vendredi, octobre 09, 2009

CRITIQUE DE REVUE

En pensant à la Révolution d’Octobre de 1917 en Russie

vol. 9, no. 28, 12 octobre 2009, $ 1.00

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Tim Pelzer (Vancouver, Canada anglais)

Revue Political Affairs (USA)

Critique de revue: Labour/Le Travail/ Revue d’études sur le travail 63, Printemps 2009.
Publié par le Comité canadien sur l’histoire du monde du travail


Les lecteurs canadiens de Political Affairs seront comblés par le dernier numéro de Labour/Le Travail. Celui-ci présente des articles nombreux et engagés sur l’histoire du Parti communiste du Canada, et davantage.

L’historien Stefan Epp par son ouvrage: Un Communiste dans le Conseil municipal: les politiques municipales communistes, ethnicité et la carrière de William Kolisnky jette un coup d’œil au premier élu du PCC. Se présentant en tant que candidat du parti pour le Conseil municipal de Winnipeg, Kolinsky fut élu en novembre 1926. Le vote proportionnel –que les électeurs de la Colombie Britannique viennent de rejeter lors d’un référendum à travers toute la province- existait à Winnipeg à ce moment-là et permis sa victoire électorale.

Kolisnky est né en Ukraine en 1887 et a immigré au Canada en 1898. Il est devenu un des chefs du parti dans les années 1920, résultat de son travail dans la communauté ukrainienne et il était un orateur populaire lors des activités du parti, selon Epp. Il gagnait sa vie comme petit commerçant de vélos dans sa propre boutique.
(Photo: petit commerce russe à Paris)

Alors qu’il siégeait, Kolisnky a lutté pour un transport en commun abordable et accessible et un meilleur filet de sécurité sociale pour les chômeurs. Il a aussi défendu le droit de se syndiquer pour les cols bleus de la municipalité. Après la grève générale de Winnipeg en 1919, le Conseil municipal a interdit aux cols bleus de se syndiquer. Kolisnky a travaillé étroitement avec les échevins du Parti indépendant du travail (ILP). À ce moment-là, l’Association du progrès civique appuyée par le milieu des affaires dominait le conseil.

« Au lieu d’être un gauchiste isolé, Kolisnky oeuvra avant tout pour les besoins de la communauté ouvrière du North End », écrit Epp. Le PCC était d’abord et avant tout basé à Winnipeg Nord à l’époque et regroupait un grand nombre d’Européens pauvres et immigrants.

En 1928, les électeurs ont reconduit Kolisnky au Conseil.

Kolisnky était un échevin au franc parler qui n’avait pas peur de critiquer ses alliés de gauche dont l’ILP social-démocrate. Il a accusé un échevin de l’ILP de trahir les chômeurs. Cela se solda par une résolution exigeant la destitution du Conseil de Kolisnky à moins qu’il ne s’excuse. Il a refusé et fut expulsé par un shérif, ce qui entraîna un conflit interminable au sein du Conseil. En 1930, Kolisnky fut défait lors de sa troisième course à l’élection au Conseil. Une des faiblesses de l’article de Epp est son échec à analyser le nombre de votes que ce dernier a perdu et d’avoir spéculé sur les raisons de sa défaite.

Kolisnky n’est plus jamais remonté dans l’arène électorale – même s’il le voulait- en raison de l’opposition de sections de membres à la base du parti. Kolisnky fut un personnage controversé au sein du PCC, selon Epp. (Photo: Roman de Alexandre Pouchkine, auteur russe de portée universelle)

Quand le gouvernement fédéral a rendu illégal le parti en juillet 1940, la police l’a arrêté ainsi que d’autres leaders communistes. Kolisnky, dont la santé a toujours été fragile, est devenu aveugle en détention. Il a passé le reste de sa vie en Colombie Britannique où il a travaillé pour l’Institut national pour les aveugles jusqu’à sa mort en 1967.

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Brèves :

Dans « Un compagnon de route: Un pêcheur de la Colombie Britannique écrit chez soi du Bloc de l’Est, en 1952", l’historien de l’Université de Victoria Benjamin Isitt jette un coup d’œil sur les voyages d’Elgin Scotty Neish à travers les anciens pays socialistes en route pour une conférence pour la paix à Pékin, en Chine. Neish était membre du Parti progressiste du travail – tel que fut connu le PCC de 1943 à 1959 – et président de la section de Victoria du syndicat des pêcheurs unis et des travailleurs associés- dont les voyages ont duré près de cinq semaines – il a voyagé à Prague, Moscou, Ulan Bator (Mongolie) et finalement à Pékin. Le journal de son syndicat, The Fisherman, a publié régulièrement des lettres de Neish sur son voyage qui ont largement inspiré Isitt. Il rapporte que les communistes ont tenté avec beaucoup de détermination à bâtir un monde de paix dans les années 1950.

L’historien britannique Kevin Morgan dans « le problème avec le révisionnisme: ou l’histoire des communistes compte tenu de l’histoire de la gauche en général », réfute de manière convaincante l’idée que les partis communistes soutenaient mécaniquement les visées de Moscou dans les années 1920 et 1930.

L’économiste Ingo Schmidt présente une analyse pertinente sur la classe ouvrière après la deuxième guerre mondiale dans l’Allemagne de l’Est et dans l’Allemagne de l’Ouest.

Le dernier numéro de Labour/Le Travail est bien fouillé et fascinant à lire. (Photo: vignette publiée par le Parti communiste des États-Unis d'Amérique)

(traduit par Daniel Paquet, 23 juillet 2009)
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