mardi, janvier 03, 2012

LES PROCHAINES ÉLECTIONS AU QUÉBEC

Commentaire politique

vol. 12, no. 1, 4 janvier 2012

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Attention, que se passe-t-il? Sous le prétexte d’une critique constructive à l’égard du parti Québec solidaire, ne voilà-t-il pas que La Vie Réelle, sans s’en rendre vraiment compte se range derrière la droite. Un ami du Parti communiste du Québec (section du Parti communiste du Canada) nous a heureusement rappelés à l’ordre. Mais qu’est-ce que c’est l’isolement parfois!

Il faut que le lecteur sache que La Vie Réelle rejoint beaucoup de « bourgeois ». Voyons ce que les fondateurs du communisme disent à ce propos :
« … au moment où la lutte des classes approche de l’heure décisive, le processus de décomposition de la classe dominante, de la vieille société tout entière, prend un caractère si violent et si âpre qu’une petite fraction de la classe dominante se détache de celle-ci et se rallie à la classe révolutionnaire, à la classe qui porte en elle l’avenir. De même que, jadis, une partie de la noblesse passa à la bourgeoisie, de nos jours une partie de la bourgeoisie passe au prolétariat, et, notamment cette partie des idéologues bourgeois qui se sont haussés jusqu’à la compréhension théorique de l’ensemble du mouvement historique. De toutes les classes qui, à l’heure présente, s’opposent à la bourgeoisie, le prolétariat seul est une classe vraiment révolutionnaire. » (Marx et Engels, Manifeste du Parti communiste,Londres, 1848, p. 5, http://www.marxisme.fr/)

Les conceptions théoriques des communistes ne reposent nullement sur des idées, des principes inventés ou découverts par tel ou tel réformateur du monde. Elles ne sont que l‘expression générale des conditions réelles d’une lutte de classes existante, d’un mouvement historique qui s’opère sous nos yeux. L’abolition des rapports de propriété qui ont existé jusqu’ici n’est pas le caractère distinctif du communisme. (Marx et Engels, Ibidem, p. 7)

C’est donc avec une certaine joie que nous avons lu dans le journal Métro (Montréal) que « le porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir, se rend sur la ligne de piquetage de l’usine de papiers White Birch, près de Québec, afin d’appuyer les travailleurs mis à pied le 9 décembre. (Métro, Ça se passe aujourd'hui, mardi 3 janvier 2011, p. 3)

Sans doute que les travailleurs en grève de la compagnie Rio Tinto Alcan à Alma au Saguenay-Lac St-Jean recevront l’appui de Québec solidaire aussi.

Les tabloïds diffusés gratuitement dans le métro de Montréal ont, parallèlement évalué la présentation de l’émission de télévision Bye Bye 2011, qui salue la fin de l’année. Métro titre : « La politique écrase le Bye Bye 2011 »; Amir Khadir y est imité par le comédien Joël Legendre : « son Amir Khadir (Capitaine solidaire) restera-t-il gravé dans les mémoires…? Pas sûr. (Métro, La politique écrase le Bye Bye 2011, mardi 3 janvier 2012, p. 12)

Le 24H, lui, écrit :

« Les créateurs du Bye Bye 2011 auraient-ils dû décoller un peu le nez de l’Assemblée nationale et des politiciens...? Même les parodies d’émissions de télévision, habituellement nombreuses dans les Bye Bye, ont presque toutes servi à se moquer de la classe politique. Cette omniprésence de politique municipale, provinciale et nationale (Stephen Harper est passés joyeusement au tordeur) a malheureusement laissé bien peu d’espace aux autres manchettes des derniers mois. » (24H, Un Bye Bye trop politique?, le 3 janvier 2012, p. 12)

On ne souffle guère mot du député Khadir.

Finalement, la critique était un peu courte. Elle témoigne du fait qu’il y a un clivage entre les tenants du progrès et ceux du statu quo. Visiblement, la droite constate que Québec solidaire pourrait jouer un mauvais tour aux partis traditionnels que sont le Parti libéral du Québec, le Parti québécois et la « nouvelle » Coalition de l’ex-ministre péquiste, François Legault.

Une bévue : l’amalgame Ben Laden et Kadhafi; ils étaient des frères ennemis et non pas des comparses. Un doute : les asiles au Québec? Politiques ou pour patients psychiatriques? Une absurdité : réduire la stature du premier ministre Stephen Harper au rang de simple exécutant, alors qu’il est un homme intelligent et habile. Il n’a pas l’heur de plaire aux Québécois, mais il ne faut pas le sous-estimer.

Finalement, il y avait cette interrogation : que vient-il après le progrès économique au Québec? Le Plan Nord? Les réponses sont équivoques. Ne pourrions-nous pas parler de bonheur?

« Néanmoins, de toute évidence le bonheur ne saurait se passer des biens extérieurs, comme nous l’avons dit. En effet il est impossible ou tout au moins difficile de bien faire si l’on est dépourvu de ressources. Car bien des actes exigent, comme moyen d’exécution, des amis, de l‘argent, un certain pouvoir politique. Mais ici se pose une question embarrassante : le bonheur est-il susceptible d’être enseigné, d’être acquis par l’usage ou à la suite de quelque entraînement? (Aristote, Éthique de Nicomaque, Classiques Garnier, Paris, 1961, p. 31) … s’en remettre au hasard pour ce qui est essentiel et souverainement beau, ce serait émettre la plus fausse note. (Aristote, Ibidem, p. 33) Nous avons reconnu comme la plus élevé la fin de la science politique; car celle-ci s’occupe de rendre les hommes tels qu’ils soient de bons citoyens, pratiquant l’honnêteté. (Aristote, Ibidem, p. 33)

Que pouvons-nous attendre de plus de notre société?

« Notre civilisation, envahie depuis longtemps par une mystique unilatérale du travail, nous habitue à penser qu’il constitue une valeur souveraine, dont dépendent totalement les autres. Les antiques avaient une autre conception : ils pensaient que l’homme vrai n’est possible que dans un loisir indéfini, et donc que le véritable humanisme ne peut se développer dans les besognes ingrates de la subsistance. On se rappelle l’expression cicéronienne otium cum dignitate, par laquelle il exprimait la définition de l’homme complet : une 'vie de loisir’ échappant aux contraintes du travail obligé, ‘grâce à un standing socio-économique’; et les Grecs, pour qui l’école (scholè) était synonyme de ‘loisir’, ne pensaient pas autrement : les classes qui vivaient en loisir pouvaient envoyer leurs enfants aux écoles! » (La civilisation des loisirs, Marabout Université, Verviers (Belgique), 1966, p. 61)

Ce n’est pas pour tourner le fer dans la plaie, mais c’est ce qu’on nous promettait au tournant des années 1970. Ne serait-il pas temps de passer de la coupe aux lèvres?

