CAPITALISME
vol. 8, no. 15, 1-15 novembre 2008, $ 1.00
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Contrairement aux valeurs du capitalisme, le leader communiste Lénine, déclare par exemple dans son ouvrage L’État et la révolution, que: « l’Etat pourra s’éteindre complètement quand la société aura réalisé le principe: « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins », c’est-à-dire quand les hommes se seront si bien habitués à respecter les règles fondamentales de la vie en société, et que leur travail sera devenu si productif, qu’ils travailleront volontairement selon leurs capacités. »
En ce moment, il y a peu d’Etats socialistes; Cuba fait exception. C’est peut-être difficile d’expliquer que matériellement ils vivront mieux d’ici dix ou quinze ans et qu’ils jouiront davantage des bienfaits de la technologie et du progrès économique alors qu’ils sortent de deux ouragans dévastateurs et que par le biais de leur famille à l’étranger (à Miami par exemple) ou des coopérants (le corps médical cubain oeuvrant un peu partout à travers le monde), on parle à une partie de la population des « richesses » des pays capitalistes. C’est leur conscience révolutionnaire qui subjectivement leur permet d’avoir d’autres objectifs dans la vie. Malgré tout, les politiques du gouvernement des USA visent plutôt à dévaster davantage le pays, en espérant que les leaders historiques de la révolution ne seront pas remplacés par de nouvelles générations et que les citoyens de Cuba redeviendront « libres » comme les citoyens de la Nouvelle-Orléans, à titre d’exemple.
Pourtant le monde capitaliste est en panne. N’a-t-on pas vu le président de la France (et de l’Union européenne), Nicolas Sarkozy souhaiter, selon la Société Radio-Canada: « un sommet mondial sur la redéfinition du capitalisme » pour affronter la crise économique. Il vise notamment les pays riches. Pour cela, le ministre brésilien des Finances, Guido Mantega, a critiqué le Fonds monétaire international (FMI), dans Argenpress du 15 octobre, « pour présenter les pays avancés comme modèles à suivre. »
Le lendemain, l’ancien président cubain Fidel Castro, toujours dans Argenpress, évoque le fait que « les pays capitalistes européens, saturés de capacité productive et de marchandises, qui ont besoin désespérément de marchés pour éviter le chômage chez les ouvriers et les experts en services, pour les épargnants perdant leur argent et les paysans ruinés, alors qu’ils ne sont pas en position d’imposer leurs conditions et leurs solutions au reste du monde. Alors que les chefs des plus importants pays émergents et de ceux qui, pauvres ou pillés économiquement, proclament qu’ils sont victimes d’échanges inégaux. »
Quelques élections indigestes
Argenpress qui n’était pas avare de commentaires sur la situation actuelle donne la tribune encore une fois à Fidel Castro qui relève que « de son côté le candidat républicain [John McCain], qui cultive sa réputation d’homme belliqueux, fut un des pires élèves de sa promotion à West Point. Il ne connaissait rien des mathématiques, d’après ce qu’il a confessé, et encore moins des sciences économiques compliquées. Sans doute, son adversaire le dépasse en intelligence et sérénité. »
Il poursuit: « Dans la grande démocratie que sont les États-Unis, la moitié de ceux qui ont le droit de voter ne sont pas inscrits; de ceux qui sont inscrits, la moitié ne votent pas et seulement 25 pourcent des électeurs le font pour désigner les dirigeants. Beaucoup de ceux qui cette fois-ci désireraient voter pour le candidat noir ne pourront le faire. »
Mentionnons qu’au Canada, seulement 60% des citoyens se sont prévalus de leur droit de vote en octobre dernier. Pendant ce temps, People’s Voice, informe que la guerre en Afghanistan « coûtera aux contribuables $ 22 milliards. » (1-15 octobre 2008). On en a que peu parlé pendant la course électorale.
Pour résumer le dilemme, l’écrivain allemand Bertolt Brecht a écrit dans les Arts et la révolution: « Aussi longtemps que nous ne pourrons vivre qu’en recherchant la bonne affaire, aussi longtemps que l’on dira « toi ou moi » et non « toi et moi », aussi longtemps qu’il s’agira non de progresser, mais de devancer les autres – aussi longtemps il aura la guerre. Aussi longtemps que le capitalisme existera, aussi longtemps la guerre existera. » The Gazette du 2 octobre reprend le propos du général états-unien David McKiernan, commandant en chef de l’OTAN en Afghanistan à l’effet qu’il « n’y a pas de progrès qui se fait en Afghanistan où 2 500 soldats canadiens sont déployés. » Déjà, près de 100 d’entre eux sont morts, sans compter les mutilés et blessés, tant physiques que mentaux.
Ceux qui prônent la guerre sont attendus « dans le détour » comme on dit au Canada. Fidel Castro, lui, note: « en matière électorale, nous ne pouvons être sûr que d’une seule chose: aux prochaines élections en Grande-Bretagne, Gordon Brown ne sera pas élu premier ministre. » C’est son poste actuel.
Cependant, il y a guerre et guerre. Quand il fallait lutter contre le nazisme en Europe, il tombe sous le sens que l’effort de guerre au Canada était justifié. Au Canada, plus particulièrement au Québec, beaucoup se sont vantés qu’un grand oncle ou encore un ami de la famille se soit caché dans le bois et ait déserté avant d’être recruté. Il y a même un film qui vient de sortir sur le sujet, d’après Métro du 17 octobre 2008. Était-ce héroïque que de fuir une certaine responsabilité civique et politique (même si elle était risquée et dangereuse) et surtout d’en faire un objet de fierté plus de 60 ans plus tard?
Enfin, signe des temps, c’est la revue catholique Notre-Dame du Cap qui cite des auteurs communistes: « On devrait toujours se voir comme des gens qui vont mourir le lendemain, c’est ce temps qu’on croit avoir devant soi qui vous tue. –Elsa Triolet. »
Changement de propos, malgré le scepticisme et la moquerie de certains porte-parole syndicaux au Québec, le 15ème congrès national des syndicats chinois s’est ouvert dans ce pays. Le parti communiste a lancé un appel aux syndicalistes pour qu’ils protègent mieux les droits légitimes et les intérêts des travailleurs et expriment davantage les opinions des membres. En accord avec la Loi sur les syndicats du pays, ceux-ci sont des organisations collectives formées par les travailleurs de leur plein gré qui doivent « représenter et défendre les intérêts des travailleurs et protéger leurs droits légaux. »
1917
Répondez Moscou… Ici Montréal… Répondez Moscou…
Cette fois, ce n’est pas dans les classiques de la littérature marxiste, en particulier de Lénine, qu’on peut facilement trouver un guide pour surmonter définitivement le capitalisme en Russie. Pourtant, la révolution, qui célèbre en novembre ses 91 ans, est toujours vivante dans la conscience des travailleurs de part le monde entier qui luttent pour une vie meilleure, juste et sans exploitation. Elle ne doit pas être réservée à un petit nombre mais devenir l’engagement de la majorité des ouvriers. D’où l’importance des syndicats, des associations de travailleurs et des partis populaires, tel le Québec solidaire qui chérissent les idéaux de liberté et de bonheur. La base matérielle, dixit Brecht en 1936: « pour la première fois [de l’histoire et en Union soviétique], de grandes masses humaines possèdent leurs moyens de production et empêchent les individus d’utiliser leurs dons pour exploiter autrui. »
Seitchass gavarit Moskva!
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