jeudi, janvier 20, 2011

BONHEUR, QUEL BEAU MOT!

vol. 11, no. 3, 24 janvier 2011
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Les aspirations des travailleurs de l’Est et de l’Ouest

Les travailleurs québécois n’ont pas viré à droite. Les syndiqués, parmi eux, surtout ceux membres de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) n’endossent pas les positions de la présidente, Claudette Carbonneau, énoncées à l’occasion du Nouvel An 2011; les rencontres familiales des Fêtes l’ont bien démontré.
Elle parle de débat gauche-droite, « d’une rupture du pacte social »; et elle délaisse la classe ouvrière pour promouvoir « l’amélioration des conditions de travail et de vie de la classe moyenne », ou est-ce un aveu que la classe ouvrière syndiquée s'est embourgeoisée? La lecture de son propos (in Perspectives CSN, janvier 2011, numéro 32, Montréal, page 2), nous apprend « qu’il n’y a rien de neuf dans le discours de la droite (le gouvernement du Québec?, ndlr). Les mêmes solutions qui nous ont conduit à la dernière crise sont encore préconisées ».
(Logo Internet: emblème de la Confédération des syndicats nationaux-CSN, 330 000 membres au Québec).

La dirigeante syndicale ne nous explique pas l’origine de cette crise. Les sociaux-démocrates n’en cherchent pas habituellement tout comme ils ne comprennent pas que des gains importants ont été réalisés par la classe ouvrière au cours des quarante dernières années, non pour sceller un pacte « social », mais bien pour couronner des années de luttes, souvent amères et très dures.
Il est honteux que des dirigeants syndicaux identifient le gouvernement du Québec -centre-gauche- comme étant un gouvernement de droite. Que de confusion! Comment parleront-ils du gouvernement fédéral conservateur quand celui-ci mettra en branle son programme? Car ce dernier a un programme de droite, lui, entraînant dans son sillage tout ce qu'il y a de plus réactionnaire et de plus crasse au Canada, y compris l'extrême droite.
Aujourd’hui, le grand Capital veut reprendre ce qu’il a été obligé de céder.
La Fédération syndicale mondiale (FSM) y va plus directement : « Les différents gouvernements européens, à degrés divers, ont initié des réformes dans l’administration publique visant la destruction des services publics offerts par l’État à la population; dévoilant leur nature de classe et mettant (chaque fois de façon plus ancrée) ceux-ci au service des monopoles internationaux, intéressés à s’accaparer les secteurs profitables tels que l’Éducation, la Sécurité sociale et la Santé, entre autres. (FSM, Reflects, October 2010, # 2, Athènes, page 7).
Au Québec, des milliers de travailleurs, des voix anonymes, ont choisi d’appuyer le parti Québec solidaire pour maintenir –à tout le moins- les acquis sociaux. Ils ont sûrement voulu créer un mouvement de masse fort et uni.
La direction de la CSN se flatte plutôt du lancement de l’Alliance sociale, qui tout en torpillant de facto les initiatives du parti politique Québec solidaire et semant la pagaille, risque de favoriser les éléments de droite que l’on retrouve au sein du Parti québécois et de l’Action démocratique du Québec.
La situation en France parallèlement illustre ce phénomène. Ainsi, un secrétaire de la section communiste d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), « une ville qui est connue dans la France entière pour être le ‘bastion’ de Marine Le Pen qui y a réalisé 48% aux dernières élections municipales partielles de juin 2009, [s'indigne, rappelant que] c’est dans les quartiers populaires qui votaient auparavant pour le PC (Parti communiste, ndlr) que le FN (Front National, ndlr) réalise ses meilleurs scores. […] Les dirigeants du FN sont parfaitement fascistes, leurs électeurs ne le sont pas. Ils se sont tournés vers l’extrême droite parce qu’ils pensent que les autres, c’est ‘tous les mêmes’, qu’ils ne sont pas à l’écoute de la population, qu’ils sont ‘tous pourris’. »
(Logo Internet: reproduction de l'emblème de la Fédération syndicale mondiale-FSM, 80 millions de membres dans 130 pays).
Les travailleurs où qu’ils soient ont une vision claire du progrès; il passe par le maintien du pouvoir d'achat, une économie généralement stable qui profite à la majorité de la population, et des libertés démocratiques. C’est le vœu de la classe ouvrière dans les pays capitalistes de longue date ou venant de quitter la sphère des pays socialistes.
D'ailleurs, « une majorité de Russes (55%, ndlr) regrettent toujours la dissolution de l’Union soviétique, estimant qu’elle aurait pu être évitée et seraient favorables à son rétablissement. » (Ref: le centre sociologique Levada, cité par EFE et publié par l’hebdomadaire Avante du Portugal, 6 janvier 2011).
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