NOTA BENE: Anggun, Mon Meilleur Amour, vous attend sur le titre du présent article.

danieleugpaquet@yahoo.ca

jeudi, novembre 10, 2011

L'INSTITUT PHILIPPE-PINEL DE MONTRÉAL

vol. 11, no. 12, 10 novembre 2011

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Quoi, vous ne connaissez pas le Dr. Pinel? Ah, bon, vous voulez savoir où se trouve sa clinique? C’est pour le rencontrer?

Bien, nous ne vous ferons pas languir. Philippe Pinel est un médecin français dont l’œuvre a grandement influencé l’évolution de la psychiatrie. Il a vécu de 1745 à 1826. On comprendra qu’il a été influencé et motivé par les idées de la grande révolution française de 1789. Il a mené des réformes importantes au sein des hôpitaux français et a libéré les aliénés de leurs chaînes et leur a proposé des méthodes de traitement adéquates.

Beaucoup plus tard, en terre d’Amérique, la Commission Bédard, nommée par le Premier ministre libéral Jean Lesage, recommande en 1963 la construction d’un hôpital psychiatrique à sécurité maximale. Le nom du Dr. Pinel était tout désigné pour nommer cet hôpital.
(Illustration Internet : Dr. Philippe Pinel)

L’année 1970 est spéciale au Québec; et elle s’inscrit dans la foulée de la Révolution tranquille. Décidément, ces « révolutionnaires » désiraient un peu l’inimaginable. D’ailleurs : guérir, soigner et rétablir, n’est-ce pas déjà un peu une révolution en soi. Alors donc, cette année-là est marquée par l’ouverture de l’Institut Philippe-Pinel de Montréal. L’hôpital compte 292 lits et offre une gamme complète de services spécialisés dans le traitement et la réadaptation d’une clientèle psychiatrique considérée comme particulièrement difficile.

L’Institut reçoit des patients en provenance de toutes les régions du Québec, d’institutions pénales ou encore d’autres établissements du réseau de la santé.
En 1985, à l’initiative du l’Institut Pinel, on crée l’Académie internationale de droit et de santé mentale regroupant des centaines de membres de tous les continents. D’ailleurs, depuis sa fondation en 1970, l’Institut Philippe-Pinel de Montréal est devenu une référence en santé mentale particulièrement dans le domaine de la psychiatrie légale. Son expertise à ce chapitre est reconnue un peu partout dans le monde également comme lieu d’enseignement et de recherche de pointe. Notons que l’hôpital est agréé par Agrément Canada.
Disons que la qualité des soins y est pour beaucoup. On note un souci d’améliorer la qualité de vie des patients, surtout en prévision de leur retour dans la vie en dehors de l’hôpital. Le personnel est étonnamment jeune, formé pour la plupart dans les maisons d’enseignement postsecondaires du Québec, notamment à l’Université de Montréal, à laquelle l’Institut est affilié.

Au-delà de ce que l’on pourrait croire, des liens qu’on pourrait presque qualifiés d’amitié, sinon de sympathie active se créent à l’intérieur des murs; évidemment ce n’est pas la vocation première de l’Institut que de recréer un milieu de vie familial pour les patients; mais pour beaucoup d’entre eux, c’est une deuxième famille.

Malgré ce que l’on pourrait croire, l’intérêt primordial des personnels n’est pas l’appât du gain. Qu’ils soient gardiens de sécurité, infirmières, psychologues ou psychiatres, sans oublier le médecin généraliste, ces personnes croient en général dans la mission de l’Institut et ils sont convaincus qu’ils peuvent faire la différence dans le rétablissement des patients.

Et qui sont ces patients? Un peu tout le monde… Évidemment, c’est la maladie mentale qui les rassemble, mais tous les milieux de la société québécoise sont représentés.

Étant donné que l’Institut Pinel n’est pas toujours connu du grand public; ce qui transpire, ce sont les évènements malheureux qui ponctuent la vie en société et son reflet dans les mass média, soit la référence pour les gens, souvent impuissants. Aussi, ce n’est pas chose aisée de trouver un emploi en quittant l’hôpital; il vaut mieux encore dissimuler cette facette de son vécu, pour l’ancien patient.
(Reproduction Internet : hôpital Salpêtrière pour aliénés à Paris, XVIIIème siècle)

Faut-il souligner que s’il y a réhospitalisation dans les unités d’admission, par exemple; les délits, eux, ne se reproduisent guère? Le problème souvent est que tout semble aller si bien dans la vie des patients, qu’ils décident unilatéralement d’arrêter la prise de médicaments.

Enfin, les corps policiers ont fait des efforts importants depuis quelques années pour mieux connaître la santé mentale et les comportements des malades, afin de mieux protéger la société et les patients eux-mêmes.

Règle générale, les patients « s’en sortent assez bien » comme le veut l’expression consacrée. Un peu plus d’information objective ne pourrait être qu’un baume; d’autant plus que la maladie mentale bouleverse très souvent la vie familiale et qu’elle peut « déstabiliser » un individu pour le reste de sa vie.

Vous a-t-on dit que ces patients, plus que la médication et la psychothérapie, n’ont souvent besoin qu’un peu plus de sympathie et de soutien?

Supplément de La Vie Réelle, www.laviereelle.blogspot.com/




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mardi, septembre 27, 2011

LES TRAVAILLEURS EN OCTOBRE 2011

Les travailleurs en ce mois d’octobre 2011

Le « téléjournal » de l’actualité internationale

vol. 11, no. 11, 8 octobre 2011


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«Cessez de réfléchir, concentrez-vous sur vos propres problèmes, pensez d’abord à vous… » (sic)
Les soi-disant penseurs du modernisme n’ont plus qu’à pourfendre le socialisme, et dénigrer la grande révolution socialiste d’Octobre 1917. Les mots sont choisis, on table sur certaines « émotions ». Bien sûr, on ne parlera pas de la misère de la classe ouvrière vécue partout dans le monde, y compris aux États-Unis.

La droite se creuse la tête pour étouffer toute velléité de réflexion indépendante; après tout, les mass média sont là pour « mâcher » ce qui est vrai pour la grande bourgeoisie et les cercles impérialistes. Ça fait langue de bois, tout ça; ce serait du « politically correct ». Vous êtes-vous demandés combien de travailleurs sont morts ou ont été mutilés depuis le début de la lecture de ce « bulletin »?
(Photo Internet: le grand patronat allemand a eu recours à la jeunesse issue des milieux "bougons" pour intimider la classe ouvrière, avant la deuxième guerre mondiale).

