mardi, octobre 07, 2008

HASTA LA VICTORIA SIEMPRE! AMEN...

vol. 8, no. 14, 16-31 octobre 2008, $1.00

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Avant-propos

Comme le constatait le quotidien The Gazette du 19 septembre : « deux électeurs sur trois – une grande majorité en d’autres termes- n’ont pas l’intention de voter conservateur. Le fait est que les Conservateurs gagneront de toute façon.(sic) Mais ça ne sera pas parce que les Canadiens ont dérivé vers la droite. Le problème découle du vote non-conservateur, divisé parmi quatre partis au centre et à gauche: les Libéraux, le Bloc québécois, le NPD et les Verts. » La journaliste dira plus loin que : « lorsque les Conservateurs formeront le gouvernement, ils devront se rappeler que leur vision n’est pas partagée par la majorité de leurs concitoyens. Et ne pas agir comme si elle l’était. » Peut-être que cette élection excitera les militants de l’Action démocratique du Québec, surtout au chapitre des mesures rétrogrades. Pour La Presse du 11 septembre, il ne fallait pas se leurrer « même si Mario Dumont avait indiqué que ses députés et militants étaient libres d’appuyer qui ils voulaient durant la campagne électorale, il est clair que la grande majorité des adéquistes travailleront main dans la main avec les candidats conservateurs. » Dans un numéro subséquent, on analysera la démarche du mouvement syndical, dont la CSN lors de ces élections, en prévision de la prochaine campagne provinciale. Est-ce que les syndicats appuieront le parti Québec solidaire? D'ici là, La Vie Réelle réitère son appui au Nouveau parti démocratique au Québec.

Dans un monde bien matériel

Novalis publie six fois par année Prière. Son directeur, Jacques Lison, dans l’avant-propos au numéro consacré à Martin Luther King Jr., écrit: « [la prière chrétienne] fait entrer [les fidèles] immanquablement dans les mœurs de Dieu qui a en horreur le mal-être dont souffre encore beaucoup trop l’humanité. » Même si La Vie Réelle ne croit pas en Dieu, elle ne peut que souscrire à l’esprit du commentaire de M. Lison. Celui-ci va plus loin dans l’éditorial de septembre 2008 de Prions en Église: « Ne confond-on pas un peu trop légèrement les difficultés inhérentes à la vie avec les revers et les injustices qui la rendent parfois effectivement insupportable. Et qu’entend-on par rêve? Lorsque Martin Luther King lança le 8 août 1963 son fameux « I have a dream… [Je fais un rêve], il ne parlait certainement pas de trouver refuge dans l’imaginaire ni de « faire abstraction de toutes les limites humaines. »

Il ne s’agit pas ici de courtiser les catholiques. Mais force est de nous rendre compte qu’ils défendent des valeurs vraiment très proches de celles dont le parti communiste veut se faire le porte-drapeau. Et puis, il faut bien le reconnaître le peuple canadien-français, en particulier, malgré la révolution tranquille et les grandes réformes qui ont marqué l’histoire du Canada (surtout du Québec) depuis les dernières décennies, est demeuré profondément croyant. Bien sûr ce n’est plus exprimé par la participation à la messe dominicale, mais c’est ressenti plus intimement. Les ouvriers canadiens-français croient en une force surnaturelle, un pouvoir omnipotent et omniprésent, un Dieu en somme, qui est à l’origine du monde et qui serait le dernier et seul juge à notre mort. L’Église catholique est sûrement au fait de cette nouvelle sensibilité.

Mais qu’est-ce qui distingue les communistes des catholiques? Eh bien, il y a un siècle (1908), Lénine, rédigea un ouvrage philosophique Matérialisme et empiriocriticisme dans lequel il affirma que : « 1° le monde physique existe indépendamment de la conscience humaine et exista bien avant l’homme, bien avant toute « expérience des hommes »; 2° le psychique, la conscience, etc., est le produit supérieur de la matière (c’est-à-dire du physique), une fonction de cette parcelle particulièrement complexe de la matière qui porte le nom de cerveau humain. » (p.236). Pour ce révolutionnaire russe: « […] Dieu est sans contredit le dérivé de l’expérience socialement organisée des êtres vivants. » (p.238).

Néanmoins, la question ne pourra être résolue que par le développement des sciences, le débat d’idées, l’échange pacifique et serein, soit une discussion, non pas stérile, mais propre à rapprocher les protagonistes. De toute façon, il n’y a pas urgence en la demeure pour trancher la question; nous avons le temps, tout le temps devant nous!

Plutôt fataliste, la journaliste au Soleil de la ville de Québec, Louise Lemieux, dans le cadre des Jeux Olympiques de Beijing, a conclu trop hâtivement (en donnant la parole à des « spécialistes sinologues ») que les Chinois sont plus matérialistes que communistes! C’est un point de vue que La Vie Réelle ne partage pas.

Commençons par ce terme: matérialisme. Pour Lénine: « Il faut, pour être matérialiste, admettre la vérité objective qui nous est révélée par les organes des sens. Admettre la vérité objective, c’est-à-dire indépendante de l’homme et de l’humanité, c’est admettre de façon ou d’autre la vérité absolue. » (p. 135-136). Ce qu’il faut reconnaître, c’est la soif de consommer du peuple chinois. Cela fera son temps, voilà tout! C’est un peuple qui a consenti à d’énormes sacrifices de par le passé, qui a connu des famines et des privations sans nom; nous ne sommes pas en droit de leur faire la morale.

Pour le grand écrivain français Louis Aragon: « […] il suffit d’employer les mots dans leur sens. Qui porte le nom de bon sens. Pour vous, pour moi, pour tous ceux, quelle que soit leur idéologie, qui ne disent point une chose pour cacher qu’ils en font une autre. Je sais bien que le bon sens est une chose décriée, mais le courage consiste à dire ce qui est, même si cela n’est pas flatteur. Je sais bien que les gens qui marchent sur la tête parleront de leur liberté de le faire, et de leur droit à nier le bon sens.
Bien. Ils sont libres de marcher sur la tête. Mais je suis libre de leur interdire de marcher sur la tête
sur mes pieds. » (Europe, no. 16, avril 1947).

Et appeler un chat un chat, c’est toujours pour les journalistes nord-américains, à l’évidence, de dénoncer avec leur plume la guerre en Irak qui coûte 20 milliards $ par mois, qui a fait plus de 4 000 morts et des milliers de blessés chez les soldats états-uniens (qui en plus doivent batailler ferme pour recevoir l’assistance médicale requise par leur état), d’après le président de l’American Federation of State, County, and Municipal Employees, Gerald McEntee, qui a pris la parole devant la délégation de son syndicat en marge du congrès démocrate à Denver, en août dernier, et dont les propos ont été recueillis par le People’s Weekly World.

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