vendredi, septembre 09, 2005

Octobre 2005

Petite histoire de la grande Révolution d’Octobre

Pas de grand soir en Russie fin octobre 1917. Ce fut l’aboutissement d’une lutte de longue haleine. Les communistes ont sans relâche fait valoir leur programme auprès de la population russe lasse des guerres ruineuses et meurtrières, dont la Première Guerre mondiale. "La paix, le pain et la terre" clament Lénine et ses amis. Finalement le peuple après avoir essayé en quelques années un peu tout ce qui constituait l’éventail politique, de la droite à la gauche, appuie le Parti communiste, autrement nommé le Parti bolchevik.
L’insurrection armée conduite par ces derniers fut menée de main de maître. L’état-major se trouvait dans le lycée de Smolny, pour jeunes filles de bonne famille, à Pétrograd. Rien n’avait été laissé au hasard; très peu de sang fut versé. L’objectif principal était le palais d’hiver : la résidence des tsars. Le social-démocrate Kérenski, alors dirigeant de la Russie, l’occupait en "social-démocrate" : tout en paroles creuses pour le peuple et tout en mesures concrètes pour les riches, c’est-à-dire les aristocrates et les grandes capitaines d’entreprises capitalistes.
Appréhendant sa dernière heure, sieur Kérenski demanda au gouvernement étasunien de lui donner asile politique; ce qu’il obtint. N’est-ce pas toujours ainsi?
La révolution fut suivie d’une guerre civile. Avant celle-ci les gouvernements des grands pays capitalistes, dont le Canada, intervinrent militairement ainsi que les régimes fantoches mis en place par ceux-là dans les pays limitrophes de la Russie.
Finalement les révolutionnaires l’emportèrent et une certaine période de paix s’installa. Lénine proposa pour reconstruire le pays une nouvelle politique économique; un peu à l’instar de ce qui s’est fait récemment à Cuba, c’est-à-dire permettre un capitalisme régulé. Staline remit en question cette politique après la mort de Lénine.
Malgré tout Lénine avait eu raison car la Russie n’a pas connu la grande crise vécue par les travailleurs des pays capitalistes pendant les années 30; au contraire s’instaura un réel progrès en Russie.
Depuis la chute du socialisme, les Russes et autres citoyens de l’ancienne URSS, sous la coupe du grand capital, vivent la crise de plein fouet et tentent d’y résister; le parti communiste de la fédération russe (cf.www.kprf.ru) agit dans ce sens.

Le socialisme : version XXIe siècle

La Presse a cité le Business Week révélant qu’aux Etats-Unis, "un chef d’entreprise gagnait en moyenne 20 fois le salaire d’un ouvrier en 1980, 85 fois en 1990 et 521 fois en 2000. […] les salaires [dépendent] des performances boursières des entreprises".
On peut prévoir que le passage au socialisme au Canada se fera. En fait, il s’agit d’isoler politiquement et économiquement les monopoles et les multinationales qui font en ce moment la pluie et le beau temps au pays comme les pétrolières. Ils doivent être nationalisés.
Quant aux PME, elles pourront poursuivre leurs activités dans le cadre de règles interdisant l’exploitation des travailleurs. Généralement on peut parler de la ferme familiale ou d’un petit commerce en milieu urbain par exemple. Mais pas de bureaucratie : les syndicats joueront un grand rôle dans l’administration de leur entreprise.
Même dans ses meilleures années, le capitalisme n’a jamais été capable de réaliser le rêve des ouvriers, soit de leur procurer du temps de loisir et les ressources pour qu’ils puissent créer et vivre le bonheur. Au lieu de cela on leur a offert la société de consommation, induisant que l’achat de biens et services satisferont leurs aspirations légitimes.
Si l’URSS n’a pu faire vraiment tout cela, c’est surtout parce qu’elle a dû rebâtir son économie après la Deuxième Guerre mondiale sans aide et rattraper les USA dans la course aux armements et ça, ce n’était pas facile. Les Etats-Unis, eux ont connu l’élargissement de leurs marchés.
Dans le fond, l’instauration du socialisme, ce n’est pas une punition ou une condamnation et ce n’est surtout pas un retour en arrière. Le socialisme, dont les chantres du capitalisme salissent toute perspective, c’est tout le contraire.

La guerre psychologique

Tout le monde peut remarquer que si le système socialiste s’est effondré, les média de communication de masse continuent à qui mieux mieux de le dévaloriser. Leur thèse de base : "le capitalisme n’est pas parfait, mais on ne peut guère rêver mieux".
Il est assez courant de représenter dans ces média les communistes, soit comme des êtres tout à fait grotesques, ou encore des bêtes sanguinaires : and on, and on… Tranche un des derniers films de Jim Carrey, The Majestic, qui ose démontrer que malgré tout aux Etats-Unis, dans les années de la chasse aux sorcières, des gens se sont tenus debout pour proclamer la vérité.
Les idéologues de droite et de l’extrême-droite ne semblent pas avoir compris que naturellement l’impérialisme s’empêtre dans ses contradictions et qu’il se projette vers la destruction et l’humanité tout entière de surcroît. Les communistes ne font que diriger et accélérer le mouvement vers l’émancipation avec la classe la plus avancée de l’époque, la classe ouvrière. Comme disait Galilée, condamné à mort après avoir révélé le mouvement des astres, "et pourtant elle tourne".

Lénine est-il si démodé?

D’usage, les média de masse et les intellectuels bon chic bon genre s’entendent pour déclarer que Lénine est dépassé sinon d’un esprit burlesque.
Voici sa défense en quelques traits. Il rédige, il y a de cela plus de cent ans dans Notre programme (1899) "La social-démocratie (communisme, ndlr) internationale traverse à l’heure actuelle une période de flottement de la pensée. Jusqu’à présent, les doctrines de Marx et d’Engels étaient considérées comme le fondement solide de la théorie révolutionnaire; maintenant, des voix s’élèvent de toutes parts pour proclamer ces doctrines insuffisantes et périmées […] Nous ne tenons nullement la doctrine de Marx pour quelque chose d’achevé et d’intangible; au contraire, nous sommes persuadés qu’elle a seulement posé les pierres angulaires de la science que les socialistes doivent faire progresser dans toutes les directions s’ils ne veulent pas retarder sur la vie".
Les étudiants du Québec seraient heureux de lire que Lénine en prenant la parole au IIIe congrès de l’Union de la jeunesse communiste en 1920 conclut avec eux sur l’ancienne école que : " nous avions des livres où tout était décrit sous le plus beau jour, mais qui, dans la majorité des cas, n’étaient que mensonge hypocrite et écoeurant qui nous donnait une image faussée de la société capitaliste […] L’ancienne école était celle de l’étude livresque, elle obligeait les gens à assimiler une masse de connaissances inutiles, superflues, sans vie, qui encombraient le cerveau et transformaient la jeune génération en bureaucrates bâtis sur le même gabarit".
Enfin, Lénine rappelle que communiste est un mot latin "communis" qui signifie commun. Synonyme : universel…