L’objectif des milieux néo-fascisants, c’est l’intimidation et l’imposition du silence. Toutefois, il y a résistance. Ainsi, un site français de solidarité internationale rapportait à propos de la Lituanie, que :
« L’objectif de ces poursuites grotesques (chasse aux sorcières, ndlr) est de lutter contre les activités du camarade Algirdas Paleckis et du Front populaire socialiste dans leur résistance aux politiques sociales et économiques dirigées contre le monde du travail et mises en œuvre depuis vingt ans par les représentants parlementaires des gros capitalistes monopolistes. Ces accusations ont été, en outre, un instrument de plus pour les médias contrôlés par le grand Capital dans leur campagne de propagande contre le seul parti politique qui se situe en dehors du cadre bourgeois dans le pays, afin de dépeindre le Front populaire socialiste comme un ’ennemi de la Lituanie et de ses citoyens ‘.

[...]Comme nous le savons bien, et comme l’histoire l’a prouvé, la bourgeoisie utilise constamment le nationalisme afin de conserver son pouvoir et ses privilèges.
La période soviétique pour les Lituaniens, ce n’était pas l’affaire d’une nation contre une autre.

[…] C’était une période où nous vivions sous un système économique différent, et par conséquent politique. C’était la période d’une tentative de construction du socialisme, de construction d’une alternative au système économique épouvantable basé sur la propriété privée, qu’est le capitalisme.

[...]Le sens véritable de ‘l’indépendance de la Lituanie’ est celui de la restauration de la dictature capitaliste en Lituanie.
Le monopole de la vérité est toujours entre les mains des vainqueurs. Et après la contre-révolution en Union soviétique, aujourd’hui la bourgeoisie est victorieuse à l’échelle mondiale, et leur version des évènements historiques est la version ‘officielle’. (Communiqué du 9 septembre 2011). (http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/).

Ailleurs, au Gabon se déroulait, jusqu'à sa suspension de la semaine dernière, une grève de la faim; « il y a 12 000 instituteurs au Gabon gagnant en moyenne $ 400/par mois […] alors qu’il en coûte $ 300/par mois pour se loger dans la capitale Libreville, rendant impossible toute autre dépense. […] Malgré ses réserves de pétrole et de gaz –les chiffres officiels démontrent une réserve de 3,7 milliards de barils en réserve pétrolière-, le Gabon est un des pays les plus chers où vivre. » (langenil@bdfm.co.za).

[...] Plus près de nous, « Obama veut remettre l’Amérique au travail », titre Métro (9-11 septembre 2011, p. 10). La soupe est chaude dans la ‘métropole’. Dans son discours, le président « a affirmé qu’il était inexcusable que le pays compte autant de routes et de ponts délabrés, alors que des millions de travailleurs de la construction au chômage pourraient les reconstruire. […] Le président a estimé qu’il était injuste que des pays comme la Corée du Sud intègrent de nouveaux enseignants dans leur système d’éducation alors qu’aux États-Unis, ils sont congédiés.

[…] Selon lui, une réforme du code des impôts permettrait de diminuer le taux d’imposition des entreprises. » (Associated Press).

Mais, ne croyez pas que les enjeux économiques se règlent amicalement depuis que l’Union soviétique n’est plus là! Ainsi, le syndicat All Pakistan Trade Union Federation, a appelé à la solidarité internationale pour que les travailleurs de Capital Industry au Pakistan puissent obtenir les droits de :
a) Démarrer des négociations avec l’employeur;
b) Que celui-ci accepte les demandes des ouvriers pour une augmentation immédiate des salaires, l’instauration de mesures pour la sécurité et la santé, ainsi que des traitements médicaux; et des bonus/ou autres stimulants favorisant la production;
c) Restaurer les avantages accessoires déjà acquis.

Parlons maintenant de l’Iran. Poudre aux yeux toute cette propagande états-unienne contre la république islamique; ne voilà-t-il pas que le Fonds monétaire international (FMI) « loue la politique économique néo-libérale du régime théocratique iranien. Les communistes du pays ont vivement réagi : ‘Nous insistons sur le fait que l’objectif central de l’impérialisme, et sa raison d’être, est de gagner l’accès aux ressources naturelles et aux marchés de pays comme l’Iran en ouvrant la voie au profit et à l’extension de l’influence du capital à grande échelle.’ […] Ainsi, il est très important pour le mouvement populaire en faveur de la démocratie -et contre la dictature-, de mettre clairement à l’ordre du jour le rejet des programmes économiques impulsés par le FMI. » (Nameh Mardom, organe central du parti Tudeh, no. 873).

La grande crainte de l’impérialisme

Voici un chapitre de l’Histoire de l’Union soviétique, Le Parti bolchévik pendant l’intervention militaire de l’étranger et la guerre civile (1918-1920). (Éditions en langues étrangères, Moscou, 1949). Les extraits sont clairs. Ils témoignent du fait que les communistes tant en Russie actuelle que dans le monde occidental vont continuer à affronter le grand Capital jusqu’à ce que son pouvoir soit annihilé.
(Photo Internet: page frontispice de Pravda, à l'époque le journal du Parti communiste de l'Union soviétique, fondé par Lénine).


« Ils (les multinationales, ndlr) redoutaient enfin que l’existence du pouvoir des Soviets sur le territoire d’un immense pays et ses succès intérieurs, consécutifs au renversement du pouvoir de la bourgeoisie, ne fussent un exemple contagieux pour les ouvriers et les soldats d’Occident.
Près de la moitié des effectifs du Parti et des Jeunesses communistes étaient au front. […]

[...] L’abandon du principe du volontariat et l‘introduction du service militaire obligatoire firent affluer dans l’Armée rouge de nouveaux contingents, forts de centaines de milliers d’hommes; en un court espace de temps, les effectifs de l’Armée rouge avaient atteint un million d’hommes.
En mars 1919, à Moscou, au premier congrès des partis communistes de différents pays, l’Internationale communiste fut fondée sur l’initiative de Lénine et des bolchéviks. Le blocus et les persécutions des impérialistes avaient empêché beaucoup de délégués de se rendre à Moscou; le premier congrès réunit néanmoins les délégués des principaux pays d’Europe et d’Amérique. C’est Lénine qui dirigea les travaux du congrès.

[...] Les forces essentielles de l’intervention avaient été écrasées fin 1920. La guerre des envahisseurs étrangers et des gardes blancs russes contre les Soviets s’était terminée par la victoire des Soviets. La république soviétique avait sauvegardé l’indépendance de son État, sa libre existence. C’était la fin de l’intervention militaire étrangère de la guerre civile. C’était la victoire historique du pouvoir des Soviets. »

Qui parle de victoire, parle de lutte et plus souvent qu’autrement elle repose sur l’unité. Par exemple, La Vie Réelle a reçu récemment le texte d’une entrevue d’un porte-parole de la gauche africaine, Diagne Roland Fodé, s’intitulant Ça bouge au Sénégal où il dit enfin :
« La gauche marxiste-léniniste panafricaniste [a traversé] une longue nuit de clandestinité de laquelle elle émergera divisée. […] Les impérialistes US et UE ont lancé l’agression armée en Côte d’Ivoire et en Libye avec les objectifs d’empêcher que les luttes actuelles en Afrique et dans le monde arabe ne prennent le même chemin.

