samedi, janvier 05, 2008

CE N'ÉTAIT PAS LE DERNIER RÉVEILLON

VŒUX DE PAIX ET DE PROGRÈS POUR 2008
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vol. 8, no. 1, janvier 2008, $ 1.00

Le Nouvel An rapporte souvent des joies d’abord incertaines. La plus belle en 2008 fut la visite d’Alexandre Boutet-Paquet, jeune officier des Forces canadiennes. Il était en permission à Québec; il est ordinairement basé à Kandahar en Afghanistan.

Il ne pouvait esquiver les questions parfois inquiètes de ses parents, de sa blonde et de sa famille en général. D’un ton sobre, il a brossé le tableau : les Talibans ont plongé le pays plus de 100 ans en arrière. Même les populations locales coopérant de façon inégale –il faut le dire- pressent les militaires canadiens d’interrogations du genre : jusqu’où les femmes du Canada doivent-elles se voiler? De plus, ils sont offusqués d’apprendre que des soldats d’ici, âgés d’à peine 25 ans n’aient pas encore d’enfants…

La loi du talion et les justices sommaires, surtout dirigées contre les femmes, sont monnaie courante.
- Mon oncle Daniel, les soldats afghans que nous formons doivent être même fouillés à l’entrée du camp principal; il n’y a pas de lien de confiance vraiment possible…»

Y a-t-il une solution?

Quand la première guerre des Talibans, formés par les États-Unis, contre l’armée soviétique s’est terminée, les forces loyales au gouvernement du parti communiste d’alors (en passant les Talibans ont pendu publiquement le chef de l’état, Naji Boullah), ont majoritairement fui l’Afghanistan prenant la route de l’exil, notamment le Canada. Si le gouvernement conservateur de Stephen Harper veut faire œuvre utile, il doit se tourner vers eux pour chercher une solution politique et pacifique au conflit. Les Afghans vivant surtout à Toronto et Montréal aimant leur pays d’origine et possédant une solide formation pourraient rapidement contribué à la reconstruction nationale.

Alexandre de conclure : «si on devait se retirer, dans l’état actuel des choses, tout basculerait –et partout- vers le passé. Les Talibans –qui ne sont pas nécessairement des Afghans- reprendraient le pouvoir». Ajoutons que ceux-ci n’aiment pas la musique canadienne. D’ailleurs, ils n’aiment pas la musique tout court…

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TROP PEU POUR LES CANADIENS-FRANÇAIS

Les Canadiens-français sont mécontents, à tout le moins à Québec. D’ailleurs, ne faut-il pas le rappeler : Québec, c’est la capitale du Québec, pas Montréal! Pourtant, non sans raison, de nombreux Québécois, observent, exaspérés, que même dans l’organisation du 400ème anniversaire de leur ville, les milieux artistiques branchés de Montréal jouent un rôle trop prépondérant. La colère trouve écho jusque dans le sport, en cette année olympique, où les Canadiens-français en particulier –on pourrait dire les Canadiens en général- ne reçoivent pas le genre de soutien accordé par les gouvernements des USA, de la Chine ou de la Russie à leurs athlètes. L’impression d’ensemble : les Canadiens passent en dernier…
Le parti communiste du Canada (PCC) est lui aussi pointé du doigt. C’est vrai que les travailleurs immigrants (mais ayant des traditions de solidarité particulièrement fortes dans leur pays d’origine) ont mieux réussi –dans certains cas- à faire valoir leurs droits.

Cependant, les travailleurs canadiens-français, à commencer par ceux de la vieille capitale, seraient prêts à écouter les idées du PCC. Toutefois, celui-ci ne pourra avoir du succès que s’il met à son «menu» des mets canadiens, y compris la fameuse poutine, plutôt que des suchis, quoique délicieux, dans l’immédiat.

Par contre, on ne peut que se féliciter de l’élection du confrère Michel Arsenault à la tête de la Fédération des travailleuses et des travailleurs du Québec (FTQ), dont les 500 000 adhérents composent avec le Congrès du Travail du Canada (CTC), un mouvement de plus de trois millions de membres d’un océan à l’autre. Michel Arsenault a déclaré à RDI que sa centrale interpellerait le gouvernement conservateur à Ottawa, notamment pour la création d’emplois, la sauvegarde des emplois en régions. La FTQ se lancera aussi davantage dans l’organisation des travailleurs du secteur des services.
Le nouveau président n’a pas manqué d’affirmer que même s’il a des amis grecs et italiens, c’est d’emblée la langue et la culture française qu’il veut léguer à ses enfants et ses petits-enfants. Rappelons que celui-ci est bilingue, tout comme –malgré tout- bon nombre de travailleurs québécois souhaitent le devenir, sinon leurs enfants.

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Article dédié à ma sœur Christine, préposée dans un hôpital de Québec, et qui a inspiré ces lignes.