jeudi, décembre 02, 2010

UN PETIT PAIN? PAS QUESTION!

vol. 10, no. 23, Nouvelle édition, 6 décembre 2010
If you wish to read in English: http://wwwlavienglish.blogspot.com/
Quel scandale répugnant! L’American Federation of Labor-Congress of Industrial Organisations (AFL-CIO), annonce dans son NOW BLOG du 1er décembre que « le Département US du Commerce rapporte la semaine dernière que les compagnies américaines ont eu leurs meilleurs gains à vie, au taux annuel de $ 1,659 milliard au troisième trimestre ». D’après ce blog, les compagnies font plus avec moins de travailleurs, source de ces profits. Les banques ne sont pas en reste, juste à l’orée de l’explosion du système financier, elles détenaient « $ 1,9 milliard de réserves en surplus ».
(Photo: même si elle se fait discrète la chaîne des restaurants MacDonalds se gorge de profits juteux).

Et, vous vous y attendiez… on n’a pas encore parlé de pétrole. Tout le monde sait que les pétrolières baignent dans les profits. Autre côté de la médaille : «L’industrie des sables pétrolifères a une réputation, en partie bien fondée et en partie mal fondée. C’est pourquoi Suncor s’efforce de rétablir les faits, en racontant son histoire aux parties intéressées tout en mettant l’accent sur le rendement afin d’avoir une histoire encore meilleure à raconter (sic). (Suncor Énergie, Forest Stewardship Council, Calgary, Hiver 2010, www.suncor.com/emailalerts ).

Le quotidien montréalais The Gazette, du 2 février 2010, signalait que «les sables bitumineux pourraient éliminer les caribous menacés dans les forêts du nord de l’Alberta, si on ne protège pas la forêt boréale et leur habitat, avertissent les experts du gouvernement, de l’industrie et des milieux universitaires ».
Quelques mois plus tard, le 21 octobre 2010, le journal Métro précisait : « Un rapport publié hier par Équiterre, l’Institut Pembina et Environnemental Defence conclut que les fois fédérales déjà en place permettraient de réduire les impacts négatifs de l’exploitation de sables bitumineux si elles étaient appliquées. […] Les auteurs du rapport ont notamment noté qu’en ‘vertu des lois actuelles –notamment la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et la Loi sur les espèces en péril – le gouvernement fédéral doit établir des limites pour contrôler l’impact environnemental de l’exploitation des sables bitumineux notamment en ce qui concerne la pollution de l’air et de l’eau, les émissions de gaz à effet de serre et la protection des habitats des espèces en péril’. »

La technologie pour qui ?

Iraq, source de profits. La reconstruction enrichit la très grande entreprise privée. L’industrie militaire nage dans les dollars et les avancées scientifiques et techniques sont mises au service de la guerre. Comme l’indique Fidel Castro dans une Réflexion d’août 2009, « d’ici à trente ans, [l’Empire projette] de faire piloter tous ses avions de combat, depuis les chasseurs jusqu’aux bombardiers lourds et aux avions citernes, par des robots. […] N’importe qui peut comprendre que si les automates peuvent se substituer aux pilotes de combat, ils peuvent aussi se substituer aux ouvriers dans de nombreuses usines. Les accords de libre-échange que l’Empire tente d’imposer aux pays de ce continent impliquent que les travailleurs devront faire concurrence à la technologie de pointe et aux robots de l’industrie yankee.
[...]
Les robots ne font pas grève, ils sont obéissants et disciplinés. Il existe maintenant des machines pour cueillir les pommes et d’autres fruits. On pourrait poser la même question aux travailleurs étatsuniens : Où passeront les postes de travail ? Quel est l’avenir que le capitalisme sans frontières, à son étape de développement avancée, assignera aux citoyens ? »
(Photo Argenpress: Fidel Castro).