Leur programme est un outil pour :
« Transformer la génération y en marre en perspective émancipatrice du peuple de l’oppression impérialiste et de la bourgeoisie corrompue. C’est là que réside la signification de l’adoption le 24 août 2011 de la feuille de route : « POUR LA FONDATION DE LA CONFÉDÉRATION DES PARTIS ET ORGNISATIONS DE LA GAUCHE RÉVOLUTIONNAIRE AU SÉNÉGAL, CONFÉDÉRATION DE LA GAUCHE PANAFRICANISTE DU SÉNÉGAL ».

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mercredi, septembre 21, 2011

LA VICTOIRE DES COMMUNISTES

La victoire du mouvement communiste international



vol. 11, no. 10, 21 septembre 2011


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Ça fait tout de même plusieurs années que nous, les communistes, n’avons pas lu Les questions du léninisme. En fait et malheureusement, en raison des attaques de la bourgeoisie et des révisionnistes contre le camarade Staline, beaucoup de jeunes camarades n’ont pas eu l’opportunité de lire Les questions du léninisme :

« En 1917, la chaîne du front impérialiste mondial s’est trouvée en Russie plus faible que dans les autres pays. Et c’est là qu’elle s’est rompue, livrant passage à la révolution prolétarienne. Pourquoi? Parce qu’en Russie se déroulait la plus grande des révolutions populaires, à la tête de laquelle marchait un prolétariat révolutionnaire qui avait pour lui cet important allié qu’étaient les millions de paysans opprimés et exploités par les propriétaires fonciers.

Il est nécessaire, pour le moins, d’accomplir trois tâches principales qui se posent devant la dictature du prolétariat « au lendemain » de la victoire :
a) Briser la résistance des propriétaires fonciers et des capitalistes renversés et expropriés par la révolution, et liquider toutes leurs tentatives de restaurer le pouvoir du Capital;
b) Organiser l’œuvre de construction en rassemblant tous les travailleurs autour du prolétariat, et orienter ce travail de façon à préparer la liquidation, la suppression des classes;
c) Armer la révolution, organiser l’armée de la révolution pour la lutte contre les ennemis extérieurs, pour la lutte contre l’impérialisme.

La bourgeoisie a ses raisons de faire des tentatives de restauration, car, après son renversement, elle reste longtemps encore plus forte que le prolétariat qui l’a renversée. » (Les questions du léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, pp.29, 40, 41).


S’appuyant sur les succès de la contre-révolution, en URSS et dans les démocraties populaires de l’Europe de l’Est, le grand Capital a proclamé que le communisme était mort et qu’il n’attirerait jamais plus les travailleurs. Malgré tout, dans les anciens pays socialistes d’Europe de l’Est, les gouvernements néo-capitalistes ont non seulement tenté de discréditer les réalisations du socialisme, mais ils ont essayé de rendre illégaux les symboles du communisme. Il y a contre-offensive communiste. (Photo Internet : Joseph Staline).

« Le premier septembre 2011, une délégation du Nouveau parti communiste de Yougoslavie (NKPJ) et de la Ligue de la jeunesse communiste yougoslave (SKOJ) ont protesté devant l’Ambassade de Slovaquie contre l’offensive anticommuniste croissante dans ce pays. Le NKJP exprime sa solidarité avec le PC de Slovaquie et ne ménagera pas ses efforts pour accroître la pression jusqu’à ce que les mesures anticommunistes soient révoquées et que les persécutions en Slovaquie et dans le reste de l’Europe cessent et que se renforce la lutte pour le socialisme-communisme ». Ils ont souligné que l’anticommunisme, c’est avant tout du fascisme. (Photo Internet : Charlie Chaplin caricaturant la vie ouvrière « libre » sous le capitalisme, Les Temps modernes).

En Italie, les membres du Partito di Comunisti Italiani (Parti des communistes italiens) se préparent pour leur 6ème Congrès national qui aura lieu à Rimini du 28 au 30 octobre; oui, en octobre : 94 années après la révolution russe. Ils estiment nécessaire de placer à l’avant-scène la question du socialisme, lequel n’est pas une utopie, mais naît des contradictions nouvelles et anciennes que le capitalisme ne peut résoudre.


Le capitalisme

« Ce système a démontré son incapacité à produire le développement, le bien-être et le progrès social pour la majorité de la population de la planète, de sauvegarder l’environnement de la planète et de produire la paix, le désarmement et la coopération dans le domaine des relations internationales.

[...] La propriété ainsi que le contrôle social de la production et la planification du développement économique, la satisfaction des besoins de l’humanité, la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme et un développement équilibré et respectueux de l’environnement, libéré des exigences du profit pour les possédants des moyens de production, doivent être remplacés par le socialisme. Il faut aussi dissoudre l’OTAN.

[...] Nous devons être conscients de la compétition croissante entre les USA/UE et la République populaire de Chine qui se traduit par l’installation de nouvelles bases militaires US pour contrôler les sources d’énergie et les voies de communication entre les continents. Les politiques de Bush et d’Obama sont similaires à ce chapitre, et l’OTAN demeure leur principal instrument. On doit souligner que de 1978 à 2007, la pauvreté en Chine a été pratiquement éradiquée, passant de 30,7% à 1,6%.

[...] En Italie, les écoles, les universités, les dispensaires, les centres sanitaires et les services publics essentiels doivent être aux mains de l’État, l’unique instance qui peut garantir l’universalité.

[...] Pour les communistes, la centralité du Travail est aussi une question de démocratie. Le Travail doit traverser les institutions démocratiques. Et, en retour, la démocratie doit pénétrer dans les lieux de travail.

[...] Reconstruire un parti communiste : ce n’est pas assez d’être anticapitaliste, il faut vraiment rejeter le mode actuel de production; mais aussi, comme le disait Marx, le problème de classe pour soi, renoue avec la formation de la conscience de classe, qui ne naît pas spontanément, mais présuppose une théorie révolutionnaire qui se fonde sur l’approche scientifique de la compréhension du monde."


Pour les communistes italiens :

« La signification de « parti communiste » a une référence précise dans l’élaboration léniniste à laquelle se greffe l’apport de Gramsci et de Togliatti.

Il faut actualiser et non liquider le principe du « centralisme démocratique ». (Photo Internet : manifestation ouvrière en Italie).

