix. (Photo: famille et amis pakistanais, à Montréal, pendant la période des Fêtes du Nouvel An, 2009-2010).



-30-


1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Voilà une proposition raisonnable pour en finir avec une guerre qui ne va nulle part ni pour l'Occident ni pour les Afghans.

Claude Morin

8:01 a.m.  

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