LA CORNE D'ABONDANCE. POUR QUI?
vol. 9, no. 12, 23 mars 2009, $ 1.00
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Pendant que les travailleurs traversent une crise particulièrement sournoise, certains dirigeants d’entreprise « ambitionnent sur le pain béni » comme le veut l’expression populaire au Québec. Le Parti communiste, lui, n’y va pas par quatre chemins : « Alors que des millions de travailleuses/eurs perdent leurs emplois, leurs maisons et les pensions, les gros PDG obtiennent d’énormes primes et des salaires exorbitants. Le budget conservateur présenté à la fin de janvier est en train de donner des milliards de dollars aux actionnaires alors que la plupart des travailleurs licenciés de ces entreprises n’ont même pas droit aux prestations d’assurance-emploi. » (Déclaration sur la crise, 12 mars 2009). Il propose dans le même élan de « transférer le fardeau fiscal des travailleuses/eurs aux grandes entreprises et aux nantis. »
La Société Radio-Canada, en date du 17 mars 2009, confirme que « la pression monte contre l’assureur américain AIG. De plus en plus de voix s’élèvent pour que les hauts dirigeants de la compagnie remettent les primes mirobolantes qu’ils ont reçues […] Le procureur général de New York, Andrew Cuomo, a déclaré mardi que l’assureur avait créé plus de 73 millionnaires en 2008. »
Par ailleurs, pour Argenpress de Buenos Aires « l’économie canadienne affrontera une situation difficile en 2009 même si elle s’avère en meilleure forme financière que celle de beaucoup d’autres pays industrialisés, affirme le Fonds monétaire international (FMI) dans un communiqué diffusé ce mercredi [12 mars 2009]… » Le Canada est confronté au fait « que les réductions de ses exportations et les faibles prix des matières premières auront des répercussions sur l’emploi et le revenu, pendant que l’incertitude sur les perspectives d’avenir à court terme limitera les investissements. » Le Canada n’est pas le seul pays à écoper de la conjoncture. « L’agence de presse britannique Reuters [dont la nouvelle est reprise par Argenpress], que personne ne peut soupçonner d’être anticapitaliste, publie aujourd’hui que l’Amérique Latine croîtra substantiellement moins cette année, frappée par un fort ralentissement ou sera touchée par la récession dans certaines de ses principales économies, après des années de prospérité marquées par des hausses de prix pour les matières premières. »
L’hebdomadaire People’s Weekly World, paru le 20 mars 2009, cite le président Obama qui précise que « la crise n’est pas le résultat d’un retour normal du cycle commercial, et non plus d’un accident de l’histoire. » Lors de la présentation du budget, il a insisté sur le fait que ce budget marque la fin des coupures de taxes de Bush pour les États-Uniens les plus riches, notamment les compagnies pétrolières.
On doit souligner aussi que désormais des pays pourraient suivre l’exemple de la Biélorussie et de la Chine qui « effectueront leurs paiements mutuels dans leurs propres devises : le rouble biélorusse et le yuan chinois. » On considère d’ailleurs dans cet échange que la Chine est appelée à devenir un « leader de l’économie mondiale. » La devise états-unienne perd du lustre…
Le 8 mars, fête internationale de la femme, The Gazette soulignait que sous un autre angle, « la présidente [Kim Gandy] de la National Organization of Women (NOW), forte de son demi-million de membres, le plus grand groupe féminin de pression aux Etats-Unis, appelait instamment les Américains à ne pas céder aux laissés-pour-compte de l’économie du pays pour réécrire les priorités des USA […] Selon NOW, environ deux tiers du milliard de personnes dans le monde, vivant d’un dollar ou moins par jour, sont des femmes. »
Enfin, pour certains quand l’économie tourne mal en termes de profits et que la défense des marchés ne semblent plus se faire aisément par la diplomatie, on a recourt à la guerre. Ainsi, tous les efforts ou presque semblent se tourner vers l’Afghanistan. De ce pays, The Gazette dit que « le gouvernement afghan de Hamid Karzai est d’une façon croissante inefficace en raison de sa propre corruption […] Mais si au bout du compte un nouveau président U.S. et de surcroît démocrate, demande au Canada de demeurer aux côtés des U.S.A. au-delà de 2011, ce sera très difficile pour soit Harper ou encore Michael Ignatieff d’ignorer la demande. »
Et pas trop loin dans la région, la Presse canadienne du 17 mars, rapporte que « le ministre russe de la Défense Anatoli Serdioukov [fustige le] soutien actif [qui] a été donné aux procédés visant à pousser la Russie hors de la sphère de ses intérêts traditionnels. » Il est clair que Moscou s’oppose férocement à la volonté de l’Ukraine et de la Géorgie d’entamer le processus pour entrer dans l’OTAN. Les dirigeants russes espèrent aussi qu’Obama renoncera au projet de bouclier anti-missile en Pologne et en République tchèque.
Ce compte-rendu hebdomadaire ne se terminera pas sur une note amère. Citons People’s Voice, publié par le Parti communiste du Canada à la mi-mars, qui informe ses lecteurs que le premier avril sera une journée internationale d’actions et de manifestations organisée par la Fédération syndicale mondiale (FSM) qui regroupe 400 millions de membres à travers le monde entier. L’organisation exige l’arrêt des guerres, du financement de l’OTAN et de la vente d’armes, pour investir davantage dans le secteur productif, la création d’emplois et le développement des peuples. La FSM demande aussi la fin de l’occupation militaire et le retrait sans conditions des troupes de l’Irak, de la Palestine et des territoires arabes, et de l’Afghanistan ainsi que le plein respect de la souveraineté et de l’autodétermination des peuples.
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