[...] L’expérience des vingt dernières années dément la thèse voulant que la dissolution de l’URSS et du camp socialiste en Europe signifie la fin du mouvement communiste et le déclin irréversible des partis communistes. […] Les gains électoraux du PC de Grèce, du PC du Portugal et du PC cypriote prouvent le contraire.

[...] L’objectif prioritaire des communistes est de bâtir dans notre pays un syndicat fort et de classe.

[...] Le PdCI a pour objectif la reconstruction d’une gauche syndicale à l’intérieur de la CGIL afin de mener une bataille plus incisive pour maintenir dans notre pays un grand syndicat confédéral de classe et de masse, qui saura créer le consensus qu’ont perdu les travailleurs, et donner plus de force à la gauche politique au pays et dans les institutions publiques. »


En passant, la CGIL compte 5 millions d’adhérents. (Source : www.marx21.it)

Le Journal politique des Canadiens pour la paix et le socialisme (www.FocusOnSocialism.ca) publié avant l’Ouverture du Parlement canadien, le 19 septembre 2011 affirme :

« Le programme législatif du Premier ministre Harper et du Ministre des Finances Flaherty se base sur trois sources de profit essentielles pour les corporations : la protection des profits des banques canadiennes, l’augmentation des dépenses militaires et la braderie des ressources, principalement les exportations d’énergie pour garder l’économie la tête hors de l’eau.

[...] Les Conservateurs, les Libéraux, le NPD, le Bloc et les Verts appuient ou ne veulent pas rompre avec le programme du gouvernement Harper en faveur du grand Capital. Le faire signifierait pour l’Opposition de faire face ouvertement à la domination du capital financier sur l’économie canadienne et ses prises de position politique. Ce serait s’opposer à la domination du capital financier sur la société.

[Quant à la Libye] le Premier ministre insistera pour dire que le carnage pratiqué par l’OTAN était nécessaire pour sauver les civils et n’avait rien à voir avec le fait que la Libye est la sixième plus grande réserve de pétrole au monde, et que les compagnies canadiennes se préparent à retourner là-bas pour les exploiter au nom des riches investisseurs privés.

[...] Les partis de l’Opposition à la Chambre des Communes acceptent la vision conservatrice de droite que la souveraineté, l’Indépendance nationale, le droit des nations à l’auto-détermination, incluant le choix pour un système économique différent, n’est plus un droit universel inhérent pour tous les pays, mais un droit conditionnel déterminé par la « communauté internationale » amorphe, un appendice des États impérialistes du G-7, dirigé par les USA.

[...] Il est grand temps de scruter et de dénoncer les objectifs et la vision du Premier ministre Harper pour le Canada dans le monde. […] Des guerres perpétuelles et un développement économique progressiste sont une contradiction.

[...] La politique monétaire, fiscale et budgétaire du Ministre des Finances, Flaherty, implantée après avis auprès d’un cercle fermé de banquiers privés non-élus, d’investisseurs et d’universitaires a pour finalité d’enlever tous les obstacles à la course aux profits du Capital domestique privé et du Capital financier international tout en appliquant simultanément les mesures d’austérité du FMI sur les salaires et les revenus de la ferme, du peuple canadien qui crée, lui, la richesse réelle du pays. Le transfert de la richesse des mains de la classe ouvrière et des travailleurs-fermiers et des petits producteurs indépendants vers les banques privées, les investisseurs industriels, n’a jamais été aussi outrageante et ignominieuse. Un tel système, c’est l’antithèse à la réelle souveraineté du peuple. »

Le Parti communiste de Grèce (KKE) a une idée bien nette sur ce genre de politiques puisque le peuple grec a vécu ces mesures lors des derniers mois. « Cela mène à la paupérisation, à la fois relative et absolue et garantit une main d’œuvre moins chère, accélérant l’accumulation et la concentration du Capital.

En France, en Grande-Bretagne, en Autriche, l’âge de départ à la retraite et les cotisations de sécurité sociale des travailleurs sont revus à la hausse. En Italie, Espagne, Irlande, les impôts indirects les plus injustes ont augmenté de façon importante. En Autriche, Pologne, Roumanie, République Tchèque, Irlande, les salaires des travailleurs ont subi des coupes considérables qui ont également touché les effectifs des employés du secteur public. » (Communiqué du bureau politique du PC Grec-KKE, 15 septembre 2011). (Photo PAME : solidarité ouvrière, travailleurs grecs et immigrés).

Comme le veut la coutume, c’est mieux de se tenir la tête hors de l’eau. Aussi le Parti communiste du Canada a déclaré en septembre 2011 :


« Nous considérons que la ligne politique promue dans ‘Un parti du socialisme du 21ème siècle’ constitue une rupture fondamentale avec la théorie et la pratique du marxisme-léninisme. La poursuite d’une telle approche conduira objectivement à la liquidation du PC USA en tant que parti révolutionnaire de la classe ouvrière dans ce pays.

[...] Le PCC est porteur de la vision internationaliste prolétarienne, se reflétant dans la lutte pour réaliser le socialisme au Canada et dans la solidarité active anti-impérialiste, les luttes révolutionnaires, et les efforts pour édifier le socialisme dans le monde. Un aspect crucial de ses responsabilités internationalistes, c’est la lutte idéologique contre les déformations bourgeoises et les distorsions de l’histoire du mouvement ouvrier international et ses efforts pour construire le socialisme, à la fois dans le passé et présentement… »

Le premier secrétaire du Comité central du Parti des ouvriers communistes russes-Parti communiste révolutionnaire, Victor Tyulin, a déclaré :

« Aujourd’hui, nous sommes aussi conscients que ce serait extrêmement naïf de croire que la victoire du socialisme en Russie peut se faire par la participation aux élections bourgeoises. Mais, nous considérons comme indispensable de développer la lutte des classes, d’accentuer et d’impliquer dans la lutte des classes des masses toujours plus grandes de travailleurs et de donner à la lutte un caractère plus organisé et mieux ciblé.

[...] Nous votons pour l’émergence et le renforcement de la composition de classe durant les campagnes électorales et dans les activités parlementaires en général. Nous réclamons pour la classe ouvrière le droit de faire grève, jusqu’à et y compris de faire des grèves de solidarité avec des objectifs politiques, d’avoir plus de droits pour les syndicats, pour la démocratisation du système électoral et politique en Russie, etc. […] On peut évaluer comme un succès électoral la progression en avant même s’il n’y a pas de contribution de classe; tout en analysant la situation d’un point de vue de classe, un tel succès pour le parti communiste signifierait soit une pause ou un pas en avant.
(http://www.rkrp-rkp.ru/ , rkrp-ck@yandex.ru)


CONCLUSION: Cliquez sur le titre de l'article et il y aura un document sonore. D.P.