Parlant de guerre, on ne peut glisser sous le tapis, les affirmations non-fondées des pays occidentaux à l’effet que l’Iran serait sur le point d’attaquer avec des armes nucléaires son voisin, l’État d’Israël, alors qu’elle ne possède pas la bombe. Qu’en pensent les communistes ? Ou plutôt qu’elle était l’opinion du gouvernement soviétique au sortir de la 2ème guerre mondiale ?
Dans une réponse à la Pravda, le 6 octobre 1951, Joseph Staline rappelait que : « L’Union soviétique est pour l’interdiction de l’arme atomique et pour la cessation de sa fabrication. L’Union soviétique est pour l’établissement d’un contrôle international afin que la décision sur l’interdiction de l’arme atomique, sur la cessation de la fabrication de cette arme et sur l’emploi exclusivement à des fins civiles des bombes atomiques déjà fabriquées soit observée de la façon la plus stricte et la plus consciencieuse. L’Union soviétique est précisément pour un tel contrôle international. Les personnalités américaines parlent également de ‘contrôle’, mais leur ‘contrôle’ entend non la cessation de la fabrication de l’arme atomique mais la continuation de cette fabrication, et cela en des quantités correspondant à la quantité de matières premières dont disposent tels ou tels pays.
Par conséquent, le ‘contrôle’ américain entend non l’interdiction de l’arme atomique mais sa légalisation et sa légitimation. Par là même se trouve légalisé le droit des fauteurs de guerre d’exterminer au moyen de l’arme atomique des dizaines et des centaines de milliers d’habitants paisibles. Il n’est pas difficile de comprendre que ce n’est pas un contrôle mais une parodie de contrôle, que c’est là tromper les aspirations pacifiques des peuples. On comprend que ce ‘contrôle’ ne peut satisfaire les peuples attachés à la paix, qui exigent l’interdiction de l’arme atomique et la cessation de sa fabrication. »
Monsieur Harper en goguette
Le gouvernement conservateur minoritaire de Stephen Harper est le premier défenseur de l’État d’Israël qui s’emploie à remuer les provocations à l’égard de la République islamique d’Iran. Au Canada, le Parti communiste(PCC) et d’autres mouvements tels les Canadians for Peace and Socialism (CPS) dénoncent cet état de fait.
Communistes, avez-vous dit ? S’étonnera le premier quidam venu. Eh bien, sachez que même si les rangs de ceux-ci se sont éclaircis, des souvenirs sont tenaces. Ainsi, le président de CPS, Don Currie écrivait, il y a peu –en passant il est né en Ontario en 1934-, que « la communauté rurale où il a vécu alors petit garçon s’appelait Sterling Township. L’endroit où on devait faire les courses s’appelait le Village of Hurkett. La voie jusqu’au village était habitée par tellement de Communistes et leurs amis qu’on l’appelait « l’avenue Tim Buck » (du nom du secrétaire général du PCC, ndlr) et pour les vieux de la vieille, c’est demeuré pareil… »
Donc, course aux armements à l’Ouest, menaces de guerre de la part de l’OTAN et de l’État d’Israël. N’oubliez-vous pas quelque chose ? Ah si ! Qui va donc payer pour tout cela, si on tient en ligne de compte que le grand Capital a ce besoin insatiable de se goinfrer dans la richesse ? Et pourquoi pas les travailleurs ? Jubileront les « économistes » du système financier capitaliste. Et pas nécessairement franchement; plutôt par la bande, c’est plus discret. Par exemple, au Québec, « dans une rare offensive, le Conseil du Patronat et la Fédération des chambres de commerce du Québec remettent en question les fondements du régime des accidentés du travail en s’attaquant aux travailleurs les plus démunis ». Il faut réduire les coûts. Toutefois, le mouvement syndical se rebiffe.
En France, des problèmes assez similaires, comme le régime des pensions ont entraîné un grand mouvement de masse. Le journal Métro de Montréal titrait le 19 octobre 2010 : « Plus de 200 manifestations sont prévues aujourd’hui dans l’Hexagone ». Déjà, une douzaine de raffineries et plusieurs dépôts de pétrole étaient bloquées par les grévistes français. C’est le cas de le dire, ils ne badinent pas. Malgré tout, l’État-major du patronat français a fait dire à ceux-ci, via le président du pays, Nicolas Sarkozy qu’il serait inflexible devant la nation française. On pourrait se croire en 1789, à l’époque de la monarchie française où le roi se réservait le dernier mot.
(Photo Internet: de gauche à droite- Paul Desmarais, dirigeant de la puissante multinationale canadienne Power Corporation; Nicolas Sarkozy, président de la République française; et Jean Charest, Premier ministre du Québec).
On peut souligner que le secrétaire général de la Fédération syndicale mondiale (FSM), Georges Mavrikos, s’est rendu sur place et a apporté un message de solidarité de la part de sa fédération forte de plus de 80 millions de membres répartis dans plus de 130 pays à travers le monde. La Grèce avait bougé, l’Espagne, le Portugal et l’Irlande ont emboîté le pas ; il y aura beaucoup de pain sur la planche lors du 16ème Congrès de la FSM du 6 au 9 avril 2011, à Athènes (Grèce). Le mouvement syndical québécois sera directement ou indirectement interpellé par tous ces millions de syndiqués ; ne serait-ce pour qu’un peu tout le monde sache ce qui se passe dans ce coin d’Amérique du Nord. Au Québec, il y a de l’agitation dans l’air et pour l’instant elle est politique en raison du sentiment croissant d’insatisfaction des travailleurs québécois à l’égard du gouvernement libéral du Premier ministre Jean Charest. Ce qui pourrait se traduire par une percée du parti de gauche Québec solidaire à Montréal.

La Vie Réelle l’appelle de tous ses vœux, certes ! Mais elle va encourager ses centaines de lecteurs à se « mouiller » durant la campagne électorale à tous les niveaux possibles.
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