vendredi, novembre 26, 2010

LE SOCIALISME EN AMÉRIQUE DU NORD

vol. 10, no. 22, Nouvelle édition, 29 novembre 2010
If you wish to read in English: http://wwwlavienglish.blogspot.com/

Nota Bene : Au nom de la justice, de la transparence et de la démocratie, La Vie Réelle demande qu’une commission d’enquête soit créée pour que la vérité voit le jour concernant les allégations répétées de collusion entre le gouvernement et le milieu interlope quant au financement des partis politiques, et l’octroi de contrats aux entreprises de construction.

Personne ne peut vivre que d’espoirs et de rêves, il faut des certitudes comme l’éventualité d’un monde meilleur. Alors, soyez rassurés, le Canada et les États-Unis deviendront un garant de la paix et du respect sur la planète. Il y a encore quelques « petites » choses à régler, mais le mouvement est en branle.
Au Québec, tout comme partout dans le monde occidental, la société est divisée en classes sociales. Elle se manifeste par l’émergence ou l’existence de partis politiques qui se donnent comme tâche de prendre ou de garder le pouvoir pour les intérêts des forces en présence. Le grand Capital ne met pas tous ses œufs dans le même panier et par tous les moyens possibles, il essaie de diriger le sens général de l’économie et de la politique.
(Photo People's World: manifestation aux USA pour l'emploi, organisée par l'AFL-CIO).
Parfois, l’issue est un peu loufoque. Ainsi aux États-Unis, la direction du Parti communiste ne voit l’avenir que dans des recettes à sauce social-démocrate : i.e. davantage de « federal spending ». D’ailleurs, pour celle-ci, « la crise empoignant le pays et le monde en est une de demande insuffisante » sur les marchés. Alors, ces dirigeants communistes prônent la consommation. Le plus surprenant est qu’ils ne jugent pas nécessaire de prendre la tête du mouvement populaire réclamant des changements aux USA. En se rappelant les années Clinton, ils affirment qu’aujourd’hui, « le Caucus progressiste (dans lequel on ne retrouve aucun communiste) est plus important et expérimenté ». (sic)

Ils conçoivent la lutte des classes, en termes de distinctions tout pareil à ce qui survit en Inde dans le cas des castes comme celle des « Intouchables ». Leur bulletin People’s World abonde de pareilles inepties, peu claires pour le lecteur néophyte.

Au Québec, malgré le sentiment qui s’enracine pour des politiques différentes, surtout chez les ouvriers et les jeunes, les directions syndicales s’entêtent dans les formules éculées reprises de chantres de la social-démocratie; toujours attachées au Parti québécois (nationaliste et petit-bourgeois), elles espèrent contrecarrer la montée du parti Québec solidaire –vraiment progressiste-, en mettant sur pied différentes coalitions. La dernière en date, d’après la revue syndicale Unité (décembre 2010) est la création de l’Alliance sociale. Ainsi, « le 5 novembre dernier, une coalition d’organisations syndicales et étudiantes […] a donné le coup d’envoi d’une nouvelle force progressiste au Québec [pour] contrer le discours de droite de plus en plus présent. »
D’après La Vie Réelle, c’est le contraire qui prévaut. Déjà, la droite a tenté de créer deux ou trois mouvements (animés ici par un ancien Premier ministre du Québec, Lucien Bouchard; un autre là par l’ancien ministre François Legault; et enfin notons la tentative de requinquer l’Action démocratique du Québec (ADQ) toujours dans la même perspective). La droite recule idéologiquement. Le Québec solidaire progresse dans l’opinion et la conscience des travailleurs.
(Photo: le Canada va de l'avant; il n'y aura pas de retour en arrière sinon des piétinements. Montréal, c'est une ville développée économiquement).


Même l’Église catholique avait constaté que les choses n’étaient plus figées au Québec. D’après, la revue Notre-Dame du Cap de novembre 2010: « Jusqu’à maintenant, la nomination des évêques québécois était faite en fonction du climat général qui prévalait chez les catholiques d’ici (la majorité des catholiques, même non-pratiquants, vivent au Québec, ndlr) tout en tenant compte de notre portrait social. Cela nous valait des hommes dont les visées pastorales étaient clairement identifiées dans la perspective qui prévaut depuis Vatican II. » Des « libéraux », dira plus loin le commentaire.

La question nationale

Même dans le mouvement communiste international, il y a toujours des camarades qui veulent faire plaisir aux communistes du Québec en les appelants « nos camarades québécois » au lieu de « nos camarades canadiens-français » pour bien démontrer qu’ils ont pleinement « saisi » la situation.
Ça mérite un petit rappel historique. Au XIXe siècle, les patriotes du Bas-Canada (le Québec), selon Le Monde ouvrier de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ), « ont reçu, ‘au milieu de vives acclamations’ l’Adresse de l’Association des travailleurs de Londres en soutien à leur lutte pour un gouvernement responsable, l’abolition des privilèges aristocratiques et la rupture du lien colonial ».

Ils ont indiqué que « nous désirons, par l’entremise de notre association (le Comité central des patriotes, ndlr), proclamer que, peu importe la voie que nous serons contraints d’emprunter, nous n’avons rien contre le peuple d’Angleterre. Nous luttons uniquement contre les agressions de ses oppresseurs tyranniques, qui sont aussi les nôtres. » (Le Monde ouvrier, novembre-décembre 2010, p. 10).

Dans la foulée des années 1960, des éléments terroristes et nationalistes, connus sous le nom de Front de libération du Québec (FLQ), ont créé des cellules. Ils ont eu -un temps- une sympathie de masse, mais ils n’ont jamais constitué un mouvement de masse. L’Aut’journal d’octobre 2010, affirmait en éditorial qu’ « il est vrai que le nationalisme révolutionnaire a été dévoyé […] par des organisations soi-disant ‘marxistes-léninistes’ au sein du mouvement ouvrier. »
L’éditorialiste avait peut-être en vue les regroupements gauchistes, surtout maoïstes, qui pullulaient au Québec dans les années 1970-1990. Mais il n’a pas de leçon à donner au Parti communiste du Canada (PCC) qui depuis les années 1920 s’est fait le défenseur des droits nationaux de la classe ouvrière canadienne-française. C’est une abomination scélérate de la part des nationalistes que de gommer le rôle joué par les communistes. Les communistes ne sont pas effrayés par l’orientation du jeune parti Québec solidaire, car ils peuvent y faire valoir leur point de vue. De plus et en pratique, l’organisation communiste dans l’ensemble du Canada demeurera toujours unie; et si le lecteur permet une expression en anglais, c’est une unité « set in the stone ».
(Photo: résoudre la question nationale au Canada ne peut se faire sans tenir compte de la présence irréversible de centaines de milliers de "nouveaux arrivants").
Encore aujourd’hui, les communistes ont œuvré inlassablement pour organiser la délégation pancanadienne qui participera au 17ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants ayant lieu en Afrique du Sud en décembre 2010. Le co-président de la délégation, Johan Boyden, a colligé quelques notes pour le journal communiste People’s Voice de novembre 2010 où il souligne que « du Canada, 50 jeunes participeront au Festival, représentant la jeunesse et les étudiants d’un océan à l’autre. Une délégation nationale du Québec y prendra part, unie à toute la délégation du Canada. L’Appel au Festival stipule que : « Nous allons au Festival pour partager nos expériences, nos espoirs et nos rêves pour un Canada meilleur […] et un monde meilleur »!
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