mardi, juin 17, 2008

UN POINT DE VUE ORIGINAL

vol. 8, no. 8, Supplément du 17 juin 2008, $1.00

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Dans un numéro précédent, La Vie Réelle traitait du fait que les communistes québécois ne font plus entendre leur voix, surtout parce qu’ils ont légalement perdu le droit de porter leur nom: Parti communiste du Québec. Par contre, un autre groupe s’en est affublé, et est devenu un collectif au sein du parti Québec solidaire. Le regroupement de la gauche, c’est une bonne idée, mais la perte de l’identité… est-ce une bonne chose? Par exemple, la Rinascita della sinistra de la mi-mai, survolant les dernières élections en Italie, constate « qu’avec la faucille et le marteau, symbole (du Parti des communistes) et [aussi] de la Refondation (du parti communiste), on a eu un impact pour recueillir des voix. Ainsi en 2006 avec ce symbole, nous avons pris ensemble –avec la Refondation- trois millions de voix. Dans « l’Arcobaleno » (l’Arc-en-ciel), nous n’avons pris qu’un million cent mille voix, associés aux Verts et à la Gauche démocratique. » C’est un recul stupéfiant.

Au Québec, il faut se rendre à l’évidence les travailleurs ignorent parfois jusqu’à l’existence du Parti communiste du Canada (PCC) et son engagement ici et au Canada anglais. À la veille de la dernière assemblée du Congrès du Travail du Canada (CTC) à Toronto, en mai, le PCC dans son journal People’s Voice affirmait « que le militantisme et l’état d’esprit des travailleurs canadiens n’ont jamais été écrasés. S’ils ont fléchi occasionnellement, c’était pour mieux rebondir. » Les Travailleurs canadiens de l’automobile l’ont démontré très clairement en juin; d’ailleurs le CTC a « assuré les travailleurs de General Motors de l’appui « de ses 3,2 millions de membres en attribuant la responsabilité de la fermeture prochaine de l’usine d’assemblage des véhicules GMC aux grandes sociétés et au gouvernement conservateur.

Le marasme

Les leaders syndicaux québécois nagent parfois en plein marasme, à moins qu’il n’y ait préméditation. La dernière livraison de la revue du Conseil Central du Montréal métropolitain de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Unité, en juin, s’enhardit à déclarer que « la liberté d’association n’existe pas en Chine. » C’est un peu gros! Bien sûr, il n’y a pas d’exemples documentés sur lesquels cette publication se fonde.

Pourquoi ne pas parler à l’occasion des manquements à la démocratie aux USA; après tout, c’est plus proche. Fidel Castro, lui, a lu le livre du docteur Justin A. Frank, Bush sur le divan, parlant de l’alcoolisme du président états-unien, soulignant que « toute étude psychologique ou psychanalytique du président Bush conduit à des interrogations sur les changements cérébraux et ses fonctions en plus de 20 ans d’alcoolisme. » Le papier a paru dans le bulletin électronique d’Agenpress de Buenos Aires le 23 mai. On ne pouvait passer outre à l’analyse de la personnalité de Bush compte tenu de sa responsabilité dans les affaires internationales et nationales.

Quiconque a vu le très bon film « La chute » sur les derniers jours d’Adolf Hitler dans son bunker berlinois comprendra que parfois des personnalités troubles occupent des fonctions déterminantes pour le destin des peuples, et ce, dans des perspectives démesurées. Évidemment, Bush a été élu, mais pas sur le mandat de raser toute trace de civilisation en Irak par exemple. Faut-il rappeler que Bagdad est une ville de 7 000 ans!

Ce n’est quand même pas pour rien que l’hebdomadaire Unsere Zeit publié par le Parti communiste allemand, en mai, s’alarme du fait que « 63 ans après l’effondrement du nazisme, de nouveau, des soldats allemands se retrouvent sur des scènes de guerre » et se prononce contre la remilitarisation et le néo-fascisme en Allemagne de l’Ouest. Il condamne aussi l’usage du sol allemand par l’aviation de l’OTAN pour bombarder l’Irak en 2003. En Allemagne comme au Canada, le gouvernement ne veut pas d’un débat ouvert sur la guerre en Afghanistan. Ce, alors « qu’en Afghanistan, beaucoup d’hommes, de groupes et d’organisations actifs » veulent rebâtir leur pays; tout en s’opposant aux bandes criminelles et terroristes, n’acceptant pas d’être mis « dans le même paquet. »

Le Québec

Promis à un bel avenir, le peuple québécois est l’objet de bien des convoitises politiques. Pensons à Mario Dumont de l’Action démocratique du Québec (ADQ). Il revendique une Constitution pour le Québec. Pourquoi pas? En Union soviétique, la Constitution –Loi fondamentale de 1977- stipulait que: « la république fédérée est un État socialiste soviétique souverain uni aux autres républiques soviétiques au sein de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques. […] la république fédérée exerce en toute indépendance le pouvoir d’État sur son territoire. La république fédérée a sa Constitution, qui est conforme à la Constitution de l’U.R.S.S. et qui tient compte des particularités de la république », exemple : l’Ukraine.

Le programme du Parti communiste du Canada avance qu’ « [une] nouvelle Constitution doit garantir l’unification des lois sociales, l’égalité de toutes les personnes, des normes élevées pour l’ensemble du Canada, ainsi que le respect de la souveraineté du Québec et le droit des peuples aborigènes à l’autonomie. Les entreprises ne peuvent pas échapper à leur responsabilité de fournir leur contribution en matière d’éducation, de niveau de vie, de santé et de bien-être social pour toute la population. »

La Société Radio-Canada dévoilait -fin mai- le rapport du commissaire aux langues officielles, Graham Fraser. Celui-ci jugeait le leadership du gouvernement conservateur de Stephen Harper « hésitant et incertain ». Josée Verner, la ministre du Patrimoine canadien « était visiblement agacée » par les conclusions. Il va de soi que les communistes vont beaucoup plus loin que les conservateurs en matière de langue et de solution démocratique à la question nationale au Canada.

Perversion

Ces faits, ces opinions, eh bien on ne les connaît pas vraiment. Les groupes privés qui contrôlent les mass-médias gardent la population dans un black-out quasi-total. Même le candidat à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama, ne semble pas être au courant des réalités cubaines. Il a prononcé en mai un discours à la Fondation Cubano-Américaine, mise sur pied par Ronald Reagan, où il a fait l’étalage de son ignorance… Pour lui comme pour les autres présidents états-uniens avant lui, il n’y a pas l’once de démocratie dans ce pays. Il apprendra, comme les autres!

La Presse canadienne a repris ce discours. Fidel Castro a répondu à celui-ci « dans une tribune publiée par la presse officielle cubaine. » Pourquoi le médium canadien n’a-t-il pas écrit simplement que l’article de Fidel Castro a d’abord été publié dans Granma, l’organe du Parti communiste et qu’on peut y avoir accès sur l’Internet sous cette rubrique ainsi que plusieurs autres média de Cuba, en français ou en anglais? Ce qui permettrait aux lecteurs d’avoir l’information « from the mouth of the horse ».

Réfléchissant sur son expérience, l’ancien président cubain, s’interroge dans son article:
« Est-ce correct que le Président des États-Unis ordonne l’assassinat de quiconque dans le monde, sous n’importe quel prétexte? »

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BONNE FÊTE NATIONALE AUX TRAVAILLEURS DU QUÉBEC LE 24 JUIN!