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dimanche, août 28, 2011

"LE CANADA SOCIALISTE", DITES-VOUS?

vol. 11, no. 9, 1er septembre 2011




La Vie Réelle est de nouveau diffusée après six mois d'interruption due à une longue hospitalisation.


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« Et je la comprends toujours
Elle m’apprend à parler
Toutes les langues du cœur
Car il n’y a qu’une seule langue au fond
Dans l’abîme des sons »

(Yolande Villemaire, D’ambre et d’ombre, Écrits des Forges, Trois-Rivières, 2003, p. 153).

Malgré que le peuple canadien-français déserte les églises, il demeure profondément croyant. Alors c’est sans hésitation que La Vie Réelle offre sa tribune au père catholique Giraud (chargé de recherche à Paris au Centre de la recherche scientifique –CNRS) afin qu’il donne son opinion sur le système économique dans lequel nous vivons; ce sera la toile de fond du présent article.
« Oui, le système est construit sur le fait que nous devons beaucoup consommer. Ce n’est pas une position que j’encourage. Il y a une réflexion que nous devons faire pour changer le mode de consommation. Nous devons renoncer à changer le téléphone portable aux deux ans. Nous devons avoir une consommation moins énergivore et moins polluante. Cependant notre système économique fait face à une grande contradiction. Les ménages des pays riches n’ont plus les revenus suffisants pour consommer beaucoup parce que la part de la valeur ajoutée de l’économie a été transférée des salaires des gens vers les dividendes des actionnaires. Les actionnaires perçoivent davantage et les salariés moins. Il faut savoir que les actionnaires sont une minorité de personnes alors que les salariés sont la majorité des citoyens. C’est la contradiction que nous vivons depuis les années 1990. » (Gaël Giraud, in la revue Notre-Dame du Cap, Trois-Rivières, avril 2011, p. 11).


À première vue, tout semblait indiquer une grande défaite pour le peuple canadien –suite aux élections fédérales du 2 mai 2011-, mais l’élection du Parti conservateur du Canada aux affaires de l’État à Ottawa annonce plutôt un recul de la droite, qui recueille à peine un peu plus du tiers des suffrages. Conjugué au fait que le parti officiel de l’opposition à la Chambre des communes (le parlement) est le Nouveau Parti Démocratique (NPD) –socialisant-, qui a de surcroît la majorité plus qu’absolue au Québec (la patrie des Canadiens-français); ce, alors que les conservateurs n’ont que cinq sièges sur 75. Le NPD en a 59. (Photo D.Paquet: le quartier des affaires à Montréal, métropole du Québec, 2010)


Rapidement, le Grand Capital a voulu, par le biais de ses mass média, donner un sens à la déconfiture de son parti préféré, le parti conservateur; ainsi le quotidien La Presse de Montréal martèle : c’est un vote émotif des Québécois (sic). Ce n’est pas le cas, nonobstant les vœux des cercles dirigeants de l’économie canadienne. Les travailleurs québécois ont opté pour le changement, sachant très bien que le NPD incarne une certaine idée de la gauche et promeut des politiques plus proches de la classe ouvrière et des couches populaires en général.

Quant au parti conservateur, ses appuis au Québec se fondent sur les milieux généralement sordides, ignares –disons le franchement : illettrés du point de vue politique!-, retardataires et résolument rétrogrades dans certains cas. C’est une minorité. Ainsi, à peine élus, les conservateurs chutaient encore dans l’opinion publique québécoise. Les travailleurs canadiens dans leur ensemble rêvent d’une société plus juste. « Et le marxisme part de ce principe que les goûts et les besoins des hommes ne sont pas et ne peuvent pas être identiques et égaux, en qualité ou en quantité, ni en période de socialisme, ni en période de communisme. […] Il est temps de comprendre que le marxisme est l’ennemi de l’égalitarisme. » (Joseph Staline, Les questions du léninisme, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1977, p. 755).

Les communistes


Le moment est venu pour les communistes d’être plus hardis et audacieux. Si les choses n’allaient pas vraiment bien sous Brejnev et consorts en Union Soviétique, le peuple québécois, assez averti et conscient, sait que la situation n’est guère mieux sous le capitalisme, à visage découvert, dans la Russie de Medvedev (président) et Poutine (premier ministre); c’est pire à vrai dire!

La Vie Réelle, elle, propose que les différentes écoles de pensée en faveur du socialisme au Canada discutent à une table commune. Il n’est pas nécessaire de convoquer une réunion où chacun viendrait « avec son bazooka et ses grenades ». Espérons davantage un meeting où les communistes authentiques aborderont d’emblée la rédaction d’un programme politique, peut-être assez succinct, et mettant en exergue la nécessité d’une économie planifiée, avec la réduction du temps de travail sans perte de salaire, l’équité homme-femme à travers tout le pays, la création massive d’emplois –notamment pour les jeunes-, sous la gouverne de la classe ouvrière et de l’intelligentsia progressiste.
(Photo Internet: Karl Marx, un des fondateurs du socialisme scientifique, le marxisme, au XIXème siècle; homme de gauche allemand)

Encore aujourd’hui, il y a des vérités qui ne se sont pas dissipées avec le temps, tout comme les conquêtes des familles ouvrières. Car, « un homme qui ne dispose d’aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu’une bête de somme. C’est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant toute l’histoire de l’industrie moderne montre que le capital, si on n’y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d’extrême dégradation. » (Karl Marx, Salaire, prix et profit, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1970, p. 63).

La naissance d’une coalition active, non seulement en prévision des prochaines élections au Canada, mais encore dans la rue, s’avère impérieuse; d’ailleurs, on ne sait pas vraiment comment la classe ouvrière prendra le pouvoir au pays et jugulera la domination du Grand Capital. On ne se tromperait pas en étant prêt à toute éventualité. « Nous connaissons par l’expérience d’un demi-siècle de mouvement révolutionnaire en Russie une foule d’exemples d’une résistance inopportune à la réaction. Nous, marxistes, avons toujours été fiers de savoir déterminer, en tenant un compte rigoureux des forces des masses et des rapports entre les classes, si telle ou telle forme de lutte était opportune ou non. Nous avons dit : l’insurrection n’est pas toujours opportune; faute de certaines prémisses à réaliser parmi les masses, elle tourne à l’aventure. » (Lénine, Œuvres, Éditions Sociales – Paris/Éditions du Progrès- Moscou, tome 27, 1980, p. 17).

Les parties prenantes à cette nouvelle coalition, qui sont-elles? Eh bien, voici quelques invités : le Parti communiste du Canada, le Parti communiste révolutionnaire, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste), les revues Northstar Compass et Étoile du Nord (publiées respectivement en anglais à Toronto et en français à Montréal, ainsi que le NPD. On peut profiter du fait que 2011 marque le 90ème anniversaire de fondation du Parti communiste au Canada (PCC), à Guelph.

