mercredi, mars 03, 2010

LE BESOIN D'INFORMER

LES FAITS DIVERS NE SONT PAS VRAIMENT NÉCESSAIRES

vol. 10, no. 10, 8 mars 2010, $ 1.00
JOURNÉE INTERNATIONALE DES FEMMES

if you wish to read in English: http://wwwlavienglish.blogspot.com/
Qu’enseignait-on dans les facultés de journalisme en URSS dans les années 1970? Eh bien, voyons plutôt un bulletin de nouvelles, style soviétique, qui pourrait être lu, en ondes, dans une station de radio au Québec.
MOSCOU -- Le président de l’Association russe des historiens de la Seconde Guerre mondiale, Oleg Rjechevski, ancien combattant, « considère toujours que, malgré ses erreurs et sa ‘répression infondée’, Staline était ‘un leader digne pour les forces armées du pays’. [Le journal montréalais La Presse qui a publié récemment un article sur le sujet, poursuit :] l’image de Staline sera à nouveau reproduite à même les fonds publics et affichée dès le mois d’avril dans le centre-ville de Moscou. Des stands d’information expliqueront son rôle dans la victoire. » Notons que 2010 marque le 65ème anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale; celle-ci a emporté la vie à plus de 25 millions de civils et de militaires soviétiques.

(Photo SolidNet: meeting de solidarité en Grèce à l'occasion de la Jounée internationale de la femme, pour le 8 mars 2010).

BARHEÏN-- Le réseau communiste international, SolidNet, a fait connaître une triste nouvelle en provenance des Îles Bahrayn. Ce petit pays, de plus de 500 000 habitants, dont la capitale est Manama, s’étend au nord-est de l’Arabie saoudite, à laquelle il est relié par un pont depuis 1986. C’est une place financière et le pétrole joue un rôle économique crucial. L’arabe en est la langue nationale; le pays se trouve dans le golfe Persique face à l’Iran. Depuis 1971, il est indépendant, après avoir été une colonie de l’Empire britannique.
Un des opposants au régime colonial, le grand musicien et communiste, Majeed Marhoon, vient de mourir, le 23 février dernier, à l’hôpital Sulaymaniyah. Ce dernier a lutté contre l’emprise britannique, pour l’indépendance nationale et la liberté. Il a été incarcéré pendant 22 ans, suite à un procès irrégulier. Membre de la Tribune progressiste démocratique (Progressive Democratic Tribune), il s’est employé, en prison, à enrichir le fonds musical de l’Archipel en travaillant entre autres sur son Dictionnaire musical, qui est reconnu comme étant parmi les travaux les plus marquants de la littérature arabe. Un volume a déjà été publié par le Centre du Sheikh Ibrahim Al-Khalifa.
La Presse canadienne, dans un autre registre, informe que le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak « juge peu probable une éventuelle frappe nucléaire de l’Iran sur Israël ». Ces propos plutôt réalistes contredisent la thèse officielle martelant l’opinion contraire, et ce, depuis quelques années. Point de vue, que semblait partager la direction des États-Unis, jusqu’à tout récemment, appuyant certaines sanctions contre le régime fondamentaliste iranien.
(Photo SolidNet: des pêcheurs égyptiens en arrêt de travail en Grèce pour dénoncer leurs conditions de travail. La paix au Moyen-Orient n'est jamais bien loin de leurs revendications générales).

La « social-démocratie » bat de l’aile

MONTRÉAL-- Le quotidien Métro rapporte, fin février 2010, que « le Parti québécois (opposition officielle, ndlr) se propose de ranger bien loin le concept d’État providence et de faire un pas vers la droite […] C’est ce qui se dégage des propositions du cahier de réflexion qui doit alimenter les discussions entre membres du PQ. »

Dans la foulée, l’ancien Premier ministre péquiste, Lucien Bouchard, en quête de « changement » a déclaré dans le débat sur le financement de l’Université : « Le gouvernement a fait sa part. […] Il faut se tourner vers les étudiants. » Le journal souligne qu’ « une telle mesure se traduirait, pour 80% des étudiants, en une hausse de 2 200 $ des droits de scolarité par année. »

La droite conservatrice, l’Action démocratique du Québec (ADQ), opposition reconnue, précise : « Il est intéressant de voir des gens [soi-disant progressistes] adopter maintenant les mêmes idées que nous. »

Les jeunes et les Associations étudiantes trépignent : « L’accessibilité aux études supérieures [pourraient être) compromise par la hausse des droits de scolarité ». La Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) estime que « déplafonner les frais de scolarité amènera une baisse des inscriptions et bloquera l’accès à l’université aux jeunes de la classe moyenne inférieure ».
« L’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) a pour sa part dit craindre une américanisation du système universitaire québécois ».
En 1975, les étudiants du niveau postsecondaire au Québec, se sont levés pour l’amélioration du régime des prêts et bourses. À l’époque, ils ont fondé l’Association nationale des étudiants du Québec (ANEQ), qui, forte de ses 110 000 membres, a réclamé la gratuité scolaire. Finalement, ils ont accepté le gel des frais de scolarité, mais dans une école de qualité. Le mot d’ordre à l’époque était : Des sous pour l’école, pas pour les monopoles!
(Photo SolidNet: lycéens français protestant dans la rue leur mécontentement contre les mesures du gouvernement français, en 2009).

C’est un peu inquiétant de voir un parti comme le Parti québécois s’engager sur la voie indépendantiste, promettant mers et mondes, et alors qu'il est toujours dans l’opposition, revendiquer déjà des reculs sociaux. Qu’est ce que ce serait s’il était au pouvoir dorénavant?
C’est au tour du parti Québec solidaire de faire désormais entendre sa voix!

-30-