Une des tâches de cette coalition serait de doter la classe ouvrière, en particulier au Québec, d’un journal communiste, dont la parution serait régulière et fréquente, pour entraîner la classe ouvrière du Canada à la lutte pour le socialisme et qu'il fasse campagne pour les besoins immédiats des couches populaires : logement abordable, emplois stimulants et bien rémunérés ainsi qu’un nouveau pacte d’union et d’égalité pour toutes les nations et nationalités du pays.

Voilà le défi de la jeunesse du Québec et du Canada anglais, notamment des jeunes travailleurs. Bien sûr, militer… c’est plutôt facile à l’adolescence, car il y a une révolte qui nous habite; on devient révolutionnaire dans beaucoup de cas – toujours jeunes-; la cause l’emporte invariablement. Persévérer, c’est plus exigeant en vieillissant; on prend des habitudes et on jouit d’un certain confort –l’embourgeoisement!-. Durer, ça s’enracine dans la conscience; et la lutte continue. Marx et Engels sont allés au bout de leurs convictions; Lénine a guidé la révolution socialiste victorieuse en octobre 1917; Staline a dirigé la construction socialiste/communiste dans un seul État, l’URSS –ce qu’on disait impossible-. (Photo Internet: grande manifestation à Montréal des travailleurs du secteur public en mars 2010; ils étaient plus de 75 000)

Aujourd’hui, le socialisme est à l’ordre du jour partout, malgré l’inégalité du développement économique entre les différents pays. Il faut terrasser l’impérialisme; ce n’est pas un vœu pieux, c’est un objectif incontournable et réalisable. Voilà pourquoi les communistes ont la nécessité de recréer et rebâtir leur association internationale, la Comintern. Le KKE (parti communiste de Grèce), apporte de fait une contribution remarquable dans le domaine, alors que l’idée est dans l’air en France, aux États-Unis et au Canada.

Le Canada sera socialiste. Mettons l’épaule à la roue dès maintenant!

NOTA BENE: un document sonore accompagnera dorénavant le texte; pour y avoir accès, il suffit de cliquer sur le titre de l'article.






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vendredi, février 25, 2011

LES "BLUES" DE L'HIVER

vol. 11, no. 8, 28 février 2011

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La période des Fêtes, c’est Versailles. Mais, il faut bien l’avouer, peu de pauvres hantent nos rues, surtout avec le crédit moderne. Clic, clic, dixit Master Card ou Visa. Tous dépensent sans compter : les jouets et c’est « high tech » pour les enfants; les victuailles pour les rencontres entre amis et parents… On fait bombance. Évidemment, on met un peu de Dieu à travers tout cela, surtout avec la messe de minuit, le 25 décembre. Le climax : le Minuit chrétien qu’entonnent les ténors locaux de nos paroisses catholiques.
Puis tous de se réunir autour du sapin de Noël. Règle générale : les conversations politiques sont bannies, c’est la trêve. Après le Réveillon, tôt le matin, les convives repartent vers leurs chaumières.
Les Fêtes, elles commencent presqu’au début de décembre, lors des « partys » de fin d’année qu’organisent les entreprises et les firmes pour consolider la paix sociale avec les travailleurs et les employés.
Le lendemain du premier janvier qui marque le Nouvel An, c’est l’arrêt brutal. Allez, on remet ça à l’an prochain. Nos noceurs retournent sur leurs terres, criblés de dettes. À peu près tous se serreront la ceinture jusqu’à Pâques.
Dans les grands magasins, il y a bien quelques soldes; le « stock » d’hiver doit « sortir ». On dirait alors qu’il y a plus d’employés que de clients. Janvier, c’est morne. Seules les destinations de sport d’hiver connaissent l’achalandage; encore faut-il qu’il y ait de la neige.
Arrive février, les « blues » de février. Ici et là, ont lieu des festivités, tel le Carnaval de Québec. Bref, les commerçants « prient » le Bon Dieu pour attirer les foules, ruinées pendant les Fêtes, histoire de garnir les goussets des grands détaillants. (Photo: l'hiver à Montréal, c'est l'attente de l'autobus dans le froid et la neige; vivement le printemps!)

Les jours sont encore très courts, il fait froid; avez-vous dit : -35 Celsius hier matin? Nos Québécois ne rêvent que du Sud : de la République dominicaine, du Mexique, des pays des Antilles en général. C’est le pèlerinage vers la Mecque moderne : les plages au soleil. Ils seront des centaines de milliers (la population du Québec est de 7,8 millions d’habitants) à envahir les aéroports de Montréal et de Québec, déjà enivrés par la salsa à attendre, à moitié dévêtus, leur envol pour les îles méridionales.
Les célibataires, hommes ou femmes, sont excités; peut-être rencontreront-ils leur « flamme », vivront-ils l’aventure amoureuse avec ces Latins, même si c’est sans lendemain? Après tout, les Québécoises se sont faites à l’idée que les hommes du Québec sont trop froids et distants; alors que ces derniers sont convaincus que les femmes de la Belle Province sont trop « indépendantes ».
On croirait ainsi que Cuba, à quatre heures de vol du Canada central, c‘est déjà un peu une partie du pays. Les moins politisés ou les néophytes apprendront à Varadero que cinq Cubains sont détenus sans motif avéré, autre que politique, aux USA. – Tiens, mais c’est presque chez nous!
Ils comprendront un peu plus tard qu’ils avaient été dépêchés à Miami, par leur gouvernement, pour infiltrer des groupes terroristes menaçant la patrie de Fidel. Les Québécois ont tôt saisi : oui, pendant qu’on s’amuse et qu’on prend la vie du bon côté au Canada, il y en a qui se sacrifient pour que Nord-Américains et Cubains cohabitent dans la sécurité et la paix.

Bon assez de politique, vous confiera le Québécois moyen. Tout de même, qu’est-ce qu’elles sont belles les plages cubaines et les Cubaines, tout court! Peut-être qu’un jour, nous vivrons comme ça : les Cubains au Québec en hiver pour les plaisirs de la neige et les Canadiens –la majorité s’entend-, à La Havane pour se chauffer la « couenne ».
Viva Cuba!



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jeudi, février 17, 2011

CÉLÉBRONS!

vol. 11, no. 7, 21 février 2011

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Je devrais être heureux, mais je suis en colère. Tous ces peuples du Maghreb et du Moyen-Orient qui luttent –certains sont morts, plus de 300 en Égypte- pour des libertés que nous avons déjà conquis dans le monde occidental capitaliste. Et voilà, que nous faisons la fine bouche : « peut-être qu’ils n’iront pas plus loin », « ils manquent de culture politique », « ils n’ont pas de fortes traditions de lutte ». Mais que vous faut-il de plus? Ils ont déjà pris le ciel d’assaut! Leurs méthodes laissent à désirer? Mais au juste qui a fourni aux révolutionnaires français le mode d’emploi en 1789? Même les bolchéviks, sous la direction de Lénine, ont avancé et reculé politiquement pendant des semaines à l’automne 1917 avant de prendre d'assaut le Palais d’Hiver des Tsars…
J’exagère? Lisez plutôt avec moi quelques courriels reçus récemment; le 6 février Abdelouaheb B. de dire : « je ne pense pas que les peuples arabes (de culture) incluant toutes les ethnies puissent un jour s’émanciper, car ils traînent des boulets d’acier à leurs pieds […]. Ils sont devenus hostiles à la moindre pensée ou réflexion venue ou seulement pensée en Occident […]. L’orientation aujourd’hui est que si tu ne veux pas suivre la mondialisation dans tous ses aspects, tu es terroriste. ALORS, je pense qu’il ne faut pas espérer que quelque chose de positif va sortir des évènements d’Égypte ou de Tunisie. (sic)
Un publiciste québécois, Robert Bibeau, écrit à propos de la situation en Égypte : « les jeunes internautes resteront désœuvrés (76%) et les ouvriers continueront à chômer; le pain restaura hors de portée, les riches rentreront bientôt pour la curée et les capitaux du Golfe reviendront arroser les rives du Nil et les stations balnéaires des côtes de la Méditerranée et de la Mer Rouge. Le 14 février dernier, quelques jeunes cuber-militants « révolutionnaires » naïfs ont rencontré les représentants de l’armée… » Ce message a été transmis le 18 février 2011. Il se termine sur une note –oh et puis à vous de juger!- « Sans conscience et sans organisation révolutionnaire, voilà comment une « révolution » arabe se transforme en une « révolte » avortée. Cependant, les peuples arabes poursuivent leur soulèvement spontané… »
(Photo Internet: Le Caire, Égypte)
À noter, le document de ce journaliste s’appuie sur des sources très « sérieuses », telles que le quotidien français Libération et l’Agence France Presse; il devrait songer sérieusement à s’abonner à la revue The Optimist du Club Optimiste International. Ce n’est pas très politique, mais ça ne tombe pas dans le défaitisme. Ne faut-il pas attendre d’arriver au sommet de la montagne avant d’envisager les étapes à venir?
Ne serait-ce qu’en Égypte, les manifestants et les grévistes passent maintenant à la phase des revendications économiques pour de meilleurs salaires et un rattrapage quant au pouvoir d’achat. De plus, d’après le quotidien Métro du 16 février, « le Conseil suprême des forces armées [a nommé une commission] chargée d’amender la Constitution pour permettre la tenue d’élections démocratiques dans six mois […]. Les amendements visent à permettre la formation de nouveaux partis politiques, à diminuer les restrictions imposées aux aspirants candidats à la présidence et à mettre en place des garanties pour éviter les fraudes électorales massives qui ont permis au parti d’Hosni Moubarak de maintenir son emprise sur le pouvoir dans le passé. »
Et que dire du Barhreïn, pays inconnu jusqu’ici –à tout le moins par la majorité des Canadiens-, où « plusieurs milliers de manifestants ont pris position hier sur la grande place de la capitale […] pour exiger plus de libertés politiques, sur le modèle des mouvements de contestation en Tunisie et en Égypte »? , selon Métro.
En voulez-vous d’autres nouvelles? Métro en a à profusion ces jours-ci. Ne serait-ce que « des milliers de personnes réclamant le départ du président Ali Abdullah Saleh sont descendues dans les rues du Yémen pour une cinquième journée consécutive ». Ou encore : « Les autorités tunisiennes ont décidé hier la levée du couvre-feu instauré le 13 janvier à la suite des troubles qui ont secoué le pays et conduit à la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali ».
Et que faut-il de plus? Tiens, ce communiqué : « Les manifestations sont dorénavant permises en Jordanie sans autorisation préalable du gouvernement ».
Les personnes bien intentionnées affirmeront obséquieusement que les Canadiens se tiennent à l’écart. Faux! Webdo-Info –et les responsables savent ô combien souvent La Vie Réelle a critiqué vertement ses rédacteurs- annonce le 10 février que « la CSN (Confédération des syndicats nationaux, ndlr) a manifesté lors de la journée mondiale de mobilisation des syndicats pour la démocratie en Égypte. L’objectif : faire pression sur le gouvernement canadien afin qu’il exige de celui d’Égypte une transition vers la démocratie et une garantie qu’il poursuivra en justice les responsables de la violente répression des manifestations pacifiques ».
Voilà, nous assistons à un grand mouvement. Certes, personne n’a de boule de cristal et ne peut prévoir l’issue. Ces peuples sont intelligents. Ils apprennent tous les jours de leur lutte et des luttes de leurs frères des pays voisins. Tiens, à titre d’exemple, on apprend que le 20 février se tient à Casablanca (Maroc), une grande manifestation –dans la foulée du mouvement de Tunisie et d’Égypte- qui revendique aussi des libertés, les libertés pour le peuple.
D’ailleurs, dès le début de février, la Ligue de la jeunesse communiste du Canada (LJCC) informait ses membres et amis que le Maroc depuis « sa décolonisation de l’Espagne fasciste en 1975, retenait le Sahara occidental comme colonie, en privant ce peuple des ressources de son territoire ».
La Vie Réelle a souvent parlé du 16ème Congrès de la Fédération syndicale mondiale (FSM) où elle sera représentée par son éditeur qui sera observateur des travaux. C’est sûr qu’on parlera des grands mouvements au Maghreb et au Moyen-Orient; les délégués de ces pays auront une écoute attentive et si, les choses étant ce qu’elles sont, les participants se réunissent autour d’un bon thé à la menthe ou d’un café grec pour échanger un peu d’expérience, c’est évident que les connaissances amassées au cours des années et le vécu des camarades présents, des centaines et des centaines de camarades, voyageront dans un grand maelström pour enrichir les luttes de tous.
Soit dit en passant, le Congrès a lieu à Athènes (Grèce), du 6 au 10 avril 2011 à l’hôtel Novatel au centre-ville; et des amis syndicalistes québécois ont été informés des préparatifs. Le plus grand nombre possible de militants syndicaux du Québec seront dûment informés des résultats de ce congrès, de ce grand parlement international des travailleurs de tous les coins de la planète. La FSM regroupe 80 millions de membres. Elle mène une lutte de classes.
(Logo Internet: Fédération syndicale mondiale/World Federation of Trade Unions-1945)
L’heure est à l’enthousiasme, à l’unité et aux victoires! Ça, ça prépare le 1er Mai 2011. Montréal ne sera pas en reste…
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